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Tour d’Europe à Moto de Benoît et Petit Tonnerre (TET)

Peut-être ne le sais-tu pas, mais nous aimons bien écrire des articles sur les voyageurs que nous rencontrons. Nous t’avions déjà présenté Bonnie & Klyde, un couple de motards suisses rencontrés lors de leur passage au Laos, ainsi que les deux frangins de Rodéo2CV. Dans cet article, tu découvriras Benoît, que nous avons rencontré en Bosnie-Herzégovine. Qu’a t-il de spécial ? Il a poussé Gobi dans la neige, sur des pentes glissantes… Bref il en a sué avec nous ! Mais surtout il est parti pour un road-trip solo à moto de 4 mois en Europe par les pistes et en hamac, avant de s’aventurer en Afrique en 4×4. Bonne lecture !
>>Pour suivre ses aventures sur instagram, c’est ici.

Benoît, peux-tu nous présenter ton itinéraire ?

Voici les grandes lignes

Je suis parti mi-avril 2022 pour un road-trip de 4 mois. 20 à 25 000 bornes de tour d’Europe avec en fil rouge les pistes du Trans Euro Trail. Grosso modo, l’objectif est d’explorer les Balkans par les sentiers, faire un crochet par la Grèce, puis filer vers la Norvège pour atteindre le cap nord. C’est le bout du bout du bout ! C’était ça ou le Finistère (mais il n’y a ni aurores boréales, ni soleil de minuit).

Entre incontournables et pistes du TransEuroTrail

En fait, l’itinéraire n’est pas figé. Lorsque j’entre dans un pays, je regarde le tracé du TET, je vois où sont les incontournables, et puis je mixe les deux. Je privilégie les visites à la piste. Si je suis en forme je pars rouler en tout-terrain, et quand la flemme me gagne ou que la chaleur est trop forte, je profite des petites routes.

La bécane et la préparation

Quelques mots sur ta bécane ?

Voilà, « Petit Tonnerre », une Husqvarna 701 Enduro de 2021. 8000 km au compteur lors de mon départ, quasiment 20 000 maintenant.

« En es-tu content ? » Je suis 100% heureux de cette bécane qui est la moto idéale pour mon usage. En off-road, elle est super capable, relativement légère, facile à relever. Sur la route, elle fait le taf, je peux même cruiser sur l’autoroute si besoin. Bon, c’est pas archi-confort mais faisable. Pour moi, le compromis est idéal : ni la meilleure en off-road, ni la meilleure sur route, mais excellente pour les deux.

Et puis y a aussi le côté maintenance. La révision a lieu tous les 10 000km. Pas sûr que je la prendrais pour aller dans les coins les plus reculés de la planète car elle a quand même un peu d’électronique. Mais pour l’Europe, il n’y a aucune difficulté à trouver des pièces, ni des garages au besoin.

Comment as-tu préparé ton Husqvarna 701 Enduro pour ce voyage à moto ?

Je l’ai un peu converti d’une grosse enduro à une « adventure bike ». J’ai monté une petite « tour de rallye » qui permet d’être mieux protégé du vent, d’avoir un vrai espace pour le GPS et qu’il soit bien visible même en étant debout sur la moto.
J’ai rembourré la selle moi-même, parce que d’origine c’est un bout de bois. Maintenant on est pas sur du top confort, mais c’est déjà beaucoup mieux. J’ai monté des pneus Motoz Rallz, un sabot moteur Rade Garage parce qu’on peut y ranger des outils, j’ai aussi changé la boîte à air pour un modèle plus petit. L’idée générale était de créer de l’espace de rangement.

Partir à moto, rouler en tout-terrain en solo est couillu voire dangereux. Quelles précautions prends-tu ?

La première, c’est le bon sens

J’essaie de ne pas trop me mettre en danger, quand je vois que ça devient trop technique, je n’hésite pas à faire demi tour. Si il y a une section que je peux traverser dans un sens mais pas dans l’autre, je m’abstiens. Je vais pas mal à pied en reconnaissance aussi, notamment sur des passages un peu techniques ou pour passer des gués.

Finalement, on roule différemment en groupe et en solo. Les conneries à plusieurs, comme foncer dans une flaque ou tenter des franchissements, seul, tu les évites pour pas prendre de risque inutile. Le challenge est différent ! T’es plus vraiment dans la surenchère du franchissement le plus compliqué, etc… mais plutôt dans le raisonnable et la sécurité. « Comment passer cette ornière en limitant les chances de me retrouver coincé comme un con? ». C’est finalement super intéressant, avec pas mal d’adrénaline par moments.

L’autonomie au cas où…
En deuxième point, je suis autonome au moins 24h en bouffe et eau, et j’ai mon matos pour dormir. Comme ça, je n’ai pas de pression. Si je suis bloqué et qu’il est tard, je n’ai pas le stress de devoir absolument me démerder pour rejoindre mon hébergement. Au pire, je plante le hamac, je dîne et j’attends le lendemain que quelqu’un passe, ou que je trouve une autre solution.
Être équipé pour appeler au secours

Il y a la communauté du Trans Euro Trail. Si je suis coincé, je peux demander à l’aide sur le groupe du TET, même s’il ne faut pas en abuser. Il y a toujours des motards prêts à s’entraider, à dépanner et à se foutre de ta gueule quand t’es en galère (c’est le jeu).

Enfin en dernier recours, j’ai ma balise de détresse Garmin inReach. Je l’ai toujours sur moi à portée de main. Ça fonctionne par satellite donc même sans réseau. En résumé, si il y a un vrai souci, t’appuies sur un bouton et Garmin se charge de te localiser et de t’envoyer les secours. Tu paies un abonnement mensuel comme pour un forfait téléphone (à partir de 15/20 euros par mois, il y a plusieurs options). A mon avis, c’est un indispensable pour toutes les activités en solo : rando, ski, VTT, peu importe… J’espère que je ne m’en servirai jamais !

Aucune réservation, j'improvise au jour le jour, avec une préférence pour le bivouac

Comment en es-tu arrivé à dormir en hamac ?

Je trouve le hamac plus confortable que la tente. Ils ont le même poids et le même encombrement une fois replié. Tu ne cuis pas le matin dès que le soleil se lève. Lorsqu’il pleut, tu es 100% au sec, pas de soucis d’eau qui ruisselle par dessous. Bon, y a un clairement un coup à prendre, mais une fois monté et installé correctement, tu peux dormir complètement à plat dedans. C’est assez naturel au final. Le hamac est moins adapté quand tu voyages à deux nonobstant.

Un conseil pour les voyageurs qui hésitent à partir en solo ?

Ne pas établir de plan trop précis, se donner la liberté d’adapter chaque journée à ses envies, aux lieux et personnes rencontrées, à sa forme physique et mentale,… Surtout, ne pas être constamment « en retard » par rapport à son programme initial.

Et voilà, Nous espérons que cette interview t’aura plus. Nous concernant, on adore ce genre de rencontre et surtout découvrir d’autres modes de voyage. Prochain aventurier ? Surprise ! On ne sait jamais qui nous croiserons sur notre route.
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