Quand on évoque la Lorraine, on pense d’abord à la quiche, puis à ses vestiges de la guerre. A t-on raison ? Oui, mais pas que ! La Lorraine, ce n’est pas que des lieux de mémoire, c’est aussi de sublimes cités médiévales, des tonnes de virolos en campagne ou encore le magnifique village d’Hattonchâtel. Le moment fort de ce périple ? Des torrents de pluie qui nous ont fait découvrir par hasard un lieu formidable : le Foxy Camp. Bonne lecture !
Points d'intérêt
Metz et Nancy
Vallée de la Moselle et de la Woëvre
Hattonchâtel
Verdun
Liverdun
Lieux de mémoire et vestiges des deux Guerres mondiales (Fort Douaumont, tranchée des baïonnettes, ossuaire,...)
Alliant incontournables et jolies départementales, l’itinéraire finalisé issu de ce repérage (dont la trace GPS) figure dans notre guide de road-trips moto : « Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France » (éditons Larousse)
>> Découvrir le livre (disponible en librairie et sur les sites de vente en ligne) Bonne lecture !
Récit de notre repérage de l'itinéraire moto en Lorraine.
La campagne nancéenne
Nous débutons ce périple au pays de la quiche à Nancy. Malheureusement l’ambiance pluvieuse ne met pas la ville en valeur. Puis direction Sexey-Les-Bois, ce n’est pas juste parce que le nom nous fait marrer… Des champs de maïs, des bosquets, de vastes étendues agricoles, le décor est rural comme on l’aime !
Nous traversons ensuite la Moselle pour entrer à Liverdun. Pourquoi diantre aller à Liverdun ? Pour sa cité médiévale perchée ! On y entre par une porte fortifiée arborant ses reliques du pont-levis. On adore ! Depuis ce quartier moyenâgeux, on profite d’une vue incroyable sur la Moselle. Nous passons un bon moment à admirer ses méandres, le pont à arches en pierres et les rives complètement boisées.
La Nécropole militaire allemande, 33 000 soldats
Peu après Francheville, nous visitons la nécropole militaire allemande. Pourquoi elle impressionne ? Parce que 33 000 soldats y sont enterrés ! En comparaison, le cimetière américain en Normandie n’abrite que 10 000 dépouilles. Mais ici il y a 6 corps par pierre tombale, on se rend donc moins compte du nombre d’hommes fauchés par la guerre.
Nous continuons à explorer cette campagne agricole jusqu’à Bourcq où l’on voit un panneau indiquant un « point de vue ».Il n’en faut pas plus pour attiser notre curiosité. On suit les indications. Et finalement, nous arrivons à une petite table en bois placée sur un belvédère naturel. Et il faut avouer que le spectacle est génial. Qu’y voit-on ? Toute la géologie locale avec ses champs nettement délimités, de grandes étendues boisées ainsi que quelques ruisseaux qui tentent de se frayer un chemin. Splendide !
Mémorial américain de la butte de Montsec
On s’enfonce ensuite en forêt sur des routes alternant sections rectilignes et portions viroleuses. Nous atteignons finalement la butte de Montsec. Quèsaco? Une colline surmontée d’une rotonde à colonnade de style néoclassique. Elle a été érigée à la gloire des soldats américains qui ont libéré 700km² de l’occupation allemande durant la 1ère Guerre Mondiale. L’édifice a été construit dans les années 30, pris par les allemands en 1945 puis libéré à nouveau par les américains. Attristant de constater comment l’histoire se répète… La pluie ne nous a toujours pas quittés.
Après avoir traversé de superbes paysages de vergers (surtout cerisier), nous rallions le lac de Madine. Comment dire ? Le spot est vraiment magnifique, mais l’abondance d’infrastructures pour les activités nautiques gâche un peu le décor.
Hattonchâtel et « pause forcée » à cause de la pluie
Moment fort de ce périple : Hattonchâtel. Pourquoi tant d’émotions ? Pour son magnifique château du Moyen-âge dans le style néo-renaissance et pour son cloître qui offre une vue imprenable sur les vallées alentours. On adore !
Malheureusement, une drache dantesque décide de nous gâcher la visite. Quel intérêt de visiter une région si on n’y voit pas à 50 mètres devant soi ? On décide alors d’écourter l’exploration et de se réfugier au premier camping venu. Alors que l’averse « bretonne » se transforme en pluie tropicale, nous voyons alors un panneau « Foxy Camp » que l’on décide de suivre. Quelle bonne idée !! Comment expliquer ? Il s’agit d’un camping motard dans un superbe cadre naturel à côté d’un étang et proposant aussi des yourtes et chalets. Le top du top ? Le proprio super cool qui fait la popote et s’occupe du bar. On s’y est senti tellement bien qu’on est resté 2 nuits. Faut dire aussi qu’entre affronter des torrents de flotte ou boire des bières au coin du feu, le choix était vite fait…
Le soleil daignant enfin faire une sortie, nous partons explorer la vallée de la Woëvre. Adieu les décors de forêts, bonjour la campagne vallonnée avec ses vastes étendues agricoles.
Vers Haudiomont, nous replongeons dans des paysages de collines boisées avec des vergers à leurs pieds. C’est dingue cette alternance de panoramas !
Verdun, lieux de mémoire et fort Douaumont
Nous explorons la ville de Verdun avec ses fortifications, ses portes massives ainsi que sa citadelle. Nous traversons la forêt dont le sol est modelé par les trous d’obus, puis nous rejoignons Duaumont.
Pourquoi ? Pour le bâtiment ossuaire, le vaste cimetière des soldats français, la tranchée des baïonnettes, ainsi que le fort Duaumont. Une reconstitution de tranchées que l’on peut parcourir y mène. Nous décidons de visiter l’infrastructure militaire du fort. Quelle surprise ! On y découvre l’organisation du camp, mais surtout l’ambiance qui y règne. C’est humide, froid, sombre… Nous imaginons aisément l’angoisse d’y rester des mois ou d’y mourir enseveli. Le comble ? Une coupure d’électricité survient et nous oblige à retourner à l’entrée à l’aide de la torche du téléphone. Une mise en scène involontaire mais très réaliste. On oubliait presque : l’extérieur aussi est stupéfiant car on y découvre hallucinés le nombre et les dimensions des cratères d’obus.
Destination finale : Metz !
Nous rallions la ville via la route touristique qui la surplombe. Un superbe panorama ! Que dire de Metz, on adore ! Elle marie à la perfection vestiges du passé et vie moderne avec un mélange architectural éclectique et une offre culturelle dynamique.
Séance photo en moto : Tiger 900 GT Pro
Pourquoi une séance photo-moto ?
Pour diversifier les bécanes dans notre futur livre. Et oui, il s’adressera à tous les motards, alors il faut que le lecteur puisse s’identifier et s’imaginer dans tous ces lieux exceptionnels ! Des concessionnaires locaux nous prêtent gentiment une bécane le temps de quelques heures et nous partons prendre des photos. Notre objectif : une moto différente pour chaque itinéraire.
Pour la Lorraine, ce sera une Tiger 900 GT Pro de la concession Triumph Metz. Que pense-t-on de cette bécane ?
Quand tu vois autant de suffixes, tu sais que t’es sur une bécane de l’espace. Et faut bien dire que la Triumph est un vrai bijou de technologie ! Centrale inertielle, 5 modes de conduite, shifter montée & descente, embrayage anti-dribble, amortos pilotés électroniquement… Compter les options peut aider à s’endormir le soir tellement la machine en contient. Ce qui nous a choqués ? Le travail incroyable des suspensions ! Toutes les aspérités de la route sont gommées, t’as l’impression de constamment rouler sur un billard. Et puis en plus, tu peux modifier la précontrainte des amortos juste en cliquant sur un bouton. Attention : quand tu prends l’habitude de rouler avec une bécane avec autant d’assistances, retourner à une machine « normale » peut prendre un petit temps d’adaptation.