Située au carrefour de l’Europe et de l’Asie, la Bulgarie est riche par son histoire.De nos jours, ses influences thraces, romaines, byzantines et ottomanes sont un régal pour les yeux. Le meilleur exemple ? Plovdiv mariant à merveille tous ces héritages. On y jouit aussi des merveilles de la nature comme le massif des Rhodopes ou le parc national des Balkans centraux. Dans cet article, nous te racontons notre odyssée bulgare de Melnik à Plovdiv, en passant par la capitale. Bonne lecture !
Conduire en Bulgarie ou info à savoir
État des route et conduite locale
Rien à signaler en particulier sur la conduite des locaux à part que le code de la route est soumis à interprétation. Les routes principales sont plutôt en bon état tandis que certaines sections en campagne profonde ne sont pas toujours bitumées.La vignette
Cela ne concerne pas les motos mais il est toujours bon de le signaler. Si vous rouler en voiture, l’achat d’une vignette est obligatoire pour emprunter la majeure partie du réseau routier bulgare.
Nos premiers tours de roue en Bulgarie
Melnik, une petite cité typique dans un cadre génial
Cette minuscule bourgade est d’ailleurs la plus petite ville du pays avec 385 habitants. Difficile de s’y perdre : il n’y a qu’une rue. Ici, le charme réside dans ces sublimes maisons datant pour la plupart de la renaissance bulgare (18 et 19ème siècles). Ces bâtisses au soubassement en pierre, à encorbellements, aux façades blanches et aux poutres de bois foncé, sont de toute beauté !! Ce n’est pas pour rien si 96 bâtiments sont classés monuments historiques. C’est aussi un haut lieu du vin bulgare ! Il est possible d’en déguster dans l’un des bars, boutiques ou restaurants. Ce qu’on préfère ? Le décor ! Nous sommes entourés de montagnes de sable sculptées par l’érosion, comme les prémices des orgues d’Îlle-sur-Têt. Impressionnant !
Le monastère Rila, une grosse claque visuelle
Il y a des premières fois à tout. Et ici, c’est la première fois qu’on se dit : « je dois m’asseoir pour me remettre du spectacle ». Exagération ? Que nenni !! Ce monastère est extraordinaire ! Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, son architecture est caractéristique de la Renaissance bulgare (18 et 19ème siècles). Ses coursives sur 3 niveaux sont splendides, ses fresques extérieures absolument magnifiques et enfin le cadre isolé dans les montagnes, est génial. À l’intérieur de l’édifice ? C’est l’apothéose. Les peintures au fond bleu marine traditionnel du culte orthodoxe sont incroyables de détails et de beauté, le fronton tout d’or vêtu est à couper le souffle et ce lustre pendu au centre de l’hémisphère mériterait un article à lui-seul.
Pyramides de Stobi, une singularité géologique
Un peu avant, nous te parlions des orgues d’Ille-sur-Têt. Et bah là on y est, enfin presque… (le site est plutôt petit). Ces cheminées de fée ont été formées par des milliers d’années d’érosion du sols argilo-sableux. Il faut s’imaginer qu’il y a fort fort longtemps, nous étions ici au fond d’un lac !
La difficulté ? Il faut crapahuter une bonne heure sur un sentier pentu à souhait pour profiter du spectacle. Un « régal » sous le cagnard du mois de juin…
Sofia, une capitale boisée et vivante
Une ville laide mais très agréable à vivre
De premier abord, l’architecture soviétique rigide et ses immeubles mal entretenus voire délabrés, dégagent une atmosphère austère et un peu déprimante. Beaucoup de voitures, des tramways « old school »,…
Nous débutons notre visite à pied du centre-ville par la rue piétonne principale : le boulevard Vitosha. C’est vivant et dynamique ! Ce qu’on adore ici ? Les nombreux bars, restaurants et terrasses de chaque côté. On y aura passé du temps devant notre bière à regarder la vie locale ! Le boulevard piéton prend des airs de défilé où toute la ville vient parader dans ses plus beaux habits. De part et d’autre, les rangées d’arbres présentent deux atouts : apporter de l’ombre et cacher les façades des bâtiments dont la plupart sont décrépies.
Nous passons une après-midi à flâner au gré des rues. L’impression générale qui se dégage ? La capitale regorge de lieux pour se promener, elle abrite un nombre incalculable de parcs. De manière générale, Sofia est une ville assez agréable à vivre où il fait bon se balader dans les petites rues.
De beaux monuments
Nous rejoignons la place où contempler la magistrale statue de Sophia avec sa couronne de laurier et sa chouette. Juste à côté se situe la cathédrale Sainte-Nédélia. Pourquoi l’aime-t-on beaucoup ? Son impressionnant dôme et son incroyable lustre circulaire suspendu !
Au détour d’un parc nous tombons nez à nez avec l’église russe orthodoxe Saint-Nicolas le faiseur de Miracles. Elle est toute mignonne ! Construite au début du 19ème siècle, elle est de style néo-russe et influencée par les églises moscovites du 17ème. Nous passons à la rotonde de Saint-Georges et assistons à une cérémonie religieuse.
Nous continuons avec la cathédrale orthodoxe de style neo-byzantin Saint-Alexandre-Nevski. Et là, c’est la révélation ! Tout y semble démesuré. Son campanile pointe à 50m de haut, sa coupole centrale est dorée à l’or fin, sa plus grosse cloche pèse 12 tonnes, elle dispose de 5 nefs et de 3 autels… Le plus invraisemblable ? Elle peut accueillir jusqu’à 10 000 fidèles ! C’est immense et surtout magnifique !!
Le massif des Rhodopes
Les montagnes de Rhodopes, un pur régal virolistique
Une motarde bulgare nous a chaudement recommandé d’aller traîner nos jantes dans le massif des Rhodopes. Alors que fait-on ? Bah, on l’écoute ! Il s’avère que cette région est un vrai bonheur à moto ! Les lacs de Batak et de Dospat sont magnifiques, les forêts ont quelque chose de magique et surtout, on y trouve de géniales routes creusées dans des gorges.
Tu vois celles de la Dourbie en France ? Même décor mais en plus sauvage. On y serpente gaiement avec d’un côté la falaise et de l’autre une belle rivière à truites. Nos coups de cœur ? Les gorges de Velingrad et Yagodinska.
Des villages pittoresques et des rivières sauvages
Le lendemain, nous partons visiter Shiroka Laka. Quésaco ? Un petit village tout mignon avec des ruelles pavées et de sublimes maisons à encorbellement aux façades blanches immaculées. Splendide !
Prochaine étape : Smolyan. Cette petite ville n’a pas vraiment de charme, alors pourquoi diantre y aller ? Pour ses chutes d’eau cachées dans le centre-bourg : « Waterfall canyon ». Et on y observe vraiment une cascade. Plutôt génial, non ?
Les courbes de l’Arda jusqu’à Ardino
Nous longeons ensuite les méandres de l’Arda. Tu vois les gorges de l’Ardèche ? Et bien, c’est le même esprit mais en modèle très réduit. Le cours d’eau entreprend de larges virages à 180 degrés, alors que la route en suit les courbes plantureuses. Arrivés à un belvédère, nous pouvons observer une boucle complète de la rivière. On se dit que la ressemblance avec le balcon des templiers est frappante.
Notre immersion dans un village de fermiers
Popovets, le village
Après un passage par l’intriguant pont ottoman « du diable », nous filons à Popovets. Nous passerons 5 jours dans ce petit village rural qui abrite quelques centaines de fermiers et d’agriculteurs. Mais que diable aller faire dans ce bled paumé ? Et bien, on y a trouvé un logement pas cher. 15€ la nuit ! Ça nous permet de nous poser pour écrire nos articles. Et puis accessoirement, c’est une géniale immersion dans la vie d’un tout petit village de campagne. Nous avions fait la même expérience à Dvrar en Bosnie-Herzégovine.
La maison donne sur la place principale du village qui se résume plutôt à un grand espace/parking vide. Les grand-mères passent une grande partie de leur journée assises à l’ombre, en bordure de cette place, à regarder le temps qui passe ou à discuter. Il y a un arrêt de bus et le réparateur de tracteurs qui ici est une personne de première importance. L’unique superette-bar y est le centre de tout. Haut lieu de ragots, c’est là que les locaux viennent pour passer un peu de bon temps autour d’une bière ou de rakja (alcool local). A quelques dizaines de mètre, il y a une mosquée. Notre vie est rythmée au son des appels à la prière.
Bon, alors, quelles sont les perspectives du bulgare ? Profitent-ils tous du tourisme ?
Ces questions nous taraudent. Alors, nous nous asseyons à l’une des 4 tables de la superette-bar. Nous y rencontrons Mervidca avec qui nous arrivons à échanger dans un allemand résiduel très approximatif. Natif du village, il conduit des bus entre la Bulgarie, l’Allemagne, la Turquie et le Danemark (où sa famille est désormais installée).
Que font les gars du coin ? Évidemment la plupart sont agriculteurs. Certains passent leurs journées au café et les plus téméraires partent travailler à l’étranger. C’est le cas des amis de Mervidca. Ainsi, on rencontre un vieil homme qui fut 8 ans soudeur à Lyon et deux quarantenaires qui vont régulièrement en Allemagne pour des chantiers dans le bâtiment. Quid des métiers liés au tourisme dans tout ça ? Et bien, c’est très localisé. Ainsi à part Sofia, Varna ou Bourgas, rares sont les villes où l’on peut espérer décrocher un emploi qui y est lié.
En route vers Plovdiv
Un Ural, ça tombe en panne ?
Après ces quelques jours sans rouler, nous repartons frais comme des gardons ! Enfin presque, car écrire des articles et le boulot sur les réseaux sociaux nous sont chronophages. Nous fatigués ? Un peu. On ne va pas se mentir, enchaîner les visites, les heures de roulage et les bivouacs, ce n’est pas très reposant. Manquerait plus qu’on se plaigne !
Nous repartons, faisons le plein, puis 200m plus loin le moteur s’arrête. Plus rien. Qu’est ce qu’il se passe ? On a bien mis du 95 ? Alors nous poussons Gobi jusqu’à la station essence pour s’abriter du soleil et l’auscultation commence.
Coupe-batterie, coupe-circuit et contact ? Ok. Essence ? Ok. Tension batterie ? Ok. L’étincelle à la bougie ? Rien. Et avec une bougie neuve ? Rien non plus. Le diagnostic se précise : c’est soit le capteur à effet hall, soit le boîtier d’allumage. Première hypothèse, la pièce de rechange est avec nous, dans l’autre, c’est la mouise….
C’est parti pour le démontage ! En quelques coups de clé Allen, on accède au capteur. Et ouais, Ural, ça tombe en panne, mais ça se dépanne facilement. Le moment de vérité : le coup de kick salvateur. Ça redémarre !! On exulte ! Notre public de pompistes aussi ! Un joli moment !
Le monastère de Bachovski et les formations rocheuses de « Stone Wedding »
Sur les conseils de Mervidca, nous partons visiter le monastère orthodoxe de Bachkovski (ou Batchkovo). Le site est très grand, c’est d’ailleurs le deuxième plus étendu après celui de Rila. Ce qu’on aime beaucoup ici ? Les sublimes fresques ! Et puis surtout, la route qui y mène est géniale. Nous virolotons à travers des gorges. Rien que pour ça, un crochet par le monastère vaut le coup !
Et nous voici à l’étrange site de « Stone Wedding ». Quésaco ? D’étonnantes formations rocheuses blanches adoptant des formes organiques. Bon, c’est pas le grand canyon, mais cet endroit à quelque chose de surréaliste.
Qu’aime t-on ici ? La légende liée à ces pierres. Deux d’entre elles ressemblent à un couple d’êtres humains très proches. Quelle est l’histoire de ces amoureux pétrifiés ? Lors de la cérémonie de mariage, un coup de vent souleva le voile de la promise. Sa beauté éclata aux yeux de tous. Le père du marié tomba immédiatement sous le charme et fut traversé par des idées pas vraiment digne d’un beau-papa. Comme sanction, l’esprit du vent pétrifia tout le monde sauf l’époux. Dépité, il demanda à être lui-aussi changé en roche. Vœu exhaussé ! Et voilà comment aujourd’hui, nous pouvons observer ce couple figé pour l’éternité. Une jolie histoire, non ? Les esprits tortueux y verront autre chose, mais bon…
Plovdiv, un quartier historique qui vaut le détour
Gros coup de cœur pour la vieille ville de Plovdiv, avec ses ruelles pavées, ses églises et ce mélange d’influences thraces, romaines, ottomanes et bulgares. Ce qu’on aime surtout, ce sont ces sublimes maisons datant de la Renaissance bulgare du 19ème. Ces bâtisses à encorbellement et aux couleurs étonnantes sont fantastiques. Il n’y a qu’à voir la maison Balabanova pour s’en convaincre. Somptueux !