5 mois à rouler en France, 20 000 bornes parcourues, tout ça pour quoi ? Pour redécouvrir notre France chérie, et puis accessoirement pour écrire notre livre : « Weekends à moto, 50 itinéraires insolites en France ». Cette odyssée hexagonale est aussi un tour de chauffe et une mise en situation avant de partir pour notre périple de 35 000 bornes jusqu’aux confins du Kazakhstan. Dans cet article, nous te racontons la préparation de la bécane et des motards, nos découvertes, nos coups de coeur, nos galères en sidecar Ural, nos belles rencontres,… Bonne lecture !
Alliant incontournables et jolies départementales, 50 itinéraires issus de ce road-trip en France (dont la trace GPS) figurent dans notre guide de balades à moto : « Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France » (éditons Larousse)
>> Découvrir le livre (disponible en librairie et sur les sites de vente en ligne) Bonne lecture !
Quels sont les préparatifs de ce roadtrip à moto en France ?
Itinéraire de nos 20 000 km en France.
- L’objectif ? Créer 50 itinéraires moto de 1 à 4 jours combinant petites routes et incontournables. Fournir les tracés GPX.
- Durée : départ mi-mai et retour fin octobre 2021, soit plus de 4 mois sur la route.
- Ville de départ/retour : Nantes
- Kilomètres parcourus : environ 20 000km, dont 12 000km sélectionnés pour créer les 50 itinéraires. Ouais, on a bien dégrossi l’affaire.
Nous avons divisé notre repérage à travers la France en « 2 boucles ». Première partie : la Bretagne et la Normandie, suivies de la moitié nord de la France et le nord-est. Seconde partie : Après une petite pause en Charente maritime pour débriefer, nous repartons pour la deuxième boucle comprenant le centre, l’est et le sud-ouest.
Comment le side-car Ural a t-il été préparé pour ce périple en France ?
Originellement, nous devions partir pour notre balade mongole en Avril 2020. Nous étions alors en ordre de marche quand le Covid a sonné le faux-départ. Toutefois, nous n’avons pas manqué de rouler, et au gré de quelques périples et d’hivernales, nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait du volume d’emport. Comment faire ?
D’abord, nous avons bricolé un porte-bagage bien costaud pour arrimer notre top case SW-Motech. Ensuite, nous avons reconverti deux caisses à munitions en espace de rangement. Une pour l’outillage, l’autre pour les pièces détachées.
Au rayon gadgets, nous avons monté un voltmètre numérique pour contrôler la tension batterie. Ça permet surtout de savoir à quel moment l’alternateur commence à déconner. Et enfin, nous avons installé un anneau de remorquage sur le châssis. Était-ce bien nécessaire ? Je t’invite à te rendre au paragraphe « galères » pour savoir.
Quel est l’équipement des motards et la bagagerie ?
Nous te détaillons tout notre équipement ici, et si tu veux la démonstration en vidéo, c’est là ! Nous avons seulement changé nos casques pour nous équiper de Scorpion ADX-1. Nous t’en parlons en détail dans cette vidéo. Ce qu’on adore ? Son champ de vision. Tellement large et ouvert que l’on oublie parfois que l’on porte un casque. Le hic ? Une insonorisation peu efficace.
Notre road-trip en sidecar Ural à travers la France
Quelle a été l’entretien et la maintenance du side-car Ural en cours de voyage ?
On nous pose souvent la question : comment entretenir son Ural en voyage ? Et bien, ce n’est pas bien compliqué. Il suffit de partir avec un peu d’outillage et du consommable de rechange (filtre à huile, plaquettes, etc…). Tous les 5000 km, nous nous prenons une demi-journée pour faire les vidanges, graisser tout ce qui doit bouger et resserrer tout ce qui ne le doit pas.
Notre rituel quotidien ? Vérifier le niveau d’huile. Avec le temps, la segmentation prend du jeu et le moteur s’empiffre du précieux or jaune.
Notre découverte de l’effet side-car et de la communauté de sidecaristes
Nos 20 000 bornes en France nous ont permis de vraiment éprouver l’effet side-car. Tu vois de quoi on parle ? Les visages s’illuminent, les sourires se déclenchent et puis les rencontres qui se créent spontanément. La gueule atypique et le capital sympathie du trois pattes soviétique ont vraiment transformé ce voyage. Honnêtement, dans les moments de fatigue ou lors des pépins mécanique, on se disait : mais pourquoi roule t-on en Ural ? Et puis, en croisant des gosses (petits et grands) qui soudainement ont le sourire jusqu’aux oreilles, on se rappelle pourquoi.
Nos ajustement du side-car et des équipements en cours de route
En voyageant au long terme, nous avons compris une chose : une bécane évolue au rythme du voyage. Avant de partir, on se disait : il faut absolument prévoir ça, penser à ça, anticiper le rangement de ça, etc… Et en fait bricoler sur la route, ça se fait plutôt bien. Tu veux des exemples ?
Avant de partir, nous avions bidouillé une ligne d’échappement pour la réhausser. Pas chère, mais pas terrible. Résultat, elle a cassé 3 fois sur la route, nous valant une belle sonorité de Harley. Nous sommes donc passé chez LMD Racing, en Savoie, qui nous a fabriqué une ligne d’échappement sur-mesure. Ce n’est pas donné, mais c’est du costaud et de la qualité.
Au fil des kilomètres, nous nous sommes aussi aperçus qu’il manquait un espace crucial pour ranger les bières (et accessoirement des provisions). Nos amis de SW-Motech nous ont gentiment fourni une sacoche Legend Gear. Il ne nous manquait plus que le support. Comment faire ? De passage par Villard-de-Lans, un uraliste est venu à la rescousse. Deux, trois coups de poste à souder et nous voilà avec un support tout beau tout propre (et de l’espace pour les bières).
Au passage, nous avons opté pour des pare-mains Barkbuster de chez Ixtem-Moto. Les précédents, se fixant sur le levier d’embrayage, avaient tendance à le contraindre. Enfin, notre sonde de température Véga n’a pas apprécié la drache lorraine. Nous l’avons donc remplacée par un afficheur Koso, aussi de chez Ixtem-Moto.
Comment a t-on vécu ce marathon de 20 000km en 4 mois par un été pluvieux ?
En voilà une bonne question ! Ce qu’on a adoré ? Découvrir la France. On a beau y avoir vécu 30 ans, de nombreuses régions nous étaient encore inconnues. Des falaises du nord au monts alpins en passant par la côte atlantique, on a admiré tellement de paysages incroyables insoupçonnés.
Nos souvenirs les plus forts ? Les rencontres. Jean-Marc, Jean-Claude, Jean-Louis et Marie, Johnny, Matthieu, autant de personnes qui nous ont accueilli chaleureusement et que l’on n’est pas prêt d’oublier. Nous étions aussi heureux de constater que la solidarité motarde existait toujours. Comment en être sûr ? Et bien, l’Ural de par son caractère imprévisible nous a offert plusieurs opportunités de mettre cette entraide à l’épreuve. On lui dirait presque merci !
Les aspects un peu moins positifs ? Le rythme intense. À cause du planning de rédaction du bouquin, nous ne disposions de moins 5 mois pour parcourir ces 20 000 bornes. Avec 4 semaines en panne, cela fait une moyenne de 170 kilomètres par jour. C’est beaucoup ! Entre les visites, les pauses photos, le montage et démontage quotidien de notre campement… nous étions facilement 6-8h sur la route et sans jour de repos. Cela représente beaucoup de lieux et de paysages à intégrer, d’où la nécessité d’écrire au jour le jour pour ne pas se mélanger les pinceaux.
Cela a aussi généré pas mal de frustrations. Pourquoi ? Impossible d’approfondir autant qu’on le voudrait certaines régions et surtout de passer du temps avec les personnes qui nous accueillaient. La sensation d’arriver et de partir en coup de vent était assez désagréable. Mais ça nous fait une excuse pour retourner les voir. Puis rouler en sidecar est physiquement sollicitant tant pour le pilote que la passagère. Alors tels des athlètes de haut niveaux, nous nous échauffions le matin et étirions le soir.
Enfin, la météo était aussi un facteur déterminant pour le moral. Nos pires souvenirs ? La drache qui nous a accompagné une bonne partie du voyage, monter-plier le campement sous la pluie et l’humidité persistante dans nos affaires. La Lorraine fut particulièrement trempée. Déjà que la région n’est pas particulièrement gaie avec ses cimetières et ses vestiges de la guerre, la pluie n’a rien arrangé. Le Pays basque fut tout aussi humide. Gravir des cols être récompensé par une visibilité de 50 mètres pour au sommet, c’est assez décevant.
Quels ont été nos coups de cœur et nos galères lors de ce voyage à moto à travers la France
Nos coups de cœur dans l’hexagone
Que l’on soit clair : la France est un pays magnifique ! Est-il nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour se sentir dépaysé ? Que nenni ! Il y a tellement de belles choses dans notre cher pays. Voici nos trois plus belles surprises :
3 – Le Beaujolais : mais quelle région merveilleuse ! Ce qu’on adore ici ? Ses différentes facettes. Les monts recouverts de forêts de sapin, les vallées bocagères, sans oublier les vastes plaines vallonnées viticoles. Somptueux ! Deux coups de cœur ici : l’étonnant rocher de Solutré (Bourgogne) et les splendides villages des pierres dorées (surtout Ternand).
2 – Parc des Ecrins : c’est l’itinéraire idyllique pour les amateurs de grands espaces. Que lui vaut cette place sur le podium ? Ses routes merveilleuses, parmi les plus belles que l’on connaisse. Le passage par le Cormet de Roselend est absolument magique. Et les décors au sommet de l’Iseran ? Lunaire.
1 – Plateau de Millevaches : tu vas finir par croire qu’on bosse pour l’office de tourisme du Limousin. Mais non ! Alors, pourquoi est-ce qu’on y revient toujours ? En premier lieu pour son côté naturel et préservé. On y respire à pleins poumons ! Les lacs, notamment celui de Lavaud Gelade, nous téléportent directement au Canada. Quand on te dit qu’il n’y a pas besoin de voyager à l’autre bout du monde pour se dépayser !
Quelles ont été nos plus grosses galères ?
Bon alors évidemment, quand tu fais 20 000 bornes en sidecar Ural, tu rencontres quelques soucis. Voici notre top 3 :
3 – Flector dans les Alpilles : c’est quoi un flector ? Une petite pièce en caoutchouc qui sert d’amortisseur de transmission. Il se trouve que nous n’avions pas monté le bon modèle. Résultat, son cerclage en métal explose en pleine ligne droite. Plus de peur que de mal, mais on est bon pour aller bricoler ça chez un ami près de Nîmes.
2 – Embrayage dans le Médoc : la particularité de l’embrayage Ural ? Il ne prévient pas quand il lâche. Nous étions donc bien penauds lorsqu’il a rendu l’âme à proximité de Libourne. Heureusement, la communauté Ural s’est portée à notre secours. Ainsi, nous avons été hébergé pendant 10 jours le temps de recevoir les pièces et de faire les réparations. Morale de l’histoire ? Un embrayage Ural doit être changé tous les 30 000 bornes. A retenir !
1 – Bras oscillant lors de l’ascension du ballon d’Alsace : voilà notre plus grosse galère, mais aussi notre plus belle rencontre. Alors que s’est il passé ? Tous les détails sont ici. Mais pour faire simple, nous avons fait une petite pirouette à la sortie d’un virage à gauche. Diagnostic : bras oscillant plié. « Allo, la mutuelle des motards ? » Un coup de dépanneur et nous voici chez Jean-Marc, un uraliste rencontré à l’AG. Nous passerons 15 jours chez lui. Une personne fantastique qui nous a fait découvrir l’Alsace avec passion.