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Voyageur en side-car : le tour du monde de Jean-Louis en Ural

    Qu’est ce qui pousse des personnes sensées à voyager en side-car ? Évidemment, la réponse est multiple ! Parce que chacun a ses raisons, nous donnons la parole à ces baroudeurs à 3 roues dans une série d’interviews.
    Dans cet interview, nous te présentons Jean-Louis, un voyageur au long-cours qui est parti en solo pour un tour du monde en 2020. Actuellement en Amérique du Sud, il nous raconte ses péripéties, son itinéraire et nous présente son fidèle destrier Passepartout, un side-car Ural. Comment gérer la solitude ? Quelles limite temporelle pour cette exploration du globe ? Ses plus belles rencontres ? Il nous dit tout. Bonne lecture !
    >> Tu peux suivre ses aventures sur Polarsteps, ici
    Salut Jean-Louis ! En 2020, tu es parti pour un tour du monde, en side-car et en solo.
    Peux-tu te présenter rapidement, puis expliquer le but et l’itinéraire de ce road-trip ?

    J’ai 64 ans et je suis en retraite depuis 2019. J’ai fait un peu de moto dans ma jeunesse et j’en avais gardé un souvenir de liberté et de sensations que n’offraient pas d’autres moyens de transport. Puis la vie et ses obligations (travail, famille) m’ont tenu éloigné de ce passe-temps. J’ai retrouvé la moto vers la cinquantaine comme beaucoup et j’ai commencé à voyager en Harley mais ces voyages étaient forcément limités par la durée de mes congés et j’en ressentais une profonde frustration. Chaque fin de voyage était un crève-cœur et je me suis mis à rêver d’un voyage qui n’en finirait pas ou plutôt qui ne finirait qu’avec la fin de mon désir d’aller voir ailleurs. Aussi j’ai commencé à me préparer pour un tour du monde dès que l’heure de la retraite sonnerait.

    Tour du monde en side-car Ural par Jean-Louis

    Quand le moment est enfin venu, j’ai commencé par un long voyage de 4 mois pour m’initier. Avec un groupe de 8 motos nous sommes partis de Bangkok pour rentrer sur Paris (24 000 km). J’avais alors une Honda Africa Twin. Le voyage était organisé par un tour opérateur. J’en suis revenu avec quelques certitudes me concernant. Je suis fait pour voyager seul, je suis un voyageur en moto et pas un motard voyageur et enfin j’adore voyager.

    De retour de cette première initiation, j’ai donc pris la route au printemps 2020 pour faire un tour du monde d’Est en Ouest en pleine pandémie. J’ai réussi avec de la chance et de l’opiniâtreté à rallier Vladivostok mais là j’ai dû me rendre à l’évidence qu’il n’était pas possible d’aller plus loin pour cause de COVID. J’ai donc fait demi-tour et suis rentré en France où j’ai attendu une opportunité de reprendre mon voyage.

    J’ai pu voyager en Europe du Nord en 2021 mais c’est en mai 2022 que j’ai enfin pu reprendre la route d’ouest en est cette fois ci. J’ai expédié Passepartout à Montréal et de là j’ai traversé le Canada, l’Alaska jusqu’à l’Arctique avant de redescendre vers la Patagonie et Ushuaia en traversant les Amériques du Nord au Sud. Je suis, au moment où j’écris ces lignes, à Santiago du Chili où je dois embarquer pour l’Australie dans quelques jours. J’ai déjà parcouru 72,000 km avec Passepartout et je me sens en pleine forme.

    Explorer le monde est une vaste entreprise. T’es tu fixé des limites temporelles ou géographiques ?

    Pas de manière précise. Je me suis fixé d’accomplir le tour du monde ce qui signifie théoriquement de revenir à son point de départ après avoir effectué une révolution complète autour de notre belle planète. Mais je ne veux pas me sentir prisonnier d’un diktat quel qu’il soit. C’est pour cette raison que je communique assez peu et que je n’ai pas de sponsor. Je suis libre de changer d’avis à tout moment et ne suis porté que par mon désir de liberté.

    J’aimerais visiter certains pays et d’autres m’intéressent moins mais je dois aussi composer avec les contraintes administratives. La chine par exemple est virtuellement inaccessible en solitaire de même que l’Iran (heureusement, nous les avons traversés avec le groupe en 2019). Je bâtis mon parcours avec ce genre de données.

    Pour le temps, je suis marié et j’ai une famille que j’aime. Mon épouse me rejoint de temps en temps pour passer quelques semaines avec moi et mon fils m’a accompagné pour traverser les USA mais je ne me vois pas les abandonner plus de 18 mois, 2 ans maximum sans rentrer.

    Pourquoi as-tu décidé de voyager en side-car ? Comment en es-tu arrivée au trois-pattes ?

    Comme je l’ai dit, je ne suis pas un motard mais un voyageur et il y a dans la moto un élément essentiel à mon voyage. J’appellerais cela l’immersion. Quand il fait chaud, vous avez chaud, quand il fait froid, vous avez froid, quand il pleut vous êtes mouillés et quand il neige et bien…il neige. Il y a aussi les odeurs, le champ de colza, la pelouse qui vient d’être tondue, les forêts d’eucalyptus, la terre humide et je ne parle pas des odeurs désagréables, il y en a aussi. Et puis en moto, vous vous arrêtez bien plus souvent ce qui est autant d’occasion de rencontres.

    Or tout cela vous l’avez aussi en side-car avec un bonus pour les rencontres, là c’est l’abondance. Bon, il y a aussi le vélo mais je n’ai pas le courage et le temps pour un tour du monde en vélo. J’en suis venu à passer de la moto au side-car sur un coup de tête, un rêve peu raisonné, une idée imprécise. Je n’avais jamais fait de side-car et quand j’ai pris cette décision totalement irrationnelle, je me suis donné les moyens de la transformer rationnellement en projet (stages, petit voyage d’apprentissage, fréquentations des experts et des forums).

    Peux-tu nous présenter Passe-Partout ton side-car et les adaptations apportées pour ce voyage ?

    Passepartout est un sidecar Ural Sportsman de 2019. Je l’ai acheté neuf chez Classic Bike Esprit en Provence. Je l’ai choisi parce que je voulais la roue de secours, un 2WD et des roues de 19 pouces pour me sortir des situations difficiles.

    J’y ai apporté des modifications principalement sur la bagagerie en installant des porte-bagages que j’ai adapté pour y intégrer des valises et top case en alu. J’ai aussi installé un porte jerrican (pour la réserve d’essence) et une boîte à munition pour les outils. Enfin au niveau électrique, j’ai sorti la batterie qui n’est pas très accessible en standard et l’ai attaché au panier dans une boite ad hoc. J’ai aussi ajouté quelques équipements : Sonde de température de culasse, poignées chauffantes, GPS, porte-téléphone, phares longue-portée.

    Sur quel type de route roules-tu en temps normal ? Route, tout-terrain ?

    Je roule sur route. Je ne suis pas un fan des pistes. Mon projet est d’aller le plus loin possible et les pistes cassent le matériel. Les quelques casses que j’ai eu étaient toujours sur des pistes (soudures qui lâchent en général).
    De plus, je suis un contemplatif et rien ne me fait plus plaisir que d’admirer les paysages, la vie sauvage et le spectacle de la nature en roulant et pour cela, il vaut mieux éviter d’avoir à rester concentré sur une piste difficile à éviter les trous ou rochers saillants. Il faut aussi se tenir loin des autoroutes ou voies rapides, ça va de soi.

    Bien entendu, je prends des pistes quand c’est nécessaire et je dois reconnaître que Passepartout m’étonne à chaque fois par ses qualités en off-road. Et le 2WD que je n’utilise pratiquement jamais est alors un formidable outil dans le sable, la boue ou la neige.

    Après tous ces kilomètres, quelles sont les adaptations dont tu es content et celles que tu changerais ?

    Globalement, j’ai eu le temps d’affiner mes modifications et mon retour est satisfaisant mais pour ceux qui voudraient voyager au long cours je me permettrai les conseils suivants :

    • La bagagerie et ses supports deviennent rapidement les points faibles sur la piste. Les porte-bagages standards ne supportent pas le poids des bagages que l’on installe dessus. Il faut sur-dimensionner les attaches et les multiplier pour éviter les vibrations dans tous les axes.
    • Le principale problème des Ural c’est le refroidissement à air et malheureusement à part s’arrêter, il n’y a pas grand chose à faire alors il faut multiplier les sondes de contrôle. Une sonde pour la température de la culasse et une ou deux pour la température d’huile.
    • Les connexions des équipements électriques et les connexions en général, doivent être faites avec beaucoup de soin et des connecteurs parfaitement étanches et de qualité. Vous serez exposés à des pluies intenses, vous traverserez des gués, il faut l’avoir anticipé.
    • Enfin, méfiance avec les modifications pour fiabiliser. Initialement, j’avais fait, ou fait faire quelques travaux de fiabilisation. Cela s’est révélé être une très mauvaise idée. Si ces aménagements qui traînent sur les forums peuvent sembler être de bonnes idées, le problème c’est qu’ils ne sont généralement pas testés dans les conditions d’un grand voyage. Il n’y rien de comparable entre tester une modification sur 5000 km en France et sur 50,000 partout dans le monde avec des conditions qui varient entre chaleur, montagne, froid, embouteillages géants, etc.. Avec du recul, le mieux reste encore de rester aussi proche que possible du standard.
    Comment s’est passé ton voyage durant les périodes de confinement liées au covid ?

    Je suis parti au printemps 2020 en pleine pandémie. Les frontières étaient fermées et j’ai dû attendre quelques jours à Strasbourg pour sortir de France. A partir de là, j’ai eu beaucoup de chance. Soit les frontières s’ouvraient au moment où j’arrivais, soit elles étaient administrativement « fermées » mais il n’y avait personne (Schengen).

    Pour la Russie, cela a été une autre histoire. J’avais un visa accordé avant la fermeture mais qui n’était théoriquement plus valable. Je me suis rendu à l’ambassade de Russie à Tallinn en Estonie qui m’a confirmé que je ne pourrais pas rentrer. J’étais seulement à 250 km de la frontière alors j’ai tenté ma chance. Un officier de la sécurité Russe m’a interrogé pendant 4 heures. Il ne parlait que le Russe, langue que je ne parle pas et l’interrogatoire avec Google Translate est vite devenu totalement surréaliste. Ils ont fini par me laisser rentrer et j’étais fou de joie. En Russie, tout se passait comme si le COVID n’existait pas jusqu’à Vladivostok où il a fallu admettre que je n’irai pas plus loin. Tous les pays semblaient avoir fermé leurs frontières.

    En 2021 je me suis contenté de voyager en Europe en jonglant avec les périodes de confinement et avec un bon stock de masques. En 2022, j’ai fait tous les vaccins nécessaires pour bénéficier de l’ouverture des frontières au niveau mondial.

    Peux-tu nous décrire des moments marquants liés au side-car (itinéraires, anecdotes..) ?

    Deux anecdotes me viennent à l’esprit. La première se situe le long de la Transsibérienne entre Novossibirsk et Irkoutsk. Je m’arrête pour reposer un peu mes jambes sur un parking et là surgit un camion qui se gare à coté de Passepartout. Le chauffeur, un grand costaud, descend et s’avance vers moi avec un grand sourire. Il me prend dans ses bras et se met à faire tout un tas de selfies avant de mitrailler Passepartout en s’exclamant en russe puis il repart. J’ai l’habitude d’être approché par toutes sortes de gens curieux de Passepartout et de notre voyage mais ils ne sont jamais aussi expansifs.

    Ce soir-là, lors d’un échange avec un ami russe sur WhatsApp, celui-ci m’apprend qu’un routier de ses connaissances lui a parlé d’un fou qui traverse la Russie en side-car Ural (en Russie, l’Ural est aimé mais n’a pas un grande réputation) et lui a dit que tous les chauffeurs en parlent sur leur CB échangeant pour savoir où il en est. D’un seul coup la rencontre du matin prend tous son sens, Passepartout était devenu une star pour quelques semaines.

    La deuxième se situe à la frontière pour rentrer au Honduras. Je suis en train de faire les papiers pour le permis d’importation temporaire de Passepartout.

    La douanière m’accompagne pour aller vérifier la plaque et arrivée devant Passepartout, elle a un moment d’hésitation puis se tournant vers moi, elle me demande si j’ai ajouté le panier au Guatemala. Surpris, je tente de lui expliquer que je l’ai acheté en France comme cela. Elle ne veut pas en démordre et m’accuse d’avoir modifié ma moto illégalement. Finalement, c’est son chef qui passant par-là fort heureusement et s’interrogeant sur la raison de cette discussion qui commence à monter dans les tours va nous sortir de ce mauvais pas. Ayant entendu les explications de la douanière, il nous regarde tous les deux et éclate de rire. Il va expliquer à sa collaboratrice ce qu’est un « sidecaro ». Oui, oui, cela existe bel et bien et je suis totalement en règle. Elle n’en avait jamais vu, de sa vie.

    Quelles difficultés as-tu rencontrées lors de ce voyage (pépins mécaniques, traversées de frontières, etc…) ?

    J’ai eu pas mal de problèmes mécaniques. J’ai cassé deux fois la pièce de couplage entre l’alternateur et le moteur ce qui m’a immobilisé une dizaine de jour à Thunder Bay au Canada. J’ai dû refaire le moteur à Seattle et j’ai eu quelques roulements ou croisillons à changer sur la route. J’ai des soudures qui ont lâché sur les pistes.

    Et de multiples petits ennuis qui ne m’ont pas immobilisé car j’avais les pièces et le savoir-faire (câbles d’embrayage cassé, durite qui lâche, pneus crevés). J’ai fait changer l’embrayage deux fois par anticipation.

    Mais il convient de faire le tri de ces problèmes car certains viennent de mauvais montages par des mécanos plus ou moins compétents ou attentifs (pièce de couplage, durites). D’autre sont liés à l’usure. Je dois aussi reconnaître que la communauté Ural est un vrai plus dans ces cas. Dan de Est Motorcycles, Seb de Moto Side Aventure Valence m’ont toujours aidé à distance quand j’en avais besoin. Merci à eux !

    Rouler en solo sur une si longue période peut être une épreuve psychologique. Comment gères-tu cette solitude ? L’introspection a-t-elle des limites ?

    Je crois qu’il est important de s’autoévaluer avant de partir si longtemps en solitaire. Nous sommes tous différents et notre besoin de compagnie est très variable d’un individu à l’autre. Je n’ai pas trop de problème avec la solitude.

    De plus avec les moyens modernes, il est très facile d’échanger au téléphone avec WhatsApp partout dans le monde. Par contre j’ai rencontré des gens qui ne peuvent pas imaginer voyager seul un seul instant sans déprimer.

    Bien entendu, je peux aussi parfois être sujet à du « vague à l’âme ». Je gère cela comme je gère la météo ou l’état des routes. Il faut d’abord le reconnaître, savoir identifier un coup de blues et le traiter comme un traiterait une journée de mauvais temps ou un peu de fièvre. Personnellement, quand je sens que je commence à me sentir un peu tristounet, je m’arrête dans un endroit sympa, je me repose, j’appelle ma chérie et je m’offre un bon repas. C’est souvent lié à la fatigue ou à une série de malchances qui finit toujours par passer.

    Qu’emporte tu dans ton sac ? Ton gadget préféré ? Du matos exotique que tu adores ?

    Sans surprise, j’ai beaucoup de pièces détachées et d’outils. L’Ural est ainsi fait qu’il vaut mieux avoir de quoi régler les problèmes les plus fréquents et assurer un entretien dont la fréquence est quand même contraignante. Cela occupe quasiment tout mon coffre et une boite à outil extérieure.

    Mon truc préféré, c’est mon booster de batteries. Il m’a sauvé à maintes reprises et j’ai dépanné des motards sur la route avec ça. Je ne m’imagine pas partir sans. J’aime bien aussi ma bâche que j’ai fabriquée pour protéger Passepartout. Elle le protège de la pluie et assure aussi un peu de sa sécurité.

    Par contre j’ai trimballé jusqu’au Mexique tout le matériel pour camper dont je ne me suis servi que très peu. Je l’ai finalement abandonné. Enfin, comme beaucoup je crois, j’ai accumulé des porte-bonheurs ramassé ici et là. Une cigogne pour l’Alsace où je réside, une écharpe et un chapelet bénis par un moine tibétain, une poupée mexicaine offerte par une famille.

    Es-tu plutôt nuit en bivouac en pleine nature ou chambre confortable à l’hôtel ?

    Hôtel. Je n’ai campé que très peu et en général parce qu’il n’y avait pas d’autre solution pour visiter un endroit en particulier.

    Le side-car est un véhicule atypique. Est-ce-que ça a déclenché des rencontres ou des moments particuliers ?

    Beaucoup ! Je crois d’ailleurs que c’est ce qui te fait accepter les « caprices mécaniques » de l’Ural. Tu es largement payé par les millions de pouces levés, d’appels de phare ou tout simplement les sourires que tu croises sur la route. Il y a une sorte de magie dans cette machine. C’est comme si elle diffusait des ondes de joie autour d’elle. Toute personne qui s’en approche sur une aire de parking, dans une station essence se met immédiatement à sourire. Si tu lui souris en retour, c’est parti pour le fameux quart d’heure Ural.

    Je serais incapable de dire combien de fois, une famille m’a demandé si elle pouvait faire une photo de leur enfant sur Passepartout, combien de fois on m’a tendu une carte de visite ou un sticker en me faisant promettre d’appeler en cas de problème, combien de fois la police m’a arrêté juste pour bavarder, combien de fois les douaniers ont fait des selfies devant l’Ural. Et de toutes ces rencontres beaucoup sont devenus de vrais amis avec qui je corresponds régulièrement.

    Et puis, franchement, Passepartout avec ses bagages, ses pneus de rechange, ses breloques et sa carte du monde collée sur le côté, c’est juste une invitation au voyage ! Qui pourrait y résister ? Sûrement pas ceux qui ne voyagent pas, ce sont eux qui ont le plus besoin de rêver.

    Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients du side-car ? Avais-tu envisagé ce voyage en moto « normale » ?

    Pour les avantages, il y en a beaucoup. D’abord le capital sympathie. J’en ai déjà parlé mais quand on part seul, il vous attire suffisamment de nouvelles connaissances pour que l’on ne ressente pas la solitude. Et ça, ce serait déjà suffisant. La moto n’est pas aussi pourvoyeuse de rencontres. Il y a aussi la capacité d’emport qui est très appréciable. Les trois roues qui permettent d’affronter sereinement les pistes, le vent, la pluie, la neige. L’Ural est aussi un véhicule lent, ce qui est pour moi un avantage qui convient bien à ma nature contemplative. Enfin quand mon épouse me rejoint c’est beaucoup plus confortable pour elle. Elle peut même dormir si elle en a envie.

    Pour les inconvénients, la conduite est assez physique il faut toujours se battre avec la direction et l’effort pèse sur les bras et les épaules en fin de journée. Contrairement à la moto qui va naturellement là où elle doit aller, le side va lui là où il ne faudrait surtout pas qu’il aille. Il faut donc lui imposer votre volonté. L’agilité peut aussi être un problème. Dans les embouteillages, vous êtes réduit à l’état d’automobiliste. Enfin, le side est surprenant, il ne faut jamais croire que vous avez fait le tour de la question et rester très humble dans sa conduite. Il peut toujours vous surprendre.

    Un conseil pour ceux qui voudraient tenter une aventure en side-car ? Ou à ceux qui hésitent à franchir le pas ?

    Le premier conseil que je leur donnerais serait de prendre le temps de la réflexion, de s’informer et surtout de prendre des cours. J’ai fait deux stages avant d’acheter Passepartout. Un stage d’un week-end au Mans sur des sides « petites roues » pour apprendre les bases du pilotage et le stage d’une journée sur Ural chez Classic Bike Esprit. Cela permet de vérifier qu’on a la fibre side-car.

    Ensuite il faut bien compter 5 000 km avant de s’habituer à ses réactions. Je ne pense pas qu’il soit raisonnable de partir pour un tour du monde avant d’avoir passé ces étapes. Enfin, il faudrait aussi faire un stage de mécanique chez Est Motocycle pour maîtriser l’entretien élémentaire.

    Ce qu’on adore chez Jean-Louis ? Il incarne à merveille la philosophie Ural. Prendre le temps, profiter des paysages qui défilent, apprécier chaque rencontre que le trois-pattes déclenche, mettre en perspective les galères comparées à son génial capital sympathie, accepter ses petits travers. Notre phrase préférée : « cette machine rayonne des bonnes ondes ». Génial, non ? Tu veux suivre ses péripéties ? c’est ici !
    Notre prochaine interview se consacre à un obstiné qui après avoir plié son Ural est reparti de plus belle avec un autre side-car. Bonne route à toi !
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    3 commentaires sur “Voyageur en side-car : le tour du monde de Jean-Louis en Ural”

    1. bonjour
      super le reportage , en parcourant l’ article je me suis retrouver lors de notre periple de avril 2017 a fevrier 2018 , periode durant laquelle nous avons traverser les ameriques du nord au sud et parcouru 68000 KM avec notre bmw 1100 GS attellée ezs .
      nos aventures sur la page facebouc ( minou racingteam )
      bonne continuation

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