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Voyage moto en Bosnie-Herzégovine (2/3)

    Deuxième épisode de notre road trip en Bosnie-Herzégovine. Après les étendues sauvages où paissent moutons, vaches et chevaux. Puis les pistes de crêtes offrant des vues spectaculaires sur des vallées désertées. Il est temps pour nous de retrouver la ville, la foule et les touristes. Dans cet article nous abordons la seconde partie de notre voyage depuis Sarajevo au Monténégro en passant par Dubrovnik. Et il s’en est passées des choses… Bonne lecture !
    >> As-tu lu la première partie de notre voyage en Bosnie-Herzégovine ?

    Sarajevo, une ville qui s'apprivoise

    Sarajevo, aux premiers abords

    Quand on arrive en ville, le décor est froid, austère voire carrément triste. La faute à cette architecture héritée de l’époque communiste dont les façades sont parsemées d’impacts de balle. Heureusement, le centre historique est complètement différent. Ce qu’on adore ? Cette cohabitation entre mosquées, églises et synagogues. Dans les rues, c’est pareil. Nous croisons autant de femmes voilées qu’en mini jupe. Et la bande son ? Entre appels à la prière, musique bosnienne et moderne.

    Sarajevo - Voyage en Bosnie-Herzégovine en Sidecar Ural - URALISTAN
    Le choc du musée des crimes contre l’humanité et le génocide

    Avant d’explorer la ville en profondeur, nous commençons par visiter le musée des crimes contre l’humanité et le génocide de 1992-1995. Alors, bonne ou mauvaise idée ? Et bien clairement, il faut du temps pour s’en remettre. On y découvre tout un lot d’atrocités et de folie humaine qui te pousse à te demander si la présence de l’homme sur terre est vraiment une bonne chose…

    Mais ? Ce musée a deux grandes qualités. D’abord, il permet de comprendre le comment : Comment insidieusement l’explosion de la Yougoslavie a déclenché tous ces massacres. Et ensuite, il transforme la vision que l’on a de Sarajevo. Pourquoi ? Parce qu’il remet tout en perspective. Là où aujourd’hui tu bois tranquillement ta pinte, et bah, il y a 30 ans lors du siège de la ville, tu pouvais te prendre une balle en traversant la rue. À ce moment, tu réalises que la plupart des adultes que tu croises ont vécu de près ou de loin ce drame.

    Sarajevo, une ville finalement très agréable

    Tout cela étant dit, on passe à la visite du centre historique de Sarajevo. Qu’a t-on adoré ? En premier lieu, le vieux quartier Baščaršija avec son labyrinthe de venelles débordantes de terrasses de café où l’on déguste burek, glaces, café bosnien,… Ensuite, l’effervescence de cette petite ville où l’on ne prête plus attention aux impacts de balles sur les murs. Il y règne une atmosphère dynamique, joviale, heureuse, intergénérationnelle dans laquelle mosquées, églises, architectures austro-hongroise, ottomane et moderne se côtoient. Et enfin, les odeurs. Effluves de viande grillée, parfum réglisse des chichas, senteurs de rose des desserts orientaux. Quel régal olfactif !!

    La gastronomie bosnienne

    D’ailleurs, ça donne quoi niveau nourriture ? Alors évidemment, comme en Croatie, le burek fait consensus. Épinard, viande, fromage, patate, tu peux en acheter à chaque coin de rue. Le bosnien est un viandard. Alors, tu peux facilement te faire un plein ventre de čepavi, de veau grillé, de côtelette de porc ou de saucisse. Et pour le dessert ? Une infinie déclinaison de pâtisseries façon loukoum avec leurs délicats parfums de rose, de pistache et d’ailleurs.

    Visites de sites touristiques, de Mostar à Dubrovnik

    Boračko, un lac parfait pour un dimanche tranquille

    Après avoir quitté Sarajevo, nous mettons cap vers le lac de Boračko. Typiquement le genre de spot qu’on adore. Pourquoi ? Cette étendue d’eau est un lieu de rendez-vous dominical en famille. On y observe un père jouer au foot avec ses fils, des amis faire un barbecue ou encore des pêcheurs en herbe. On se fond dans la tradition locale en dégustant des bureks suivi d’une sieste bien méritée.

    Mostar

    Nous arrivons ensuite à Mostar où l’on se dégote une petite auberge bien sympa chez Lena. 16€ la nuit, et la Lena en question est aux petits soins. Génial !! La vieille ville ottomane est sublime. Par contre, elle se limite à quelques rues et est très très touristique. Après avoir roulé au fin fond du pays cela nous fait bizarre de voir ces ruelles qui pullulent de restaurants et de boutiques de souvenirs. Le joyau de la ville ? Le Stari Most, un pont latin qui enjambe la rivière Neretva d’un bleu-vert émeraude intense. On adore aussi les ruelles pavées, les maisons ottomanes ainsi que la mosquée et son minaret.

    Le clou de notre séjour dans le coin ? Nos trois voisins de chambre kurdes. Le soir de notre arrivée, ils nous préparent un repas à base d’œufs et de tomates. Le pain remplace la fourchette. La bière coule à flot et Google traduction nous sert d’interprète.

    Saches qu’à Mostar, il peut faire chaud, très chaud. Notre indic locale, la coiffeuse, nous confie que c’est la 3ème ville la plus chaude d’Europe et qu’en Juillet-Août, il fait facilement plus de 45 degrés !! Tu fais quoi par ces températures ?? Rien, tu restes bien tranquille à la maison face à ta clim !

    Forteresse de Blagaj
    C’est sous le cagnard que nous attaquons la grimpette pour atteindre la forteresse. Le programme : 20 minutes de marche sur un petit sentier caillouteux bien raide. Au sommet ? Les ruines du fort. Si les vestiges ne cassent pas trois briques à un canard, il faut bien avouer que le point de vue est sympa. On y contemple la vaste plaine de Mostar traversée par la rivière Neretva et ceinte de sublimes montagnes karstiques. Magnifique !!
    Village de Počitelj

    Non loin de là, nous visitons un mignon petit village surmonté d’une forteresse du XIXème siècle. Ce que l’on adore ? Le dédale de ruelles pavées bien pentues, les maisons ottomanes et la tour de l’horloge qui permet d’admirer à la fois ce village à flanc de montagne et la sublime couleur de la rivière Neretva en contrebas.

    Chutes d’eau de Kravica

    Et voilà notre petit instant de fraîcheur sous cette météo caniculaire ! Le souci ? Le prix d’entrée : 10€. Un poil cher selon nous. Mais, nous tombons sur le bon caissier. Sachant que c’est notre dernier jour en Bosnie, nous n’avons plus beaucoup de Marks sur nous. Alors quand il nous en demande 40 et qu’on commence à compter toutes nos piécettes, il nous annonce : « Ok, you’ve got one free ticket ». Merci monsieur !

    Bref, après 10 minutes de marche, nous atteignons les chutes d’eau. Le spectacle est superbe ! L’eau transparente devient bleu-vert avec la profondeur, la végétation verdoyante et les cascades emplissent les lieux d’une brume rafraîchissante des plus agréables. Paradisiaque ! En quête de quiétude, nous partons voir si les chutes d’eau 800m plus loin sont aussi belles. Résultat ? Le chemin qui y mène est vraiment cool. On traverse la mangrove avec toujours ses eaux sublimes. D’ailleurs, le sentier pour s’y rendre est même plus intéressant que les chutes en elles-mêmes. Il est tellement intéressant que Jérémy a voulu le voir de plus près et s’est cassé la figure dans la flotte… On se croirait presque à KuangSi au Laos !

    Neum, unique accès à la mer

    Savais-tu que la Bosnie-Herzégovine n’avait que 20km de côte ? Et que ce corridor coupait la Croatie en deux ? Étonnant ! Alors pour la minute historique, il faut savoir que pendant la Grande Guerre de Turquie, Dubrovnik avait fait alliance avec l’empire Ottoman. Mauvais choix. À la fin de la guerre, les perdants durent donner des territoires aux vainqueurs : les Habsbourgs et Venise. Et donc ? La Bosnie étant encore sous contrôle Ottoman, les croates se dirent « si Venise nous attaque, ça serait cool si nos anciens alliés pouvaient faire tampon ». C’est comme ça que Dubrovnik fit don d’une fine bande de terre à l’empire dans le seul but qu’ils se fassent zigouiller avant eux. Pas folle la guêpe !

    Bref, nous mettons cap au sud ! Après avoir longé le sublime lac de Svitavsko, nous pénétrons alors dans des décors de montagnes boisées, sans aucune habitation. Des airs de forêt primaire. C’est génial. Arrivés à Neum, on se rend compte que c’est une station balnéaire sans grand intérêt. Sauf que ? La route que l’on vient d’emprunter à travers les montagnes justifie à elle seule de venir ici.

    Un bref passage en Croatie par Dubrovnik

    King’s Landing dans Games of Thrones, tu situes ? Et bien, saches que la plupart des scènes ont été tournées à Dubrovnik. On ne va pas se mentir, la citadelle est simplement majestueuse, grandiose !! De quoi s’agit-il exactement ? Plus de mille ans d’histoire, presque 2 km de gigantesques remparts, cette vieille ville est l’ancienne capitale de la république de Raguse.

    C’est aussi un accès à la mer avec un port fortifié dont les entrées sont surveillées par d’énormes forts. Tu l’auras compris, nous avons adoré le caractère démesuré des lieux ! Nous avons aussi pris beaucoup de plaisir à déambuler dans le dédale de ruelles pavées et d’escaliers. Ce qu’on a moins aimé ? Tomber en même temps qu’un bateau de croisière qui vient de lâcher ses 20 groupes de 30 touristes. Oui, tu peux nous traiter de vieux aigris.

    Nos derniers kilomètres en Bosnie-Herzégovine

    De Trebinje à Foča, il y a 133 bornes. 133 bornes de pur régal scénaristique. On en prend plein les mirettes ! Dès le début, nous faisons halte aux bords du lac Bileća. Le décor ? Une sublime étendue d’eau lovée entre les montagnes. C’est somptueux ! Puis au nord de Čemerno, nous entrons dans le parc national de Sutjeska. Nous longeons des gorges, entre les falaises à-pic d’un côté et la rivière Sutjeska en contrebas de l’autre. Vertigineux !

    Enfin, le paysage change lorsqu’on approche de Foča. On traverse alors de grandes montagnes boisées, désertes de toute vie humaine. Les derniers kilomètres nous séparant du minuscule poste frontière avec le Monténégro se font sur une piste et la traversée d’un pont en bois !

    Avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts, la Bosnie-Herzégovine est clairement la destination idéale pour le motard en quête de pistes traversant des décors naturels sauvages. Ce qui nous a vraiment marqué ? L’extraordinaire hospitalité des locaux. Bienveillants, chaleureux et ouverts à la discussion. Alors n’hésites plus et pars rouler en Bosnie !! Bonne route à toi !!
    >> 14km en 5 heures, on te raconte cette journée de dingue sur la piste de Lukomir.

    5 commentaires sur “Voyage moto en Bosnie-Herzégovine (2/3)”

    1. Merci pour ce bel épisode.
      Prenez soin de vous.
      Suis en route pour le Cap Nord ….Peut être ma prochaine destination sera la Bosnie et les pays limitrophes.

      1. Merci !
        Nous suivons avec plaisir ton périple vers le Cap nord sur facebook 🙂
        Les Balkans sont plein de surprises et si tu as l’occasion d’y rouler, n’hésites pas !
        Bonne route !

    2. Bonjour,
      C’est super de voir que vous avez enfin pris la route. Et quelle route! Je suis déjà allé 3 fois en Bosnie-Herzégovine et je confirme la beauté des lieux et la gentillesse de ce peuple qui veut oublier la guerre. Comme je n’ai pas tout vu, je vais être obligé d’y retourner !
      Les pneus que j’ai changé chez Gilles à Calais ont déjà bien roulé!
      Uralement , Frédéric et son scrambler

      1. Salut Frédéric,
        Merci pour ton message !
        On comprend parfaitement que tu y sois déjà allé 3 fois.
        Nous sommes nous aussi complètement tombés sous le charme de ce pays.

    3. Bonjour, vous avez dit être passé par booking pour loger chez l’habitant, mais quand avez vous fait la réservation ? Avant de partir ? La veille ? Le jour meme ? Le matin ou l ‘après-midi ? Je vous demande car on souhaite y partir sans réserver à l’avance pour ne pas avoir le stress de l’heure d’arrivée pendant le voyage et pouvoir s’arrêter à volonté.
      Et si vous pouviez nous dire à quelle période de l’année vous êtes partis ? On voudrait partir fin Octobre mais pas si le temps est trop pourri.
      Merci d’avance.
      Cdt

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