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Hivernale de Millevaches, une odyssée frigorifique en ural

Les Millevaches, une hivernale mythique qui réunit jusqu’à 3000 motards ! Alors honnêtement, on partait un peu inquiet. Un rassemblement avec autant de motards, finit-il forcément en concours de rupteurs à la sauce 24h du Mans ? Et bien on s’est fourré le doigt dans l’œil bien profond ! Des rencontres, de la convivialité et une géniale ambiance de festoche, on a adoré !!
Dans cet article, nous te racontons ce weekend complètement givré. Bonne lecture !

Mon expérience 50 nuances de neige en side-car Ural

Un petit brin d’histoire avant de commencer.

Depuis quand ce rassemblement existe t-il ? Et bien, tout commence en 1969 ! Michel Perdrix organise une première rencontre hivernale sur le plateau de Millevaches. Le climat est rude, les conditions dantesques, soyons clairs il fallait s’accrocher. Et plutôt que de se dire « pourquoi on ne ferait pas ça en été tranquillement avec des mojitos, plutôt? » ils se sont dit « ah bah, on a bien galéré comme des Russes, c’était cool !». Et c’est comme ça que le mythe a commencé. Après être tombé dans l’oubli, le MC Meymac ressuscite la légende en 2009 et réveille ainsi la part de folie qui sommeille dans les cerveaux torturés de motards givrés. Ils sont aujourd’hui 3000 à venir se geler les miches dans la neige. Et en cette année 2022, on en fait partie !!

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Le vendredi : trajet Nantes – Meymac, 13h de route

Tout débute un tranquille matin d’hiver. Il est 05h30 du matin. Plutôt que de rester pépère dans mon lit, j’enfourche l’Ural par des températures négatives pour 13 heures de route. Combien de temps avant la première galère ? 3 minutes. Dans un virage, mon top case SW-Motech tente de me dépasser par la gauche. Peut-être aurais-je du songer à le fixer et le verrouiller plutôt que de juste le poser ?

6h15 : je rejoins Christophe en Ural également et Franck avec son Dnepr. Pour situer rapidement : un Ural est considéré comme fiable comparé à un Dnepr. La preuve ? Franck aura fait 200 mètres sans panne. Arrivés sur le parking, un cylindre est tombé en carafe. Il rentre donc chez lui prendre sa moto de « rechange ».

6h30 : nous retrouvons le reste de l’équipe. Notre convoi : 2 Urals, une Pan European et deux 125. Plutôt éclectique non ? L’avantage, c’est que les 125 et les Urals ont à peu de chose près la même vitesse de pointe. Franck nous annonce alors fièrement ses deux objectifs : 1 – arriver de jour, et 2 – ne pas abîmer sa bécane.

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan

19h30 : après un saut temporel de 13 heures, nous atteignons la salle des fêtes de Meymac pour récupérer nos pass. Il fait nuit. Franck ne voit pas la marre de boue sur le parking se gaufre allègrement dans la boue. RIP le cligno et le rétro droit de la Pan. Tu te rappeles des deux objectifs ? Ouais, c’était ambitieux en même temps.

19h40 : l’histoire se corse. La route est verglacée, il fait nuit noir et la grésille s’abat.

19h50 : Gobi décide de compliquer l’affaire. Comment ? Plus de combustion dans le cylindre gauche. En fait, l’étincelle se fait à l’extérieur de la culasse. On enlève l’antiparasite défectueux et on isole avec du chatterton.

20h00 : Rebelote… mais pire. Cette fois, l’arc se fait d’une extrémité à l’autre de la bougie. Curieux, non ? L’étincelle passe alors du bleu au jaune, signe que quelque chose se consume. En l’occurrence, c’est la bougie qui fait office de combustible… On s’arrête alors dans la neige pour la changer. Dans ma tête, je me dis « tu pars vraiment pour un tour du monde avec cette bécane? »

20h30 : les derniers mètres ressemblent davantage à une piste laotienne en pleine mousson qu’à un tranquille pâturage. On ne compte plus les chutes parmi les participants.

21h00 : montage du campement copieusement arrosé de Goudale amplement méritée. L’Ural avec ses deux roues motrices, n’a que faire de la couche de neige sur le sol. Quel pied !

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Le samedi, de belles rencontres et un planté de cylindre

Samedi matin, café au coin du feu. Et là, tu te demandes sans doute : comment s’occupe t-on durant ce week-end ? Et bien moi, j’ai ma petite idée. Avec Franck, on se lance dans une activité luge tractée en Ural. C’est assez génial ! Sauf que… le pilote ne s’aperçoit pas du dénivelé et se laisse surprendre par le panier qui se soulève. Résultat ? Un beau planté de cylindre. Plus de peur que de mal. C’est surtout l’ego qui en prend un coup (et accessoirement le pare-carter).

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan

On part alors explorer le camp à pied. L’ambiance ? Géniale ! Une atmosphère unique, un peu à la Mad Max (avec de la neige et de la boue à la place du sable) où chacun redouble d’ingéniosité pour affronter le froid. Tout le monde se réchauffe autour de son brasero. Les groupes de potes refont le monde autour d’une bière. Un parfum de liberté se dégage de tout ça.

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan

Ce qu’on adore ? Voir toute la diversité des bécanes. Alors évidemment, il y a pas mal d’Ural et de sidecars en général, mais il y a aussi des roadsters, des sportives, des customs et même des mobylettes ! Aux Millevaches, il n’y a aucune discrimination ni sectarisme. Que tu sois en galère en 103sp ou en Harley, la solidarité est la même. Tous réunis autour de la même passion. Plutôt génial, non ?

Me concernant, je passe l’après-midi à faire de belles rencontres, à me délecter de tripes marinées et à profiter de cette ambiance géniale. Et le soir venu, on se retrouve tous pour profiter de l’abreuvoir. Quésaco ? Le bar de ce rassemblement.

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Le dimanche, des chutes et 12h de route au retour

Le dimanche matin, le tranquille pâturage s’est transformé en champ fraîchement labouré. Si les sidecaristes essorent joyeusement la poignée de gaz, c’est une autre histoire pour les heureux propriétaires de customs et de routières. Quelle méthode employer ? les pieds en canard pour les plus aventuriers, un camarade d’infortune de chaque côté pour les autres. Ce qui nous a fait rire ? Ce motard en K1300GT qui était encadré par 6 amis ! Il ne voulait clairement pas abîmer sa belle ! Nous concernant, les deux Urals ont fait les mules pour descendre les affaires et ainsi sortir les autres bécanes sans aucun chargement.

Une fois exfiltrés du champ, c’est reparti pour 12 heures de route. Et oui, quand on aime, on ne compte pas !

Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Hivernale des Millevaches 2022 - URALISTAN
©Uralistan
Quel bilan pour cette épopée ? Archi-positif ! Une ambiance géniale avec de très bons moments et des souvenirs inoubliables. D’ailleurs, comment pourrait on synthétiser l’esprit motard ? Voyager à 2-3 roues, s’offrir aux éléments extérieurs, faire des rencontres et s’entraider. Si cette définition te sied, alors cette hivernale des Millevaches en est l’absolue quintessence. Une aventure humaine à consommer sans modération ! Et surtout, bonne route à toi !!
>> Lire l’article sur notre Minivernale du Cantal de 2021

2 commentaires sur “Hivernale de Millevaches, une odyssée frigorifique en ural”

  1. Bonjour à tous,
    Toujours aussi intéressant de vous lire.
    Les Millevaches, une épopée. Dommage qu’il y ait de moins en moins de neige.
    J’y retournerai sans doute l’année prochaine, pour cette année ce ne fut pas possible, trop de boulot.
    Apparemment le calme serait revenu. La dernière fois où j’y suis allé, une bande en japonaises s’amusait à faire péter le rupteur à longueur de journée. Il y a eu aussi le vol des bouchons de réservoir de certains gars sympas venus en Mob et aussi quelques vols dans les tentes. C’est regrettable.
    Fût une époque où la neige omniprésente, le froid très vif etc. faisaient le tri car il fallait une véritable bonne dose de volonté pour aller aux hivernales et la sélection naturelle s’opérait d’elle-même…
    Peut-être aussi car la mentalité motarde n’était pas qu’un mythe, alors que pour certains (fort heureusement une minorité) tout ça n’est que du flan et que la moto c’est la liberté de faire tout et n’importe quoi.
    Amitiés à tous.

    1. Salutations,
      On partait effectivement avec cette crainte de tomber sur un festival de la rupture.
      Mais au final, la surprise était très agréable car l’ambiance était absolument géniale.
      J’imagine que l’atmosphère varie grandement d’un millésime à l’autre selon les conditions climatiques.

      Cette année, la neige était bien présente et au vu de l’état de la route, il fallait une bonne dose de témérité pour arriver sur le site.
      On a vraiment adoré trouver cet esprit motard d’entraide, de partage et de rencontre.
      Une belle expérience en tout cas.

      Amitiés motardes

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