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Road-trip à moto Dans les Vosges sud et le vignoble alsacien

    Notre repérage dans le sud des Vosges restera le plus mémorable de tous. Pourquoi ? La beauté de la région ? Pas tout à fait… Nous y avons explosé notre cardan lors de l’ascension du col du ballon d’Alsace. Rien de surprenant lorsqu’on roule un Ural me direz-vous… Mais la véritable surprise est d’avoir rencontré un couple formidable qui nous a accueilli pendant le temps des réparations (deux semaines quand même). Une russe et un alsacien doublé d’un uraliste, amoureux de sa région, qui nous l’a fait découvrir avec passion. Dans cet article, nous vous racontons notre repérage moto, ses déboires et ses miracles, dans les Vosges Sud et en Alsace. Bonne lecture !
    Vosges sud et Alsace - Repérage Itinéraire moto - URALISTAN

    Points d'intérêt

    • Lacs d’Alfeld, Kruth, Gérardmer, Longemer,…
    • Beaux villages alsaciens (Turckheim, Niedermorschwihr, Riquewihr, Kaysersberg, Ribeauvillé…)
    Alliant incontournables et jolies départementales, l’itinéraire finalisé issu de ce repérage (dont la trace GPS) figure dans notre guide de road-trips moto :  « Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France » (éditons Larousse)
    >> Découvrir le livre  (disponible en librairie et sur les sites de vente en ligne) Bonne lecture !
    Week-end à moto, 50 itinéraires insolites en France - éditions Larousse - URALISTAN

    Récit de notre repérage de l'itinéraire moto dans les Vosges sud et en Alsace

    Arpenter le plateau des mille étangs en side-car

    Nous débutons notre périple dans les Vosges méridionales à Jarmenil. Et dès le début, on en prend plein les mirettes ! Ça grimpe avec de sublimes paysages de forêts, de prairies et de rivières. A tout moment, on s’attend à voir débouler la famille Ingalls.

    Les virolos de montagne, c’est génial, mais ça tire dans les bras. Alors, on s’autorise une pause au bord d’un étang. Le cadre est génial ! Une petite départementale qui traverse la forêt, un plan d’eau entouré de bois, un grand soleil. Le moment déjà très cool devient magique. Une apparition divine ? Non, juste une chevrette. venant se désaltérer de l’autre côté du lac. Alors, on s’observe mutuellement pendant 5 bonnes minutes, notre présence ne semble pas la déranger. Un instant unique qui semble figé dans le temps.

    Nous mettons un terme à la magie Disney et nous remettons en route. Ça virolote dans tous les sens avec des panoramas incroyables sur les montagnes alentours complètement recouvertes de sapins. Puis, les paysages changent car nous pénétrons dans le plateau des mille étangs. Impossible de faire 500m sans en voir un ! On adore ces paysages de carte postale avec le petit chalet en bois les pieds dans l’eau, et le tout au beau milieu d’une forêt. C’est le spot idéal pour une retraite en mode associable.

    La catastrophe lors de l’ascension du col du ballon d’Alsace

    Après d’ultimes virolos de montagne, nous posons le campement vers Thillot, quasiment au pied du ballon d’Alsace. Et c’est là que les choses se gâtent.
    Nous plions le campement, faisons les pleins, et nous lançons à l’assaut du col. Ça grimpe modérément, ça vire allègrement et on prend du plaisir abondamment. Des motards (à deux roues) nous suivent, alors on se prend au jeu, on essaye de grappiller quelques kilomètre/heure dans les épingles. Bien sûr, pas pour la compet car on ne joue pas dans la même catégorie, mais plutôt pour l’adrénaline.

    Et puis vient l’excès de confiance. Que se passe t-il ? Une sortie de virage à gauche trop rapide, un transfert des masses sur l’avant-droit et la roue arrière de la moto se soulève. N’ayant pas le réflexe de couper les gaz, la jante (alors en parfaite apesanteur) prend de la vitesse, alors que le sol, fidèle à lui-même, reste immobile. La reprise d’adhérence est pour le moins brutale et se fait dans un fracas métallique très désagréable à l’oreille. Le genre de sonorité qui ne laisse nul doute : y a de la casse.

    On s’arrête alors sur le bas côté pour constater les dégâts. Le diagnostic est sans appel : croisillons de cardans désintégrés. Étonnant ? Pas vraiment. Cette pièce a même plutôt bien joué son rôle de fusible dans la chaîne de transmission. Alors, on réfléchit : « est-ce réparable sur place ? ». C’est compliqué mais c’est possible. Sauf qu’à un moment, Marion dit « c’est normal que le bras oscillant soit tordu? ». Les rêves de réparations sur place s’envolent .

    Un coup de fil à la mutuelle des motards et 40 minutes plus tard un dépanneur est sur place. Il s’est aussi mis à pleuvoir entre temps, comme dans les films dès qu’un malheur arrive. Nous franchissons le col du ballon d’Alsace avec l’Ural, mais sur un plateau. Un deuxième appel, mais cette fois-ci à Jean-Marc avec qui nous avions sympathisé lors de l’AG Ural et chez qui nous devions passer la nuit. « On arrive, mais y a un petit souci ».

    C’est alors que notre repérage prend une toute autre tournure. Pourquoi ? Car notre halte supposée d’une nuit se transforma en un séjour de 15 jours. Deux semaines nécessaires dans l’attente des pièces neuves. Deux semaines pendant lesquelles notre hôte nous a fait découvrir avec passion toute la beauté de sa région. Une belle personne à qui nous devons énormément.

    Découverte de l’Alsace : les pré-vosges, le vignoble, les petits villages multi-colores à colombages, les cigognes, la gastronomie et l’amer-bière.

    Nous partons explorer l’Alsace ensemble. La première journée nous découvrons la géologie du coin. Pourquoi est-elle si particulière ? Pour la concentration de paysages très variés : les cols du massif des Vosges, les forêts des pré-Vosges et les pentes recouvertes de vignoble, la plaine d’Alsace où la culture céréalière est intense et enfin la forêt de la Hardt : zone limitrophe avec l’Allemagne délimitée par le Rhin et son canal. C’est étonnant !

    Voilà pour l’aspect tectonique des plaques, passons maintenant à la tectonique du Bretzel et du Kougelhopf. Lors d’une visite alsacienne, il faut inévitablement découvrir sa gastronomie. Loin d’être légère et diététique, elle se révèle quand même plutôt raffinée. Qu’a t on adoré ? Les Fleischschnaka (escargots de viande), l’illustre Flamenkuche ou tarte flambée (flammakuecha en alsacien), les mauricettes (encas idéal pour un pique-nique), ou encore la salade vigneronne. Nous avons aussi développé une addiction à la Melfor, une moutarde locale légèrement aromatisé au miel. Et enfin, nous nous sommes surpris à aimer la saucisse en tube. Blasphème ? Sacrilège ? Il ne faut pas non plus oublier l’amer-bière pour faire descendre le tout.

    Et là, vous allez nous dire : « vous n’avez fait que manger pendant ces deux semaines ? ». Ce à quoi nous répondrons « Oui, mais pas que ». Nous consacrons une journée (pluvieuse) à visiter les villages typiques alsaciens tels que Eigisheim, Turckeim ou encore Riquewhir et Ribeauvillé.

    On tombe amoureux de ces maisons à colombages, de ces géraniums blancs et rouges suspendus aux fenêtres, ainsi que de ces vieilles enseignes en métal des commerces. Chaque coin de rue est une carte postale et l’on cherche les cigognes pour compléter le décor à merveille.

    Dans un registre beaucoup moins sympa, nous découvrons les vestiges d’Ostheim : un village complètement rasé durant la guerre pendant l’épisode de la poche de Colmar. Résultat ? Seul un pan de mur de l’église a subsisté. Il témoigne de ce désastre.

    Nous explorons ensuite Colmar et tous ses canaux. Superbe !! Mais à cette ville musée, nous préférons Mulhouse qui a su allier vestiges du passé et vie moderne.

    Pour éliminer les calories superflues (et elles sont nombreuses), nous partons randonner dans le vignoble du Rangen. La particularité du lieu ? Les vignes sont plantées sur des pentes atteignant les 45 degrés. Alors pour collecter le précieux raisin, les récoltants descendent en rappel. Véridique ! Nous nous demandons donc « ces fruits ont-ils un goût particulier? » Bon, bah, direction la cave Wolfberger pour éluder ces doutes !

    N’oublions pas que le but de nos repérages est de vérifier que le tracé définitif est vraiment top !

    Comment faire sans notre fidèle destrier ? Lui qui attend toujours son bras. Et bien, nous varions les plaisirs. Nous faisons une partie de la route avec l‘Ural rétro de notre hôte, une autre avec son Harley Davidson Electra Glide et aussi un autre morceau avec une Indian Chieftain Black Horse (plus d’infos en fin d’article). Qui remporte ce combat des poids lourds ? La Harley avec ses 420 kilos. Autant dire que manœuvrer à l’arrêt est juste une corvée.

    Au cours de nos péripéties motorisées, nous partons à la découverte de la route des crêtes vosgiennes et de ces paysages fous, des autres cols, des merveilleux lacs en altitude. Nous aimons particulièrement le lac d’Alfeld pour son côté sauvage et intact, mais aussi celui de Gérardmer pour ses paysages au look de Suisse avec ses grandes maisons disséminées sur les collines boisées. Notre grand gagnant ? Celui de Kruth-Wildenstein. L’endroit est magique. Une partie infime de ses abords est aménagée. Le reste est recouvert de denses forêts de résineux. On a l’impression de voyager au Canada, c’est génial !

    Séance photo en moto : Indian Chieftain Dark Horse

    Pourquoi une séance photo-moto ?

    Pour diversifier les bécanes dans notre futur livre. Et oui, il s’adressera à tous les motards, alors il faut que le lecteur puisse s’identifier et s’imaginer dans tous ces lieux exceptionnels ! Des concessionnaires locaux nous prêtent gentiment une bécane le temps de quelques heures et nous partons prendre des photos. Notre objectif : une moto différente pour chaque itinéraire.

    Pour les Vosges sud et l’Alsace, ce sera une Indian Chieftain Black Horse de la concession Indian Mulhouse. Que pense-t-on de cette bécane ?

    Il faut bien distinguer deux phases : l’épreuve de force en statique vs un régal incroyable en dynamique

    En statique :
    Manœuvrer cette machine est un travail qui nécessite des quadriceps développés, une attention de tous les instants ainsi qu’une bonne dose de courage. Bon, 370kg c’est aussi le poids de l’Ural sauf que lui a 3 roues et une marche arrière. Alors quand arrive le moment de se stationner, il faut bien anticiper l’issue de sortie ! Pas question de se garer en dévers.

    En dynamique :
    Une fois passé cette étape délicate sous la barre des 10km/h, c’est que du bonheur !!
    Le centre de gravité étant bas, la machine est super stable ! Et pourtant, lui faire prendre de l’angle ne requiert pas un physique de bodybuilder. Et cette accélération !! Mais parlons en ! En sortie de virage, on prend plaisir à volontairement rester en sous régime pour ensuite libérer les (nombreux) chevaux. Et alors là, il se passe un truc magique, comme une fusée au décollage. Le ronronnement rauque se transforme progressivement en rugissement furieux. Toute la machine se met en branle, ça vibre, ça siffle, ça grogne, qu’est-ce que c est bon !! On se sent pousser une 2ème, voire une 3ème paire de c**** !! Le plus étonnant ? On n’y laisse pas les poignets, c’est tout en douceur. Sûrement grâce a un inhibiteur inertiel développé par Elon Musk qui supprime la sensation d’avoir son cerveau cherchant à se faire la malle par les oreilles.


    Vous l’aurez compris, rouler en Indian, c’est une expérience extraordinaire. On y retrouve les mêmes sensations qu’une fusée au décollage, mais pour un tarif plus raisonnable qu’un vol spatial. Merci à Indian Mulhouse de nous avoir prêté cette machine à hérisser les poils !

    Voyage moto sur la route des crêtes dans les Vosges sud - URALISTAN
    Séance photo avec une moto Indian Chieftain Dark Horse de la Concession Indian Mulhouse
    Que retenir de ces deux semaines de repérage ? Sans doute l’incroyable diversité des paysages. Nous avons adoré les virolos de forêts et la route des crêtes dans les Vosges, la beauté des vignobles de mi-montagne ainsi que la magie des lacs d’altitude. C’est sans oublier le charme unique des villages alsaciens. Résultat ? Le tracé issu de ce repérage est, selon nous, super complet et varié. Il permet de découvrir les multiples facettes de cette région extraordinaire. Tout ça, vous le découvrirez en détails dans notre livre ! Bonne route à toi !!
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    3 commentaires sur “Road-trip à moto Dans les Vosges sud et le vignoble alsacien”

    1. Vos récits sont toujours autant agréables à lire. Dommage pour la casse de la transmission. Malheureusement, on ne peut guère avoir à bord toutes les pièces de rechange. J’aurais tout de même aimé connaître le déroulé le la réparation, savoir si le bras oscillant a finalement dû être remplacé, qui a fait les travaux, leur coût etc. Mais en tout cas, bravo et merci.

      1. Salutations,
        Concernant la réparation, nous avons préféré partir sur un bras oscillant neuf plutôt que de ressouder.
        En effet, vu que nous allons rouler dans des contrées isolées, on voulait partir sur quelque chose de sûr, pas de la bricole.

        Nous avons donc commandé les pièces neuves via Seb de Moto Side Aventure.
        Il nous a beaucoup aidé durant cette petite galère, il a fait des pieds et des mains pour nous trouver un bras neuf du bon millésime.
        Parce que, comme tu l’imagine, c’est pas quelque chose qui est en stock chez les concess 🙂

        Le prix des pièces : Environ 500€.
        Ça comprend le bras oscillant, les deux fourchettes de cardan déjà montées avec les croisillons, ainsi qu’un fléctor.
        On peut donc dire que notre bras nous aura coûter un bras.

        Pour les réparations, nous les avons faite nous-mêmes.
        C’est l’avantage avec Ural, il n’y a rien de sorcier, c’est comme jouer au jeu mécano.
        Il a suffit de tomber la roue AR, puis le pont, puis le bras oscillant, et de remonter dans le sens inverse.
        Le seul point compliqué a été d’accéder aux écrous des entretoises connectant le bras au châssis.

        Dans notre malheur, on a eu de la chance que ni la boite, ni le pont n’ait souffert.
        Je t’assure que le moment où l’on a purgé les huiles a été particulièrement stressant 🙂
        Si on avait trouvé une dent ou de la matière solide, ça aurait été la cata.
        Parce que retaper la pignonerie de la boite aurait été une toute autre paire de manche.

        Voilà, j’espère qu’on a répondu à toutes tes interrogations.
        Bonne journée et bonne route !
        Marion & Jérémy

    2. Salut Jérémy,
      Toujours aussi intéressants tes articles.
      Le problème avec le side, c’est qu’il arrive toujours un moment où l’on croit qu’on domine toutes les situations, et puis « CRAC »… ça ne passe pas… Je sais de quoi je parle, je continue de me faire surprendre dans certains droits par des levées de side intempestives, associées avec des écarts de trajectoire, que je ne contrôle pas vraiment.
      Cela dit, au moins, vous n’êtes pas allés au tas. C’est déjà ça. Et comme vous êtes arrivés chez des gens accueillants, ça vous a fait de bonnes vacances pour explorer cette région magnifique où j’ai séjourné au mois d’Août. Pas en side, malheureusement, mais madame n’est pas encore assez aguerrie pour faire les 1150 km de route entre le pays Bigouden et l’alsace.
      Continue de nous régaler avec tes articles que je déguste avec toujours autant de plaisir.
      Eric

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