La Suisse normande, en voilà une dénomination étrange. Les Caennais auraient-ils annexé un territoire helvète ? Serait-ce appellation pour développer un Appenzeller français (fromage à fondue) ? Que nenni ! Il s’agit en fait d’une région au sud de Caen dans laquelle les paysages ressemblent à la Suisse. On pourrait y voir des alpages verdoyants, des montagnes rocheuses ainsi que des vallées à pâturage. Légende ou réalité ? Nous sommes partis vérifier ! Dans cet article, nous te partageons notre belle journée de balade en Suisse Normande. Bonne lecture !
Alliant incontournables et jolies départementales, l’itinéraire finalisé issu de ce repérage (dont la trace GPS) figure dans notre guide de road-trips moto : « Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France » (éditons Larousse)
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Où la Suisse Normande se situe t-elle ?
Un peu de Géo et un peu d’histoire
Géographiquement, cette région est à cheval sur l’Orne et le Calvados. N’ayant rien d’officiel, elle n’a pas de frontières précises. Toutefois, on peut dire qu’elle est localisée entre Caen, Falaise, Argentan, Flers, et Condé-en-Normandie. Vous situez un peu ?
Pour la petite histoire, cette domination serait apparue au 19ème siècle. Des touristes, des peintres et des artistes auraient posé leurs guêtres dans le coin et se serait dit « ça me rappelle quelque chose ces paysages ! ». Tout le monde s’est passé le mot et depuis son nom est devenu langage courant.
Voilà pour l’anecdote, maintenant, laissez-nous vous raconter notre petit périple helveto-normand.
Départ de Caen
Ne faisant pas les choses à moitié, nous décidons de traverser cette région entièrement. C’est-à-dire de Caen jusqu’à Argentan. Nous débutons donc notre trip par la capitale de la tripe. Astucieux jeu de mot, non ?
En descendant au sud, nous longeons l’Orne jusqu’à Amayé-sur-Orne où nous traversons la rivière. Le passage du pont mérite une pause photo. Les saules pleureurs semblent se courber pour s’abreuver dans le cours d’eau. On adore !
Forêt de Grimbosq
Quelques kilomètres plus loin, nous pénétrons en forêt de Grimbosq. Un vrai paradis pour randonneurs en quête de nature. Bon, en bécane, c’est différent. Mais, nous nous délectons quand même de quelques savoureux virolos à travers les bois. Très agréable.
Prochaine étape : La boucle du Hom
Il s’agit en fait d’un méandre de l’Orne qui réalise un cercle quasi complet. Moins de 100 mètres séparent les deux extrémités de ce fer à cheval aquatique. Les helveto-normands ont eu la judicieuse idée d’y construire une petite route. En l’empruntant, on longe l’Orne sur notre gauche, avec une formation rocheuse sur notre droite. C’est super charmant !
Nous franchissons l’Orne pour la 3ème fois au Pont de la Moussée. Pause photo obligatoire. Pourquoi donc ? Car l’ouvrage d’art permet d’admirer l’écluse juste à côté en profitant du rythme tranquille du fleuve.
La route des crêtes
On espère que vous êtes assis car la prochaine halte décoiffe : la route des crêtes ! Alors, ne vous emballez pas, on est loin de la Transfagarassan ou la Transalpine. Mais pour le coin, c’est vraiment sympa. Situé au nord de Clécy, il s’agit d’une départementale qui longe la mini-chaîne de montagnes formée par le Pain de Sucre et les Rochers de la Houle. Malgré une altitude qui pointe modestement à 170m, le panorama y est fantastique. C’est d’ailleurs un spot de décollage pour parapentes. Le spectacle de ces voiles en vol stationnaire est tout à fait hypnotisant. C’est aussi un haut lieu pour les randonneurs.
N’ayant que peu envie d’user le dessous de nos semelles, nous descendons à moto en contrebas de cette formation rocheuse. Et là, faut bien dire que le spectacle est extraordinaire. Qu’y a-t-il de si magique ? Et bien, la magnifique D133B traverse cette vallée avec l’orne à tribord et les montagnes sur bâbord. C’est vraiment splendide. A ne pas louper si vous vous promenez dans la région.
Clécy et la Croix-Faverie
Nous atteignons ensuite le joyau de la Suisse Normande : Clécy. Ce petit bourg aux maisons typiques en pierre est d’un charme fou. Pause sandwich sur la place centrale en y contemplant la tranquille agitation de midi. Nous nous rendons ensuite à la Croix-Faverie. Décrit dans les guides comme un spot à ne pas louper, il faut bien avouer qu’une fois sur place, nous sommes dubitatifs. « On s’est pas trompé de route ? » En fait, on ne s’en aperçoit pas tout de suite, mais on y profite d’un très beau panorama sur les vallées alentours. Cela permet d’admirer la géologie locale. Et puis, c’est le spot pique-nique idéal avec les tables en bois au milieu des arbres.
Une halte au pied du Viaduc de Clécy, puis nous voilà repartis direction Château Ganne. Ces vestiges d’une forteresse au milieu des bois nous rappellent beaucoup Brocéliande. On y ressent la même atmosphère teintée de légendes et de magie.
La Roche d’Oëtre
Après cette discussion imaginaire avec Merlin, nous franchissons la frontière séparant l’Orne du Calvados. Check-point, présentation des passeports et visa, nous voilà en territoire ornais.
Puis, nous atteignons notre coup de cœur de ce périple : la Roche d’Oëtre. De quoi s’agit-il ? C’est en fait un belvédère naturel. Cette formation rocheuse surplombe les gorges de la Rouvre. On y contemple les étendues boisées de part et d’autre du cours d’eau en y imaginant les cerfs et chevreuils qui s’y promènent secrètement. Ce point de vue est vraiment sublime, à ne pas louper. Il parait même qu’on peut distinguer un visage sur un de ces promontoires de rocaille. Vous nous direz si vous le voyez ?
Nous nous remettons en route et longeons l’Orne jusqu’à Argentan. De là, nous nous mettons en direction du Perche, mais, ça c’est une autre histoire.
Merci pour le partage!