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Voyage à moto en Macédoine du Nord

Tu commences à nous connaître, en voyage, nous préférons le calme des grands espaces à l’agitation des villes. Alors explorer la Macédoine du Nord est pour nous un pur bonheur ! Pourquoi ? Cette perle oubliée des Balkans regorge de parcs naturels, de canyons, de forêts, de lacs et de fjords. Le pied ! N’étant pas tout à fait associables, nous nous sommes quand même aventurés dans quelques villes. Dans cet article, nous te racontons notre découverte de la Macédoine du Nord sur notre complice à trois roues. Bonne lecture !

Itinéraire de notre road-trip moto en Macédoine du Nord

Conduire en Macédoine du Nord ou info à savoir

État de la route et conduite locale

Rien à signaler en particulier sur la conduite des locaux mis à part que le code de la route est soumis à interprétation comme dans le reste des Balkans. Le réseau principal est en bon état tandis que le secondaire n’est pas toujours bitumé.

La capitale Skopje et le Nord-Est de la Macédoine du Nord

Skopje, une capitale pour prendre le temps de se détendre

Ce qui saute aux yeux ici ? Les statues. C’est juste incroyable ! Des petites, des moyennes, des grandes… il y en a à tous les coins de rue ! L’apothéose, c’est sur le « Macedonian Square » où trône un gigantesque Alexandre Le Grand de 24 m de haut, construit en 2011 ! C’est démesuré. Au passage, son coût l’est tout autant : 8 millions d’euros. Autant te dire que la pilule fut dure à avaler pour les contribuables de ce pays, l’un des plus pauvres d’Europe.

Bon, et à part ça ? Le mélange architectural est plutôt étonnant. Brutalisme, modernisme, neoclassique et influences ottomanes cohabitent. C’est tout aussi surprenant que ces bateaux en béton bâtis sur le lit de la Vardar. Une manière de compenser leur absence d’accès à la mer ? Sans doute. Dernière bizarrerie : les bus « londoniens rouges » à deux étages qu’on ne s’attend clairement pas à trouver ici.

De manière générale, Skopje est très agréable à vivre. On aime beaucoup traîner sur les grandes places à regarder la  vie locale ou flâner dans les ruelles du vieux bazar ottoman en se délectant de cette atmosphère si particulière.

Matka canyon, un fjord abritant le serpent le plus venimeux d’Europe

Après s’être délectés d’un superbe ragoût de veau, nous mettons cap sur le Canyon Matka. On explore cette singularité géologique en suivant un petit chemin creusé dans les falaises. C’est vraiment somptueux ! Ce canyon abrite aussi une biodiversité incroyable avec 20% de plantes endémiques et la présence de la vipère cornue, l’un des serpents le plus venimeux d’Europe. Heureusement pour nous, nous ne l’avons pas croisé. Par contre, en revenant de notre petite marche, nous observons un troupeau d’humanoïdes tchèques en admiration devant l’Ural. Arrêtez, Gobi va prendre la grosse tête !

Des montagnes du parc national Jasen au lac de Kozjak

Nous quittons maintenant la civilisation. Notre destination ? Les montagnes du parc national Jasen. Les routes commencent à sérieusement se rétrécir si bien que la grimpette se fait sur une voie à peine plus large que l’Ural ! Un peu avant le sommet, nous rencontrons une barrière ouverte et ce qui ressemble à un camp militaire. Euh, c’est quoi ça ? On y va lentement. Deux gars viennent nous expliquer dans un anglais approximatif : « transit only, no photo for 10km ». Ok…

Cette zone étrange est en fait une réserve naturelle de première importance abritant des espèces rares comme le lynx eurasien. Le gros matou a plutôt un beau terrain de jeu. Le décor ? De superbes montagnes calcaires complètement boisées. Le top : cette petite route qui ondule gentiment dans ces paysages incroyables.

Mais attends, c’est pas tout !! En quittant ce territoire sauvage, nous tombons nez à nez avec le lac de Kozjak. Ce qu’on adore ici ? Les sublimes montagnes grises plongent dans cette étendue d’eau. Magique !! À force de persévérance, on se trouve un petit spot de bivouac bien cool à deux pas de la rivière. Bière, pâtes bolo et chocolat, ça pourrait être pire !

Merveilles de la nature, du lac d'Ohrid au lac Prespa

« L’autoroute » pour Ohrid, une vaste succession de bourbiers

Petite entorse à nos principes : nous avons pris une autoroute. Pour notre défense ? Elle est en construction. Le début de la grimpette se fait en forêt sur une sorte de terre battue bien tassée. C’est une autre histoire lorsque l’on s’approche du sommet. Ornières gadouilleuses, bourbiers et piscines de boues sont légion. Quel pied en Ural !! Et tout ça en pneus route !

Ici et là, nous croisons des gars de chantier super sympas et surtout étonnés de nous voir débarquer là. Le plus drôle ? Quand on explique à un conducteur de bulldozer qu’on va au Kazakhstan. Il nous répond spontanément avec un grand sourire « mais qu’est ce que vous foutez là alors ? ». Effectivement, on n’est pas rendu !

Ohrid, un lac immense et une ville antique

Après s’être allègrement tartiné le visage de boue dans ce spa improvisé, nous rejoignons l’asphalt pour rallier le lac de Debar. Somptueux ! Puis nous longeons la Crn Drim jusqu’à son confrère bien plus grand : Ohrid. Nous nous mettons alors en tête de bivouaquer sur ses rives. Mais, difficile de trouver un spot. Pourquoi ? Les berges du lac sont urbanisées avec hôtels, restos, campings, etc… Finalement, c’est à 1km de la frontière albanaise que l’on trouve le graal !! Le décor ? Posés sous un pin, à littéralement deux mètres de l’eau. Parfait !

Verdict sur le lac d’Ohrid ? Sublime. Eau transparente, petite plage de galets, silhouette des montagnes en face… Mais qu’en est-il de la ville ? Il faut savoir que c’est la capitale touristique de Macédoine du Nord. De plus, elle a toujours été d’une importance majeure pour la culture orthodoxe macédonienne (sauf évidemment durant l’occupation ottomane). Et de nos jours, qu’est ce que ça donne ? Et bien, on y trouve de beaux vestiges antiques, une forteresse offrant un superbe panorama, des églises et monastères qui valent le coup d’œil et de jolies ruelles pentues rejoignant les rives du lac. Cependant, la ville dans son ensemble n’est pas super charmante. Pourquoi ? Difficile à expliquer. Un truc qui cloche. Sans doute à cause de l’absence d’homogénéité dans les constructions. Bizarre…

Lac Prespa, une invitation à la contemplation tranquille

Nous entrons ensuite dans le parc naturel de Galitchitsa. Somptueux ! Les montagnes couvertes de forêt se transforment en espaces verdoyants à la sauce irlandaise sur l’autre versant. Les points de vue sont à couper le souffle ! On aurait envie de s’arrêter tous les 10m pour mitrailler les environs ! Nous prenons un marcheur en stop sur 1 ou 2 kilomètres. Le pauvre dégoulinait à monter en plein cagnard.

Nous redescendons pour rejoindre le lac Prespa. Notre spot de bivouac pour les 2 nuits à venir ? Une petite plage de sable noir sur ses rives. Notre programme de la journée : se baigner dans les eaux limpides, contempler les cigognes voler, admirer le plumage des geais des chênes et observer les cormorans pêcher. Dur, dur, hein ?

De Bitola à Stobi, en passant par Prilep

De la boue et du Rakja

Nous décidons de faire le tour du Streshevo Lake. Bonne idée ? Umh, sur le papier, pas de souci. Mais, en réalité la R2347 est à mi-chemin entre la piste de forêt et le single track boueux. Après quelques litres de sueur, de boue dans les yeux et de ronces dans la tronche, nous voyons enfin le bout du tunnel.

Les 100 derniers mètres sont une épreuve à part entière. Pourquoi ? C’est super étroit ! Alors, nous avançons pas à pas pour ne pas se foutre au tas. Nos coups de gaz ne passent pas inaperçus. Un papy du coin apparaît, intrigué. Il nous aide à pousser Gobi. Puis, dans un langage assez universel, il nous propose : « Café ? Rakja ? ». On ne peut pas refuser. Nous ressortons deux heures plus tard, le ventre repu. Et oui le gars est un fermier bio, alors il nous a régalé de salade, patates grenailles, fraises et de rakja de cerise maison à 52% !

Bitola, en voilà une ville agréable !

Nous nous posons en terrasse pour observer la vie se dérouler. Bitola a conservé un riche patrimoine architectural mêlant influences ottomanes, orthodoxes, catholiques et juives : la tour de l’horloge, le vieux bazar et le bazar couvert, la mosquée de Yeni et d’Isak, le Bezistan… Ce qu’on adore ici ? Que ça soit dans le centre piétonnier moderne ou dans le quartier ottoman, l’ambiance est super agréable, intergénérationnelle et animée.

À peine le temps de s’équiper que la drache d’orage s’abat. 20km de roulage subaquatique pour rallier notre lieu de bivouac : le lac de Streshevo. Ça ne te dit rien ? Et oui, on en a fait le tour tout à l’heure. Vu le sale temps, on y a filé car nous étions sûrs de pouvoir y bivouaquer tranquille.

Prilep, une ville à l’ambiance de village

Soyons clairs : le petit centre-ville de Prilep se visite rapidement. Il est plutôt sympa avec quelques sites qui valent le coup d’œil. La tour de l’horloge de 38m de haut et penchée domine le vieux quartier ottoman. A proximité, on remarque les ruines de la mosquée du Bazar. Nous avons beaucoup aimé cette ambiance de village. Tout le monde semble se connaître et se salue dans la rue. Les gens sont assis sur les bancs et discutent. Quel bonheur de voir autant de sourires au m2.

Une fois sortis de la ville, nous découvrons une autre facette de la Macédoine. Les paysages ? Une campagne légèrement vallonnée couverte tantôt de vignoble, tantôt de culture céréalière. Ça nous renvoie fissa à nos aventures en Champagne !

Treskavets, un monastère difficile d’accès

Ça grimpe, ça grimpe, les virages s’enchaînent et les pentes dépassent facilement les 20%. Une vrai course de côte à la sauce Pikes Peak (enfin… pas vraiment à la même allure hein !). Tout ça pour quoi ? Le monastère de Treskavets ! Alors pour être honnête, l’édifice est en cours de rénovation… Par contre, les panoramas sont juste incroyables !

En contrebas, on contemple la vaste plaine agricole de Prilep, alors que nous sommes entourés d’étranges formations rocheuses. Les roches de granit aux formes arrondies comme des galets géants, semblent reposer sur de minuscules promontoires. Ce sont les vestiges d’un passé volcanique. Splendide ! Autant la montée était fastidieuse, autant la descente est chaotique. Pourquoi ? La faute à l’unique frein à disque qui montre ses limites. Il se grippe avec la chaleur. On s’arrête alors au bord de la route, mais c’est un moindre mal tant les décors sont magiques.

Lacs, montagnes et cité antique

Nous ajoutons un lac à notre collection avec Tikvesh. Ce qu’on adore dans cette région ? Pas le massif barrage en béton mais bien les décors de vignobles des environs. Les ceps poussent en hauteur pour former une canopée de raisin à environ 2m de haut.

Nous achevons cette journée avec la cité antique de Stobi. Le plus grand site archéologique du pays ! On y découvre les ruines d’un théâtre, un incroyable paon en mosaïque et un splendide décor de champs de blé : nous voilà téléportés en Grèce ! Nous nous faufilons entre les parois rocheuses des gorges de Demir Kapija, avant d’onduler sur une superbe route serpentant à flanc de montagnes. En contrebas ? Une sorte de vallon fertile abritant des hectares de vignes. Notre nouvelle destination ? La Bulgarie !

Notre exploration de la Macédoine du Nord fut pleine de surprise. Des parcs nationaux, des vestiges de cités antiques, une capitale à l’atmosphère détendue, des locaux accueillant à bras ouverts… nous avons vraiment adoré toutes les facettes de ce pays.
Notre préférence ? Tous ces lacs qui sont autant d’invitation au bivouac de rêve ! On y dort sereinement car y planter la tente est un sport national. Alors qu’attends-tu ? Prépares ton paquetage, fais le plein de ta bécane et files explorer ce pays étonnant loin du tourisme de masse !
Alors, restes connecté ! Bonne route à toi !!
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2 commentaires sur “Voyage à moto en Macédoine du Nord”

  1. Salut vous deux,
    ça fait longtemps que je ne vous avais pas lu, et c’est toujours avec plaisir que je vous retrouve.
    Que vous dire, si ce n’est que vos articles sont toujours aussi intéressants, agréables à lire et super bien illustrés.
    C’est un régal et une invitation au voyage qui ne se démentent pas.
    Bonne continuation.
    Eric

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