Le parc naturel régional des boucles de la Seine, tu connais ? Cette région isolée entre le Havre et Rouen était pour nous assez mystérieuse. Il n’en fallait pas plus pour nous inciter à y poser nos roues ! A peine notre périple en côte d’Albâtre terminé, nous nous sommes décidé à dénicher les pépites départementalesques de ce coin de Normandie. Notre coup de cœur ? La route des chaumières ! Une succession de maisons semi-végétales qui nous a téléporté tout droit chez les Hobbits ! Dans cet article, nous te racontons notre exploration en Seine-Maritime. Bonne lecture !
Points d'intérêt
Paysage des boucles de la Seine (falaises de craie, fleuve « sauvage »)
Marais Vernier et route des chaumières
Route des fruits (vergers)
Belvédère de Saint-Opportun-La-Mare
Caudebec-en-Caux
Traversées de la Seine en bac (gratuit)
Abbaye de Jumièges
Alliant incontournables et jolies départementales, l’itinéraire finalisé issu de ce repérage (dont la trace GPS) figure dans notre guide de road-trips moto : « Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France » (éditons Larousse)
>> Découvrir le livre (disponible en librairie et sur les sites de vente en ligne) Bonne lecture !
Récit de notre repérage de l'itinéraire moto dans le parc naturel des Boucles de la Seine
Paysages de marais
Nous débutons ce repérage là où nous avions terminé notre périple albatro-normand : à Honfleur. Pourquoi ? Sans doute parce qu’on est légèrement tombé amoureux de cette ville portuaire au charme fou. En quittant ce havre de paix, le décor change assez rapidement. Fini les plages, bonjour les petites routes de campagne à travers prairies, pâturages et forêts. La région est très boisée, verdoyante. Et surtout : il n’y a absolument personne sur la route ! Où sont donc passé tous les touristes que l’on a croisés sur la côte ? L’intérieur des terres ne les intéresse pas ? Pour nous, c’est super agréable, on a nos petites départementales pour nous tous seuls !
Juste après Foulbec, nous contemplons la colline boisée en contrebas de laquelle coule paisiblement la Risle. On se régale de ces paysages agricoles de marais et marécages. Fougueux que nous sommes, nous partons à l’assaut de cette colline !
Si la montée est douce, c’est une toute autre histoire pour la descente. Comment dire ? C’est très pentu. Le frein moteur ne suffit pas, ceux à tambour sont là pour la figuration, c’est donc celui à disque, à l’avant qui fait tout le boulot. C’en est trop pour lui. Tellement chaud qu’il se grippe. On en conclu que c’est le moment de faire une pause. Et Gobi a le nez creux car le spot est idéal pour contempler les horizons.
Qu’y voit-on ? Au premier plan, une maison au toit de chaume, au second plan une campagne plate au possible, et en toile de fond une autre colline boisée. Nous sommes en fait sur un demi-cercle dessiné par les formations rocheuses faisant face à la Seine. Coincée entre collines et fleuve : la réserve naturelle du marais Vernier. C’est absolument splendide !
La route des chaumières
On entend alors une voix nous dire « vous aurez une meilleure vue depuis chez moi ! ». C’est l’habitant de la chaumière ! Motard lui aussi, il s’inquiète de nous voir stoppés au bord de la route. Nous, en panne ? Que nenni ! Disons qu’on prend le temps. Nous le suivons et force est de constater qu’il avait raison. La vue est incroyable.
Nous en profitons pour lui poser quelques questions. Pourquoi ces maisons sont elles coiffées d’une crête herbacée ? Il s’agit d’iris dont les rhizomes descendent le long de la toiture, maintenant en place toute la chaume. On trouve cette osmose absolument géniale. Une sorte de collaboration végétale légèrement forcée par la main de l’homme. On continue notre interrogatoire « vous avez des petits chemins sympas dans les environs ? ». Ce à quoi il nous répond « prenez à droite pour suivre la route des chaumières ». Il n’en fallait pas plus pour attiser notre curiosité.
C’est juste magnifique. Ces bâtisses aux allures de punk avec leurs iroquoises fluo défilent de chaque côté. Au cœur de ce cadre à la fois verdoyant, naturel et coloré, on se croirait chez les hobbits !! Nous continuons dans le monde enchanté de Tolkien jusqu’à Saint-Opportun-la-Mare.
Pourquoi diantre s’y arrêter ? Pour son belvédère artificiel. Soyons précis, il s’agit plutôt d’une tour d’observation en bois sur deux étages qui fait face aux marais. Au sommet, des jumelles en libre-service permettent d’observer toute la faune qui s’agite dans cet espace marécageux. Comble de la pédagogie ? Un ornitho-trombinoscope permet de reconnaître les oiseaux que l’on observe. On pourrait passer des heures ici !
Nous devons presser le pas car le coucher de soleil sur la Seine nous attend. Nous décidons que Vieux-Port serait le spot idéal pour contempler les rayons orangés se refléter sur le fleuve majestueux. C’est juste parfait !
De l’autre côté du pont de Brotonne
Prochaine étape ? Une boucle à virolos soigneusement préparée par Marion. Nous traversons le pont de Brotonne, une sorte de pont de Normandie en modèle réduit, pour rallier Caudebec-en-Caux. A ne pas louper : la maison des templiers et surtout l’église Notre-Dame ! Henri IV aurait dit d’elle qu’il s’agissait là d’une des plus belles églises de France. Rien que ça ! Bon, faut avouer qu’elle en jette !
Et c’est parti pour les virolos ! De superbes départementales aux courbes plantureuses traversent successivement des décors de campagne et de forêt. On adore !! Après une halte à l’abbaye de Saint-Wandrille, nous retraversons le pont de Brotonne pour rallier la rive sud de la Seine.
Longer la Seine entre falaises de craie et route des fruits sous une pluie torrentielle
C’est alors que le décor devient vraiment magique. Pourquoi ? Nous profitons du spectacle sublime de rouler entre le fleuve majestueux et des falaises de craie. C’est génial !! A Herteauville, nous prenons le bac. Cette pause aquatique permet de découvrir les rives d’une manière différente.
Après s’être extasiés devant l’abbaye de Jumièges, nous partons explorer les petites départementales environnantes. Pourquoi on adore ? Parce qu‘on traverse vergers et marécages pour ensuite retrouver une géologie dont on raffole : les collines boisées en toile de fond, les alignements d’arbres fruitiers au premier plan et la Seine de l’autre côté. Quel pied !
C’est alors que la drache s’abat ! Nous continuons à arpenter les méandres mais ce spectacle n’a pas la même saveur lorsque l’on est trempé de la tête aux pieds… Aux environs de Rouen, nous mettons alors cap vers le camping le plus proche !