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Incroyable road trip moto au Ladakh ou l’Himalaya en Royal Enfield – partie 2/2

Explorer les montagnes himalayennes en Royal Enfield Himalayan… Plutôt tentant, non ? En tout cas, pour nous, c’était sur la « to-do list » de nos road trips moto. Chacun ses rêves… pour certains c’est la route 66, mais pour nous c’est rouler sur le plus haut col carrossable du monde au Ladakh. En Juillet 2019 nous avons franchi le cap et nous sommes partis 10 jours à moto dans le nord de l’Inde. Un mot pour résumer ce voyage ? Extraordinaire.
Dans cet article, nous vous disons tout sur ce road trip de ouf. Enfin, pas tout, parce que la première moitié est ici. Bonne lecture !!

Suite de nos péripéties à moto à travers le Ladakh

JOUR 6, La vallée de la Nubra, petite route entre les dunes de sable – de Spangmik à Sumur

On commence la journée avec le plus beau des spectacles : un levé de soleil sur le lac de Pangong. L’étendue d’eau turquoise reflète les montagnes aux nuances beiges et roses qui l’encerclent. C’est juste irréel. Nous grimpons sur les bécanes et débutons par une petite route défoncée longeant le lac. La difficulté ? Maintenir son regard sur la route alors que les paysages sont incroyables.

Nous roulons toute la matinée dans un désert traversé par une route unique. Pas une voiture à l’horizon. Les seuls habitants du coin ? Des chevaux et yaks sauvages. Nous faisons halte régulièrement pour tenter de discuter avec eux. Pas très causants, mais très calmes. Ça reste un bon prétexte pour profiter du cadre très photogénique.

Pause chaï (thé local avec du lait et très sucré) à Tangtse. On croise un groupe de motards sikhs. Vous savez ceux avec le turban sur la tête. A votre avis, comment font-ils pour mettre leur casque ? Eh bien, la loi indienne les dispense du port du casque 😊 Pratique.

Nous passons un ultime checkpoint avant de pénétrer dans la vallée de la Nubra. Une petite route goudronnée en super état, traverse le désert de dunes de sable. Et notre guide nous dit que juste derrière la montagne, à quelques kilomètres d’ici, c’est le Pakistan (un autre pays qui fait rêver). Fin de journée dans un petit hôtel de campagne à Sumur. L’alcool est officiellement interdit. Un seul bar plus ou moins clandestin alimente tout le village en bières et autres liquoreux.

JOUR 7, La plus belle chute à moto du voyage sur le plus haut col carrossable du monde – de Sumur à Leh

Cette journée est le point d’orgue de ces 10 jours. Pourquoi ? Car nous partons à l’assaut du plus haut col carrossable du monde. Le Khardung La tape à 5400 mètres d’altitude. Sur le papier, rien de compliqué, sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Nous commençons la journée par apprendre que la seule station essence de la région est en rade alors que nous sommes proches de la réserve. Nous devons attendre 4h l’ouverture du col car il y a eut 3 glissements de terrain. Puis Jérémy se gaufre lamentablement dans un torrent d’eau gelée. Vous voulez voir la chute et les détails de cette journée mémorable ? Tout est là.

JOUR 8, Canyon monumental et déjeuner intimiste chez l’habitant – de Leh à Sarchu

Aujourd’hui, ça promet d’être physique en mode marathon : 10 heures de route et 3 ascensions de col : Taglang La pass ( 5,330 m ) – Lungalacha La pass (5,030 m ) – Naki La pass ( 4,738 m ).

Et à votre avis, par quoi commençons-nous la journée ? des checkpoints et des militaires, bien sûr 😊 Puis, on ne croise personne pendant des heures. Aucune végétation, juste des montagnes adoptant des silhouettes acérées.

Pause chaï avant de commencer à gagner en altitude. Les lacets de montagnes sont un vrai régal de conduite. La neige est de plus en plus présente et évidemment nous commençons rapidement à nous geler les miches. Nous atteignons le sommet de la Taglang Pass à 5,330m. Quasi même altitude que le plus haut col du monde, même cette fois-ci nous sommes les seuls.

Après des dizaines de bornes de pistes de montagne, fait surprenant, le guide quitte la route, roule sur une centaine de mètre et s’arrête sur l’herbe rase au milieu de nulle part. Nous le suivons en nous demandant ce qu’il se passe jusqu’à ce que l’on arrive à son niveau. Là moment d’émerveillement,  la terre s’est ouverte devant nous. C’est juste ouf. Nous nous tenons au bord d’un canyon gigantesque avec en son sein une rivière qui nous parait minuscule. Nous sommes à Pang. Nous reprenons  la route tous un peu chamboulés et rêveurs.

Nous déjeunons dans l’un de ces hameaux « étape » accueillant les routiers. Il est constitué d’une dizaine de petits restaurants proposant un repas ou un lit pour la nuit. C’est l’occasion de découvrir la vie locale dans son intimité. La cuisine familiale est ouverte et nous mangeons dans ce qui fait office de salon / salle de restaurant. Nous sommes assis sur des banquettes sur laquelle doivent dormir les itinérants. 

La femme cuisine notre déjeuner devant nous. Riz, dal (lentille), légumes ; nouilles et chapati… tout est fait maison. C’est un moment plutôt spécial 🙂 et c’est délicieux ! Un petit chiot complètement surexcité saute de motard en motard à la recherche de grattouilles.;

Nous reprenons la route, nous atteignons la Lungalacha La pass à 5,030m, puis la Naki La Pass. La distance à couvrir aujourd’hui est importante. Chacun va donc à son rythme. Notre convoi est donc très étiré ce qui donne souvent la sensation de rouler seul. On oublie vite les 9 autres bécanes de notre groupe.

La fin de journée vaut son pesant d’or. Nous devons rouler sous une forte pluie de grêle ! Ça fait mal ! Puis le soleil couchant colore le canyon de belles teintes chaudes. On est en plein Jurassic Park ! Un triceratops pourrait apparaître à tout moment. Nous continuons à nous enfoncer dans cette région isolée pour enfin atteindre un campement de tentes où nous passerons la nuit. La bière est amplement méritée après quasiment 11 heures de route.

JOUR 9, Traversées de torrents d’eau glacée – de Sarchu à Keylong

Comment bien débuter cette journée ? En se faisant piquer le pied par un maxi frelon local 😊 Je ne le sais pas encore, mais ce soir, mon pied aura doublé de volume.

Aujourd’hui, seulement 5 heures de route ce qui est suffisant après la grosse journée d’hier. On attaque la journée par de la piste de montagne bien caillouteuse. Le soleil tape fort, ce qui fait fondre la glace. Résultat ? Des torrents d’eau gelée.  Un des passages est particulièrement technique car le courant est fort et le lit de la rivière n’est que gros cailloux polis et glissant. Nous, on galère en bécanes, alors je vous laisse imaginer le local dans son taxi fait pour la route.

Après ce premier passage matinal dans l’eau gelée, sympa pour les passagers qui doivent traverser à pied, c’est l’heure d’un bon thé gingembre – citron pour nous remettre de nos émotions.

Nous nous arrêtons dans l’un de ces hameaux perdus le long d’une pseudo route. C’est encore l’occasion de découvrir le mode de vie de ces semi nomades qui vivent de l’hospitalité.

Les maisons saisonnières sont constituées de pignons en pierre et de muret d’environ 1,20m de haut. Les toitures sont en tôle ou en toile plastique tendue sur une structure en bambou. C’est très spartiate.

Le reste de la journée deviendra par moment très technique. Nous franchissons le col du Baralacha La à 4 890 m. Pas le temps de profiter longtemps du paysage car le mal des hauteurs guette. Mais ce n’est pas ça qui nous empêche de faire une bataille de boule de neige. Les murs de glace de chaque côté de la route font parfois 3 mètres de haut.

Puis la redescente en altitude devient flagrante. Il fait moins froid, la végétation se densifie, verdit et dégage des parfums d’herbe aromatique qui sentent extrêmement bon !

Nous arrivons à une file de véhicules. Ne sachant pas ce qui les bloquait ; nous nous faufilons jusqu’à découvrir une cascade d’eau gelée déferlant sur le pan de montagne et la route. Il faut passer au compte goûte et très difficilement car le courant est fort et haut. Malheureusement, pas de batterie dans la go pro pour immortaliser l’instant.  A moto, c’était super délicat. Et à pied ? Encore pire. Un militaire conseille les motardes passagères sur la manière de traverser : former une chaîne est obligatoire, le fond n’est que cailloux instables et l’eau monte à mi mollet. On n’oublie pas que le torrent n’est rien d’autre que la fonte des neiges… Et il faut reprendre la route les pieds gelés.

C’est la dernière soirée tous ensemble. Vous l’aurez compris, la bière va couler à flot. Surtout que tout le pays vibre actuellement au rythme de la coupe du monde de cricket. Manish le guide, prend le temps pour nous expliquer les règles de ce sport obscur. C’est génial.

JOUR 10, Dernière journée de route et bain de boue – de Keylong à Manali

C’est avec une bonne gueule de bois que l’on commence la journée. Le match de cricket s’est éternisé, on a été initié aux jeux de carte locaux et on s’est fait surprendre par la bière locale à 9%.

La matinée se déroule dans un décor digne des Alpes. Des montagnes verdoyantes à perte de vue. Nous remontons un peu altitude pour le dernier col et arpentons une route à bord de falaise. La fatigue et l’alcool résiduel ne se marient pas très bien avec la conduite en bord de ravin. On se fait une petite frayeur en dépassant un camion avec une marge de manœuvre quasi nulle.

Prochain obstacle : une marre de boue. Un camion s’y est embourbé. Nous attendons qu’il sorte puis on se lance ! C’est une vrai patinoire ! J’attends juste à côté d’un mec super propre sur lui conduisant une Royal Enfield nickel. Qu’est ce que j’ai ri quand un motard de notre groupe a mis un coup de gaz et l’a repeint de boue 😊

Nous continuons à monter et à perdre des degrés. Mais surtout on n’y voit plus à 10 mètres. Le principal danger ? Les indiens en voiture qui conduisent n’importe comment, avec ou sans visibilité. Heureusement, les moutons sont là pour temporiser le trafic 😊

Au sommet, nous assistons à un spectacle assez bizarre : des indiens en combinaison de ski qui essaient de faire de la luge. Pourquoi bizarre ? Parce qu’il n’est nullement question de belle poudreuse. Mais plutôt d’une glace bien dense mélangée à de la terre et des cailloux. Pas l’idéal pour glisser. Ils étaient tous en train de faire des selfies mais au cœur d’un brouillard dense.

Nous franchissons le Rohtang Pass (3 979m) puis nous retrouvons les paysages plus verdoyants. Nous profitons des derniers moments. Nous prenons énormément de plaisir dans ces petits lacets de montagnes. Arrivés à l’hôtel, nous laissons les bécanes avec un mélange de tristesse et de soulagement. Parce que honnêtement après 10 jours à rouler 7-8h, nous avons tous le derrière en miette et nous sommes crevés. Il est temps pour nous d’embarquer pour notre prochaine aventure : 12 heures dans un bus de nuit.

Quel bilan pour ce road trip ? Extraordinaire.
L’itinéraire varié permet de découvrir des paysages incroyables. L’alternance de journées faciles et d’autres plus longues est parfaite. Notre guide Manish a été incroyable de patience et de générosité. Il a su nous faire partager l’amour de son pays.
Alors, des points négatifs ? Un seul à notre gout : on aurait aimé un peu plus d’échanges avec les habitants. Mais cela n’enlève en rien le caractère exceptionnel de cette aventure.
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