Aller au contenu

Pourquoi rouler en side-car ? Quels sont les avantages et les inconvénients ?

    « En side-car, t’as les inconvénients de la moto et ceux de la voiture ». Voilà, ce qu’on entend souvent à propos de nos trois-pattes. Mais alors pourquoi diantre s’équiper d’une troisième roue ? Les sidecaristes seraient-ils juste des motards qui ont peur de tomber ? L’histoire est un peu plus complexe. Après 3 ans et plus de 40 000 km au guidon de notre Ural, nous commençons tout juste à comprendre. Dans cet article nous définissons ce qu’est un side-car, les sensations de conduites, ainsi que les avantages et inconvénients. Bonne lecture !

    Qu'est-ce qu'un side-car ?

    Définition de la monture à trois roues

    Un side-car est un véhicule à 3 roues composé d’une moto à laquelle un panier a été attelé. Aussi appelé tonneau, baignoire ou cercueil, cet appendice latéral accueille le passager amicalement surnommé le singe (sauf évidemment lorsque que l’on promène son toutou, celui-ci reste un chien). Voilà dans les grosses lignes.

    Dans la majeure partie du monde civilisé, le panier est à droite alors qu’au pays des kangourous, du fish & chips et du lassi, il est à gauche. Le plus souvent, seule la roue de la moto est motorisée à quelques exceptions près comme les Ural 2WD, les Dnepr avec différentiel ou encore les Zeus où celle du panier est aussi motrice. Elle peut aussi être directrice sur certains sides.
    Dnepr - URALISTAN
    ZEUS - https://gill05.wixsite.com/sidecarpassion/zeus
    Side-car ZEUS ©https://gill05.wixsite.com/sidecarpassion/zeus
    Le marché du sidecar évolue. Si quelques décennies en arrière, il était plutôt facile d’acheter un panier, de l’atteler à sa brêle préférée et de faire homologuer l’ensemble, le processus a maintenant tendance à se complexifier en décourageant plus d’un. En parallèle, le marché de l’attelage vendu neuf est en progression avec notamment les marques Ural, Mash ou encore Chang Jiang.
    Ural classic 2022 - Moto side aventure
    Sidecar Ural classic - Moto Side Aventure
    MASH - Side Force 445cc - Vert armée
    MASH - Side Force 445cc
    Sidecar dynasty - chang jiang
    ©CHANGJIANG
    Comment est né le sidecar ?
    Allez, un peu d’histoire. Pourquoi diantre a t-on ajouté une troisième roue à une moto ou un scooter ? Et bien le but était utilitaire et économique. Avant la seconde guerre mondiale, attacher un panier en osier à sa brèle était la manière la moins onéreuse de se déplacer en couple avec son enfant. Bien plus abordable qu’acheter une voiture. C’était d’ailleurs un moyen de transport assez courant pour une petite famille d’ouvriers.
    Tank ou avion de chasse, tout est possible

    Quid des performances ? Alors là, il faut bien distinguer deux types d’attelages. Ceux qui sortent d’usine avec 3 roues et les montages « maison ». Dans le premier cas, les marques ciblent le cinquantenaire qui cherche un véhicule sympa pour la balade du dimanche avec les enfants. Que ça soit Chang Jiang, Mash ou encore Ural avec 42ch pour 360kg à vide, il ne faut pas compter s’arracher les bras à chaque accélération. Dans le 2ème cas, c’est une autre histoire. Pourquoi ? Parce que tout est possible. Comme par exemple, monter un panier qui ne pèse rien sur une K1300r et lui mettre des jantes de voiture. Tu vois le délire ?
    Pour l’aspect récréatif, il existe aussi des side-cars sportifs spécialisés pour la course de vitesse, de côte, du motocross et même des trois pattes pour faire du trial. Tu nous crois pas ? File sur Youtube, ça vaut le détour.

    Sidecar Dedôme BMW K 13000
    Dedôme BMW K 13000

    Comment un side-car se conduit-il ?

    Faut-il un permis spécial ?

    Le permis moto est obligatoire pour la vaste majorité des modèles de side-cars. A de rares exceptions près, le permis B peut suffire comme pour les side euromotors de petite cylindrée ou encore une très rare série d’Ural 750. Et en fait, c’est plutôt une bonne chose que le permis moto soit nécessaire de par la sensibilisation qu’il apporte concernant la vulnérabilité du motard. En complément, on ne peut que recommander le passage par la case stage d’initiation.

    EUROMOTORS 125 SC RETRO customisé vintage
    Side-car Euromotors 125 CS retro
    La conduite est-elle semblable à celle d’une moto ou d’une voiture ?

    La réponse est simple : un sidecar se conduit comme un sidecar. C’est très particulier. Une explication ? Le panier est un poids mort dont l’inertie rend la conduite de l’attelage plutôt exotique. En France, cette baignoire est attachée sur le côté droit de la moto (c’est l’inverse au Royaume Uni). Ainsi lors de l’accélération, l’ensemble va naturellement tirer à droite. Tandis qu’au moment du freinage, ton singe va essayer de te doubler faisant virer l’attelage à gauche. En ligne droite, il faut constamment contrecarrer la prise au vent du panier. Ce sont tes épaules, tes bras et tes poignets qui sont en charge de cette tache ardue.

    Parlons virages. Comment fait-on tourner un sidecar ?

    En forçant, tout simplement. C’est physique ? Oui. Mais il existe des astuces pour ménager ses trapèzes. Comme par exemple, ralentir dans les virages à gauche pour mettre à profit l’inertie du panier. Inversement, on a tendance à accélérer dans les virages à droite. Mais si cette machine étonnante est d’un équilibre parfait en statique grâce à ses trois appuis, c’est une autre histoire en courbe. A cause de quoi ? Des transferts de masse. Ainsi, en tournant à droite, la force centrifuge aura tendance à faire soulever le panier. Un phénomène rigolo lorsqu’il est volontaire, beaucoup moins quand c’est accidentel. Il faut être tout aussi vigilant en virage à gauche. Pourquoi ? Un freinage violent dans cette configuration va délester la roue arrière de la moto. Pour avoir tenté l’expérience, on peut te garantir que ça n’a rien d’agréable !

    Quels sont les avantages du side-car ?

    De nouvelles sensations

    La conduite d’un side-car implique un réel apprentissage et beaucoup d’humilité. Pourquoi ? Un lever de panier procure des sensations géniales quand il est contrôlé, mais de belles frayeurs (voire pire) quand il ne l’est pas. Il faut donc rester conscient du danger, des limites et du comportement si spécial du trois-pattes. Une fois la maîtrise acquise, on prend un vrai plaisir dans les courbes et encore davantage lorsque l’état du sol permet de se mettre en crabe.

    La stabilité

    On met les pieds dans le plat : la troisième roue t’apporte une stabilité évidente. 3 points d’appuis, c’est parfait, non ? Rouler sur route mouillée, dans la neige, dans le sable ou dans la boue devient alors une vraie partie de plaisir, même en duo.