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Oser les pistes du Trans Euro Trail (TET) en side-car Ural

Le sidecar Ural est une machine de guerre. Vous en doutez ? Et bien, sachez qu’en 1941, il a été développé comme véhicule rapide pour l’infanterie soviétique. Passe-partout et robuste, le trois-pattes fut un outil très pratique. Mais alors, 80 ans plus tard, a-t-il conservé ses gènes militaires ? Et plus précisément, son ADN de franchisseur increvable est-il toujours intact ? C’est ce qu’on a voulu vérifier ! .
Alors début Octobre, nous sommes partis tester les capacités tout-terrain de notre Ural sur les pistes du Trans Euro Trail. Bonne lecture !

Le Trans Euro Trail, qu’est ce que c’est ?

Pour citer ses créateurs, le TET est un « tracé de 51 000 km reliant les portes de l’Afrique au cercle arctique. »

Ça envoie du rêve, non ? Alors, pour être plus clair, il s’agit d’un projet communautaire. Des motards passionnés de voyage et de tout-terrain parcourent l’Europe pour dénicher des pistes et sentiers. Puis un référent par pays, appelé Linesman, compile ces tracés en un itinéraire unique par pays. Et, c’est là que ça devient génial ! Car les parcours de chaque pays sont reliés. Par exemple, le tracé français est continu à l’espagnol. Donc, si vous êtes motard ascendant masochiste, vous pouvez rallier le sud du Portugal au nord de la Norvège en empruntant uniquement ces pistes.

C’est ça le TET ? C’est  juste des baroudeurs qui partagent leur coins à champignons ? Et bien, pas que !

Le Trans Euro Trail est une communauté de passionnés, une façon de voyager unique, une porte ouverte vers des coins délaissés du tourisme et enfin une manière de dynamiser l’économie  locale. Et nous, on les a bien dynamisé les PMU locaux ! Maintenant que les présentations sont faites, rentrons dans le vif du sujet.

Un side-car Ural sur les pistes du Trans Euro Trail

Jour 1 – La campagne, ça vous gagne ! – Manzat / Hérisson

La journée commence de la plus uraliste des manières possibles. En effet, nous avons rendez-vous avec Dan à son garage Est-motorcycles pour d’ultimes réglages avant l’aventure. Info sidecaristique : l’Ural ayant 3-roues, il convient de s’assurer qu’elles veulent toutes aller dans la même direction. En ce qui nous concerne, ce n’était pas le cas. L’outil de prédilection pour régler le châssis ? La barre à mine, évidemment. On est bien dans le style soviétique ! Nous quittons notre camarade chirurgien des mécaniques russes pour nous mettre en route.

Après moultes erreurs de navigation, nous voilà enfin sur les pistes du TET. Le tracé alterne entre chemins d’exploitation et sentiers de forêt, c’est génial ! Rien de très technique pour l’instant alors on se dit que c’est quand même assez facile. Faut dire que le linesman français nous avait prévenu : « vous allez en chier, c’est pensé pour des bécanes légères ! » Alors notre machine de guerre de 400kg, nous pensions galérer comme des russes.  Et bien ce fut rapidement le cas ! Nous atteignons une montée boueuse. 1er essai : que nenni. 2ème essai panier vide : non plus. 3ème essai avec 2wd engagé : ok moyennant quelques gouttes de sueur.

Nos efforts sont dûment récompensés. Comment pardi ? Par la beauté des paysages qui s’offrent à nous. Nous sommes au fin fond de la campagne française et nous en observons les champs qui s’étendent à perte de vue. On adore !

Le décor change radicalement lorsque nous pénétrons dans la forêt. Ce périple se déroulant en Octobre, nous ne croisons absolument personne. Grand bien nous en fasse !

Nous atteignons alors une descente abrupte allégrement recouverte de gadoue. Si descendre est périlleux mais rigolo, remonter est juste impensable. Nous partons donc explorer la suite à pied. Bah oui. Qu’est ce qu’on fait si ça monte pareil de l’autre côté ? On reste coincé dans cette cuvette tout l’hiver en attendant que ça sèche ? Ayant d’autres projets dans la vie, nous jouons la sécurité. C’est plat, ouf !!

Nous nous enfonçons davantage dans la forêt et le soleil pointe alors le bout de son nez. Gavés par cet apport soudain de photons, on se dit qu’on a quand même bien de la chance d’être là. Ce que, nous ignorions à ce moment, c’est que 2 semaines plus tard, la France serait de nouveau confinée. Aurions-nous davantage savouré ce moment le sachant ?

La fin de journée se déroule au rythme tranquille  des petits sentiers et des départementales. Nous y rencontrons des promeneurs, des chasseurs, et des vaches, beaucoup de vaches ! Un motard étranger qui voyage en France comprend vite d’où vient tout notre fromage.

Nous décidons de poser le campement à Hérisson. Que vient faire la dedans ce petit mammifère insectivore disposant de poils agglomérés, durs, hérissés et piquants ? Sachez que Hérisson est aussi une petite cité de caractère au charme incroyable. Son camping municipal, le long de l’Aumance, est tout à fait mignon. Aurions-nous mis les pieds ici si le TET ne nous y avait pas emmenés ? Probablement pas.

Jour 2 – Ornières, gadoue et PMU – Hérisson / Dun sur Auron

La nuit fut pour le moins frisquette ! 4 généreux degrés accompagnés d’une pluie soutenue. L’avantage quand tu campes par des températures proches de 0 ? C’est que tu dors en mode quasi-hibernation. Tout ton organisme se met au ralenti. En fait, l’étape critique consiste à sortir du duvet pour enfiler l’équipement moto.

Une halte photo devant les ruines du château fort du XIeme et c’est parti pour une journée sur les pistes du TET. Nous débutons par des chemins d’exploitation en naviguant de ferme en ferme. C’est très boueux, mais les K37 de chez Heidenau se révèlent archi-efficaces. Pas un humain à l’horizon. Il semblerait que les bovins aient conquis les lieux.

Puis, nous nous enfonçons dans la forêt et atteignons un spot incroyable : une sorte de lit de rivière asséchée. Les pluies récentes font circuler un peu d’eau, assez pour que l’on se croit dans un film d’aventurier à la Indiana Jones. Très funky en Ural.

Le froid a raison de notre vigueur et l’idée d’un déjeuner chaud gagne nos esprits. Qu’à cela ne tienne ! Un petit crochet par Saint-Amand et nous voilà à table devant un gros burger. La vie pourrait être pire.

Allègrement sustentés, nous reprenons la route sur des départementales puis nous revoilà sur les pistes du TET. Nous roulons alors sur une section à ornières avec des paysages magnifiques de champs vallonnés. Au loin, on aperçoit même des chevreuils ! Que demander de mieux ?

Nous profitons des irrégularités du terrain pour tester les limites de garde au sol. L’Ural navigue très facilement dans ces tranchées assez profondes. Clairement, nous avons bien fait de rehausser notre ligne d’échappement, sans quoi, nous aurions laissé un pot saucisson au fond du bourbier.

Arrive alors une épreuve que nous redoutions : le single-track. Quésaco ? Il s’agit d’un passage en forêt étroit. Une moto passe, une voiture non. Alors en Ural, on ne sait pas trop. On se lance, en serrant les fesses, et ça passe. Il aura fallu lutter contre les branchages, mais ça l’a fait.

Prochaine difficulté ? Un tronc en travers du sentier. En moto, c’est assez facile de passer par-dessus. Avec un Ural de 400kg, c’est une tout autre histoire. En s’y mettant à deux, on arrive à le déplacer, ouf… Peut-être faudrait-il investir dans une hache ?

Nous terminons la journée sur des départementales magnifiques, puis nous posons le campement au camping municipal de Dun-Sur-Auron. Nous sommes gâtés car le spot est génial le long du canal.

Après cette journée bien physique, on file au PMU du coin pour profiter d’une bonne bière et voir des humains. On n’avait oublié à quoi ça ressemblait ! Ça parle foot, ragots du village et politique. Une atmosphère qu’on adore.

Jour 3 – 100 mètres de visibilité – Dun sur Auron / Baugy / Tours

Réveil glacial au camping. Dormir au bord du cours d’eau, c’est mignon, mais ça caille. Replier une tente détrempée par cette température relève du masochisme plus que de l’aventure.

Nous voilà de retour sur les pistes du TET. Nous naviguons alors dans une brume bien épaisse qui se change parfois en pluie fine. C’est dans ces moments-là qu’on est content d’avoir nos vêtements bien à l’abri dans des sacs étanches !

Les chemins d’exploitation se succèdent et nous nous enfonçons dans des zones de plus en plus isolées. Aucun humain à l’horizon ! Vous me direz, ce n’est pas difficile dans la mesure où nous ne voyons pas 100m devant nous…

Ces conditions météo pourries nous poussent à revoir nos plans. Le programme initial de la journée ? Faire uniquement de la piste et camper entre Bourges et Orléans. Mais, il est compliqué de profiter des paysages, on décide donc d’écourter la session tout-terrain pour se mettre en direction de Tours.

Après un passage à gué mémorable, nous quittons le TET vers Baugy. La faim nous assaille.  Direction un PMU bien local pour pour nous une côte de porc sauce chasseur. Mais que regarde t’on dans cette brasserie ? Le foot ? Les infos ? Et non, la petite maison dans la prairie !

Nous reprenons des forces car l’aventure nous attend : 4 heures de nationales. Et oui, en Ural, on va lentement mais surement ! Arrivés chez nos amis au sud de Tours, nous profitons d’une nuit dans un vrai lit au chaud !

Voilà ce qui clôt notre aventure sur les pistes du TET. Quelles conclusions tirer de cette aventure ? D’abord, la bonne nouvelle : l’Ural passe partout. Boue, ornières, pistes de forêt, rien ne l’arrête ! Ensuite, nous sommes prêts pour notre grand périple. Matos de camping, préparation de Gobi, équipement moto, etc… Il ne reste que quelques aménagements pour parfaire la chose. Et pour finir, le TET, c’est fantastique ! Nous y avons redécouvert la France rurale qu’on adore ainsi que des paysages de campagne géniaux. Bilan plus que positif donc. Alors restez connectés car il se peut qu’on y retourne ! Bonne route à toi !!
>> Découvre nos articles à propos de nos road trips en France et en Europe.

4 commentaires sur “Oser les pistes du Trans Euro Trail (TET) en side-car Ural”

  1. Bonjour à tous les deux,
    Quel plaisir de vous lire, et de regarder la vidéo, vous utilisez votre side comme je veux le faire avec le mien, dès que possible, c’est un régale de savoir que c’est possible.
    Merci pour ce partage et le partage de toutes vos combines, adresses, liens, astuces. J’imagine que vos sponsors vous le demandent, mais vous le faites très bien.
    C’est pour quand votre départ pour les steppes ?
    Prenez soin de vous
    Emmanuel

    1. Bonjour Emmanuel,
      Merci pour ton message qui nous a fait extrêmement plaisir !
      On est d’avis que l’Ural a besoin d’aller dans les ornières et la boue pour se sentir bien 🙂
      Et il nous le rend bien car pour l’instant pas de panne majeure !
      Hormis un souci d’embrayage au tout début, mais c’est de notre faute vu que nous ne l’avions pas baptisé à la vodka.

      Concernant notre départ, nous tablons sur Mars 2021.
      Mais c’est évidemment conditionné par la situation sanitaire.
      Nous voulons vivre cette aventure pleinement et serions frustrés si nos rencontres/échanges étaient limitées par la peur du covid.
      Alors on croise les doigts, on fait du voodoo, du chamanisme et on dort avec des fers à cheval pour que les vaccins désamorcent l’histoire.

      Mais entre temps, d’autres aventures sont prévues 🙂
      Et nous ne manquerons pas de les partager.
      Bonne route à toi !
      Marion & Jérémy

  2. Bravo à vous. Ca fait plaisir de voir Pti Gobi dans son élément. Et pour sûr la température moteur est a surveiller dans les passages difficiles. Merci le thermo d’huile !!!

    1. Salut Pascal,
      Oui, Gobi était content d’aller mettre ses roues dans la boue 🙂
      Concernant la sonde thermo d’huile, je trouve ça juste indispensable comme remontée d’info.
      Ça permet de savoir quand s’arrêter avant d’être vraiment dans la zone rouge.
      Bonne continuation à toi !

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