Quoi, encore un article sur la Géorgie ?? Et oui ! Mais il ne faut pas nous en vouloir, nous sommes tombés amoureux de ce pays et nous avons décidé d’en examiner chaque recoin ! Ainsi après avoir arpenté les monts du Caucase en Svanétie, la vallée de Truso ou encore la mystérieuse région historique de Touchétie, nous partons maintenant explorer les pistes reculées en Javakheti ! Fractures de la rétine assurées ! Bonne lecture !
Ces pistes que nous avons eu le bonheur d’explorer sortent tout droit du guide de voyage conçu par Ountravela : « Expore Géorgie, les 24 plus belles pistes ». Ils ont passé plusieurs mois à arpenter le pays à la recherche de paysages et de sites magnifiques. Nous te conseillons vivement leur livre (dont les photos sont sublimes) !
Itinéraire de notre road-trip à moto en Géorgie
De la Gourie au parc national de Borjomi, une rencontre avec un ours manquée
La piste de Gomismta, le retour de la neige
Nous attaquons fort avec la piste menant à la réserve naturelle de Gomismta. Tu te souviens ? C’est celle que nous avions prise pour tester Gobi après avoir nettoyé les carburateurs. Si ta mémoire te fait défaut, jette un œil à l’épisode 2. En cette deuxième quinzaine d’octobre, les paysages sont légèrement différents. Les sommets ont déjà revêtu leur blanc manteau d’hiver et les hameaux prennent des allures de village fantôme. Pas âme qui vive, hormis un troupeau de chevaux en transhumance qui redescend chercher quelques degrés supplémentaires 1500 mètres plus bas.
La surprise lors de cette ascension ? Les pistes de montagnes verglacées. Et si le pneu crampon de la roue motrice fait un boulot fantastique, la gomme typée route à l’avant montre ses limites. D’ailleurs, cette difficulté finit par être un challenge intéressant car l’on doit jouer avec l’inertie du panier (accélération/décélération) pour rattraper les trajectoires. Génial !
Nous retrouvons la route et passons une nuit à Khulo. 7€ les deux lits en dortoir. La douche y est chaude. Il ne nous en faut pas plus.
Une route en construction plus piégeuse qu’une piste
La suite du programme : emprunter la route principale pour rallier le centre du pays rapidement. Le hic ? La dite route principale est en travaux. Powerchina est à la manœuvre. Fidèle à son habitude, le chantier est quasi impraticable. Bourbier, caillasse, piscines olympiques impromptues,… C’est le pied en Ural, mais c’est sans doute un peu moins funky pour ce breton en Volkswagen aménagé.
Quelques kilomètres plus loin, nous le retrouvons dans le seul resto ouvert de la ville pour déguster ensemble un Ostrie, une sorte de ragoût géorgien. Mine de rien, ça manque de parler français. La panse bien remplie, nous repartons arpenter les pistes.
Le parc national de Borjomi par les chemins
Et c’est parti pour de l‘off-road ! La piste est rocailleuse. Le temps se couvre. On ne voit plus à 50m. Une rapide éclaircie nous permet d’entrevoir le spectacle dissimulé par les nuages gris : de sublimes panoramas sur les montagnes. À quoi bon continuer ? Il est 17h, nous décidons de poser le camp à quelques kilomètres du sommet Punduki culminant à 2280m d’altitude. La pluie nous laisse à peine le temps de monter la tente. Et rapidement, elle se transforme en grésil. Au dîner nous nous contenterons de biscuits sous la toile, bien au chaud dans les duvets. Enfin, « bien au chaud » est une expression toute relative… ça souffle, ça goutte, ça neige, ça meule. Le comble ? Une petite fuite d’eau juste au-dessus de nos têtes. Le bonheur !
Vers 9h du matin, la pluie cesse. Nous sortons de la tente pour découvrir un spectacle extraordinaire. Chahutés par les vents, les nuages dansent, virevoltent entre les montagnes et au dessus de la vallée en contrebas. Nous observons ce ballet pendant de longues minutes.
Surprise matinale ? des empreintes d’ours toute fraîches. Loin du camp ? Euh… à 50 mètres. À vu de leurs dimensions, Winny devait chausser du 41… Nous sommes heureux qu’il ne se soit pas aventuré plus près.
Caillasses 1 – 0 Jerrican
Nous poussons une pointe jusqu’au sommet pour se rendre compte qu’on ne voit rien. Absolument que dalle. Les nuages nous cachent les paysages. Nous redescendons en altitude. Pizza à Akhaltsikhe pour se réchauffer. Au moment de remonter sur la bécane, on se dit : « il manque pas quelque chose sur le side là ? ». Le jerrican s’est fait la malle….
Les vibrations causées par la caillasse ont dessoudé le fond du support. Demi-tour. Nous remontons le parcours en sens inverse avec l’infime espoir de retrouver un jerrican de 10 litres, plein, au milieu de la route. T’y crois toi ? C’est peine perdue. Mais ! Par hasard, nous tombons sur notre paire de claquettes dont nous n’avions même pas remarqué la disparition. Les nuages se sont dissipés et nous jouissons d’une vue impressionnante sur les monts environnants.
Pistes des lacs Tabatskuri et Paravani : notre side-car prend son pied en tout-terrain
Réserve naturelle de Tabatskuri, WOW !!
Nous décollons de Bordjomi (la ville). Le programme d’aujourd’hui ? Rouler sur les pistes menant au lac Tabatskuri. Un sentier reconnu par nos amis d’Ountravela. 1ère étape : franchir le col de Tskhratskaro. La grimpette se déroule sans encombre. Faut dire que ces pistes de montagnes sont assez roulantes. Une fois au sommet à 2 471m, c’est juste la folie. Les panoramas sont absolument incroyables ! Au loin, nous apercevons une ligne horizontale blanche. Ce que l’on croyait être des nuages à première vue, sont en fait les cimes des monts du Caucase.
Avant de pénétrer dans cette réserve naturelle protégée, nous devons montrer patte blanche. Contrôle des passeports, papiers du véhicules, etc… La suite ? Du pur kif. Un bon shoot de grands espaces pour les addicts que nous sommes. Ces étendues sont tellement vastes que l’on en perd le sens des échelles et des distances. Rien ne permet de savoir si la colline en face est à 2 ou 20 km. Et ces points noirs, ce sont des vaches au loin ou bien de simples monticules de boue ? Perturbant et Incroyable ! Nous croisons un homme accompagné d’un chien et marchant à côté de son cheval. Il nous fait signe : boire un coup ? On décline. Déjà car la tolérance avec l’alcool est de 0 et en plus on a hâte de rouler au cœur de ces décors magiques !
Nous suivons le tracé GPX fourni par Ountravela, naviguant à travers ces larges plaines uniquement peuplées de rares troupeaux et de leurs cavaliers. Ça devient carrément surréaliste quand nous atteignons le lac de Tabatskuri. Le décor ? Un lac volcanique perché à 2000m d’altitude, un village de fermiers-éleveurs et les montagnes enneigées en toile de fond. Pour compléter le tableau, un cheval s’abreuve tranquillement au milieu de la piste. Une scène jouissive !
Un village de bout du monde au bord du lac Paravani
Le lendemain, c’est reparti pour de la piste. L’objectif ? Longer le lac de Paravani, toujours en suivant les recommandations de notre couple d’aventuriers favori. Arrivés au village de Tambovka, nous sommes téléportés en Alaska (enfin ce à quoi un village d’Alaska ressemble dans nos imaginaires). Bon d’accord, il fait super froid et ça joue. Il y a ici des airs de bout du monde. Ainsi, nous assistons à des scènes improbables, comme un âne broutant tranquillement à côté de l’épave d’un véhicule militaire amphibie à chenilles. Carrément irréel ! Ça et là, des vieilles cabines de camions militaires de transport de troupe servent de cagibis. Ce qu’on adore ici ? Les maisons aux toits végétalisés. Bottes de foin, stères de bois et tuiles de tourbe séchées, le village est paré pour l’hiver.
En sortant du village, nous tombons avec surprise sur un chemin pavé. Mais qui diable a eu l’idée de mettre des pavés ici ? C’est désagréable au possible ! Il semblerait que ça soit une ancienne route moyenâgeuse. Toujours est-il que c’est une vraie plaie pour nos suspensions et nos séants.
Ivres de liberté, nous frôlons la panne sèche
Nous nous enfonçons maintenant dans les vastes plaines qui séparent deux civilisations. 30km à travers un océan de velours jaune. Un magnifique no man’s land ! Notre gros gros plaisir ici ? Se prendre pour des aventuriers du Dakar. Il y a une multitude de chemins possibles. Et oui, on visualise quelle vallon nous devons rejoindre, ensuite, libre à nous de choisir dans quelles ornières on va se mettre pour l’atteindre ! Un sentiment de liberté incroyable.
Le hic ? Grisés par cette indépendance, nous nous éloignons franchement de la trace à suivre. Il faut faire demi-tour. C’est évidemment à ce moment que l’on tombe sur la réserve. La poisse. Je peux te dire que ça fait vite redescendre sur terre ! Comment s’est-on fait surprendre ? À cause d’une essence pourrie. Notre autonomie dépend directement de la qualité du précieux or bleu.
Nous parcourons les derniers kilomètres en serrant les fesses et en coupant le moteur lors des descentes. Est-ce que ça nous empêche de profiter des paysages ? Que nenni ! On déguste, on se régale, on savoure à fond ces grands espaces au doux parfum kirghize. Et tant bien que mal, nous rallions la civilisation.
Région de Vardzia, des claques visuelles en série
Vardzia, un site monastique étonnant !
Et nous voici à Vardzia. La particularité de cette cité ? Cet ensemble monastique troglodyte est creusé à flanc de falaise du canyon de Mtkvari. Alors évidemment, il est difficile d’imaginer toute la difficulté pour creuser toutes les chapelles, caves, chambres, etc… mais le résultat est somptueux. Au passage, la route qui y mène virolote à outrance dans les gorges de la rivière Mtkvari. Quel pied en Ural !
Hauts-plateaux à perte de vue
Nous repartons sur les pistes. L’objectif ? Prendre de la hauteur. Arrivés à 1700m d’altitude, nous atteignons les hauts-plateaux. Ces prairies à estives sont uniquement peuplées de troupeaux et de leurs bergers. C’est plat, rocailleux, ça souffle. La végétation vert-jaune rase prend au loin un aspect de velours. Un vrai paradis pour amateurs de grands espaces et associables assumés. Nous achevons ces pérégrinations à Ninotsminda.
C’est superbe ! merci pour ce partage, va p’tète falloir qu’ion révise nos plans pour l’année prochaine grâce ( à cause ?) de v vous ! Bonne route…
La Géorgie recèle de merveilles ! il faut se garder du temps pour vraiment la découvrir 🙂
Salut Les deux,
toujours aussi sympa vos articles. bla bla bla… Difficile de trouver autre chose à dire…
Alors tiens, je vais râler !
Depuis l’article sur Benoît et Petit tonerre, je n’arrive plus à ouvrir les photos. Est-ce normal ?
En tous cas, c’est dommage, car elles sont toujours super.
Bon cheminement.
Eric