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Road-trip à moto en Bulgarie (2/2)

    Dans un premier article, nous t’avons raconté notre odyssée bulgare de Melnik à Plovdiv en passant par les montagnes de Rhodopes. La suite des aventures ? Une traversée du massif du Grand Balkan, un festival moto improbable en bord de Danube, ainsi que notre exploration des rives de la Mer Noire. Dans cet article, nous te racontons la seconde partie de notre voyage en Bulgarie. Alors, assieds-toi confortablement, et on te souhaite une bonne lecture !!

    Une odyssée motorisée de la chaîne du grand Balkan au Danube

    Des centaines de clarines pour réveil matin

    Bivouaquer a bien des avantages. Mais des fois, tu ne choisis pas ton réveil. La sonnerie d’aujourd’hui ? Une cacophonie de clarines. Et ouais ! C’est tout un cheptel de chèvres qui fait son chemin à côté de notre tente. Plutôt cocasse.

    Voyage en Bulgarie en Sidecar Ural - URALISTAN
    Nous voici arrivés à notre coup de coeur virolistique : Troyan ou Beklemeto Pass

    De quoi s’agit-il ? Une route extraordinaire à travers cette chaîne de montagne coupant la Bulgarie en deux. Pléthores de virolos et de belvédères à couper le souffle. Au sommet d’un col, nous atteignons l’arche de la liberté, une immense structure de béton. Inutile de te décrire les panoramas, ça se passe de commentaire.

    Que voit-on au loin ? Une piste de terre qui nous fait de l’œil. On tente ! Grand bien nous en a pris ! C’est une impasse mais ces quelques kilomètres dans les paysages fous du parc national des Balkans centraux sont extra ! C’est absolument magnifique !

    Cap sur le monastère de Troyan

    Fondé au 17ème siècle, c’est aujourd’hui le troisième plus grand monastère de Bulgarie. Ce qui nous plaît ici ? L’ambiance place de village au cœur de l’enceinte du monastère. C’est simple, boisé et fleuri. Les fresques de l’église orthodoxe peintes par Zograf sont superbes, comme toujours. Il faudra d’ailleurs que nous repassions pour voir le résultat après les rénovations en cours. Prochaine étape : Baba Stana, un petit village typique. Bon, très honnêtement, on aurait pu zapper cette visite. Pourquoi ? Et bien, il y a quelques maisons traditionnelles mais c’est vraiment minuscule…

    Le Motocamp Bulgaria, bien plus qu’un camping
    Nous faisons escale au Motocamp Bulgaria. Mais alors, qu’est ce qui différencie ce lieu d’un camping traditionnel ? L’esprit de communauté ? Le sens du partage ? Ouais, ça doit être un truc comme ça. Par exemple ici, c’est toi qui note que ce que tu consommes et qui fait ta propre facture. Une belle preuve de confiance. Et puis, cette tablée unique est une invitation à rencontrer et échanger. Ainsi, on fait la connaissance de ce motard de Dubaï qui roule en Himalayan ou encore de cet australien qui a envoyé sa GS en Angleterre pour ensuite rouler jusqu’ici. Des beaux moments. Dans un registre nettement plus terre à terre, le Motocamp dispose d’un atelier mécanique avec pléthore d’outillage. On en aurait besoin ? Un peu oui. C’est parti pour un remplacement des roulements de roue et une réparation du réchaud coleman.
    Des ovnis au sommet des montagnes
    Nous partons à l’assaut des montagnes. Notre destination : Bouzloudja, un étrange monument perché tout la haut. Qu’est ce que cette soucoupe de béton ? Un astronef pour extraterrestre fan du Corbusier ? Cet édifice grisâtre maintenant abandonné, était une salle de congrès du parti communiste bulgare. Moche ? Majestueux ? Chacun son avis. En tout cas, il ne laisse pas indifférent. Les grands gagnants de l’histoire ? Les centaines d’hirondelles qui viennent y nicher.

    Nous voici maintenant au sommet du Shipka pass et au pied d’un autre monument à la gloire du Tsar Alexandre II. Clairement, l’ouvrage en lui-même ne casse pas trois briques à un canard. Pourquoi y aller ? Il offre un panorama absolument génial. Et puis, pour s’y rendre, on serpente sur des routes géniales de forêts avec leurs troupeaux de virolos. Quel pied !

    Le monastère de Sokolski

    Nous faisons un petit détour par le monastère de Sokolski. Ce qu’on aime ici ? Sa couleur bleu pastel et la quiétude des lieux. Il est moins populaire que ses confrères. Avant d’entrer dans l’enceinte, il n’y a qu’un petit stand tenu par une mamie. Ça nous change des dizaines de boutiques vendant souvenirs, boissons, nourriture qui bordent les chemins rejoignant les monastères plus connus.

    Etar, village traditionnel et petit coup de cœur

    Nous arrivons ensuite à Etar (ou Etara). Alors, de quoi s’agit-il ? Ce village est un musée ethnographique en plein air. Les maisons construites comme à l’époque de la renaissance bulgare (17-19ème siècle) sont charmantes. Ce qu’on préfère ici ? Observer comment chaque artisan exploite la force de l’eau pour son métier. Un réseau de vannes et de canaux à travers le village permet de transporter l’eau qui vient actionner une roue en bois pour entraîner la meule, faire tourner la scierie ou mouvoir le tour à bois. Super astucieux !

    Veliko Tarnovo et sa forteresse

    Après un bivouac floral perdu au milieu d’un champ et donnant sur un lac, nous partons visiter Veliko Tarnovo. Pourquoi cette ville vaut-elle le détour ? Et bien, l’ancienne capitale du second royaume bulgare abrite une gigantesque forteresse. Perchée sur le mont Tsarévetz et blottie dans un méandre de la rivière Yantra, elle semble imprenable ! Bon, les ottomans auront démontré l’inverse… La suite du programme : la vieille ville et ses bâtisses de plus de 200 ans, l’église Saint Peter et Paul, puis celle des 40-Martyrs. Qu’a t-elle de spéciale ? Elle date du Moyen-Âge et est devenue le panthéon des rois bulgares. Rien que ça !

    Un festival moto inattendu

    Nous nous mettons en quête de notre spot de bivouac pour la nuit. Les rives du Danube, ça peut être cool, non ? Sur la route, nous croisons un bulgare au guidon d’un étrange side-car bleu flashy. On lui fait des grands signes ! C’est tellement improbable que l’on doit faire une photo ! Il s’arrête. On papote. Franche rigolade. Puis, une dizaine de motards nous dépassent… Mais fichtre que se passe-t-il ici ? La réponse arrive un peu plus loin… Nous débarquons par hasard dans un festival moto sur les rives du Danube !

    Ce qui nous fait halluciner en arrivant ? Cette odeur de pneu brûlé. Et pour cause ! Des motards sont en train de faire des burns au bord de la piscine. Et la bande-son ? Une joyeuse cacophonie de bécanes poussées au rupteur. Improbable !
    On se présente à l’entrée, 5€/personne. Plutôt correct, non ? On peut te garantir que l’Ural a eu sa minute de gloire ! Seulement trois side-cars dans ce festival et nous sommes les seuls étrangers.

    Qu’est ce qui nous a plu dans ce festoch ? Les trucs cocasses qu’on ne voit pas ou plus en France. Par exemple, le concours de sciage de bois, de plantage de clous ou encore les gars qui font des ruptures entre les tables à manger (bon les ruptures ça va 5 minutes après c’est chi****).

    Sous cette apparence de grand n’importe quoi, en réalité c’est super bien organisé. Chaque week-end, un moto club différent organise la fiesta. Les Lowlanders, à l’initiative de celui-ci gèrent à merveille cette tribu de motards déchaînés ainsi que la propreté des toilettes, du site et des douches. Fait incroyable ? Pas un déchet ne traîne. Une expérience inattendue géniale !

    C'est la Mer Noire !

    Du Danube à la Mer Noire

    Nous mettons cap à l’est en direction de la côte. Nous traversons des paysages qui nous étaient encore inconnus en Bulgarie. Le décor ? De gigantesques étendues agricoles vallonnées ou plates dédiées à la culture du maïs, du tournesol ou du blé. Seulement quelques tracteurs et moissonneuses peuplent ces vastes plaines fertiles. Les routes rectilignes au cœur de ces paysages monotones deviennent parfois longues. Ici et là, un champ de lavande. C’est incroyable à quel point le simple fait de respirer ce délicat parfum nous transporte tout droit en Provence.

    Le monastère d’Aladzha

    Après une visite express de Baltchik, nous filons au monastère d’Aladzha. Un monastère de plus ? Oui ! Mais celui-ci a la particularité d’être troglodyte. Il était habité par des moines ermites au 13 et 14ème siècles. C’est très étonnant. Les escaliers, réfectoire, salles de prière, caveau et couloirs ont tous été creusés dans cette falaise karstique de 25 mètres de haut ! Accessoirement, la forêt en surplomb abrite de superbes spots pour bivouaquer.

    Visite de Varna guidée par un expatrié

    À Varna, nous rencontrons Théo avec qui nous échangeons par mail depuis 2 ans. Expatrié ici depuis 8 ans, il a bien voulu nous faire découvrir son lieu d’adoption. Explorer une ville avec un local transforme le regard ! Pourquoi ? Non seulement tu découvres les incontournables, mais aussi les petites histoires qu’on ne trouve pas dans les guides.

    Il nous emmène dans les bouibouis que seuls les gars du coin connaissent. En marchant sur les grandes places piétonnes, nous observons l’étrange cohabitation entre bâtiments de différentes époques. Notre préférence ? Ses plages au bord de la mer noire. 10 minutes avant nous marchions entre les immeubles et maintenant nous sommes assis dans un transat, avec les pieds dans le sable. Le décalage est absolument jouissif.

    Nessebar et Sozopol, deux cités aux maisons étonnantes

    Nous enchaînons les visites de ces deux villes qui ont quelques points en commun. Lesquels ? D’abord, toutes deux sont bâties sur des presque-îles s’avançant dans la mer noire. Ensuite, elles abritent des vestiges antiques, byzantins et surtout de magnifiques maisons du 19ème siècle.

    Ces maisons, typiques de l’architecture de la mer noire, sont charmantes et pittoresques avec leur soubassement en pierre et le premier étage en bois. Notre préférence ? Sozopol, anciennement Apolonnia qui attire moins de touristes.

    Notre road-trip moto en Bulgarie touche à sa fin. On espère que notre retour d’expérience pourra t’aider à préparer ton propre itinéraire. Nos impressions sur ce pays ? Et bien, on a adoré les influences culturelles des différentes civilisations qui se sont succédées ainsi que la diversité de ses paysages tant dans les terres, que sur la côte ou dans les montagnes. Même si la région Nord, Nord-Est avec ses plaines agricoles est un peu monotone.
    Et enfin, on adore les bulgares. Pourquoi ? Pour leur façon de profiter du moment présent, de ne pas se prendre la tête et puis pour leur petit brin de folie. Il faut dire que notre side-car est un sacré atout pour adoucir ces locaux souvent un peu brut de pomme. Bonne route à toi !!
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