L’artisanat, avec tous ces savoir-faire ancestraux transmis de père en fils, est un sujet qui nous passionne. Et vu qu’on est sympa, on partage nos rencontres avec vous. Plutôt cool, non ? Dans cet article, on s’intéresse au papier Sa laotien. A base d’écorce de mûrier, il rappelle un peu le papyrus d’Égypte. Samuel et Leck du Nahm Dong Park, nous expliquent tout sur sa fabrication ! Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est captivant. Bonne lecture !
Les origines du papier Sa
Bonjour Leck. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce papier ? D’où vient-il ? Quelle est la matière première ?
Ce sont les chinois qui ont mis au point cette technique vers 105 après J.C. Elle s’est ensuite diffusée un peu partout en Asie. A l’origine, ils se servaient de fibres végétales telles que le bambou, l’écorce de mûrier, le lin ou le chanvre.
Chaque pays a perfectionné la méthode avec les produits naturellement en abondance localement. Et tu sais quel arbre pousse partout au Laos ? Le mûrier. La matière première étant très facile à trouver, les laotiens ont donc adapté la technique du papier Sa à partir de son écorce. L’idéal, c’est d’avoir un arbre âgé entre 1 et 5 ans. S’il est trop vieux, les fibres ne sont plus assez souples.
Comment fabrique t-on le papier de mûrier ?
Bon alors, concrètement, comment fait-on du papier Sa ?
Le processus est plutôt simple, mais il faut être patient Évidemment, on commence par aller chercher l’écorce. Leck a appris la technique par son père quand il était jeune. Il sait parfaitement reconnaître le bon arbre !
Il faut faire des incisions pour ensuite décoller une large bande d’écorce. C’est uniquement la matière blanche qui nous intéresse alors la partie marron doit être enlevée. Des fois, ça vient tout seul, des fois, il faut y aller au couteau 😉
Ensuite, on fait sécher les fibres au moins 2 heures au soleil. C’est après que vient l’étape la plus longue : il faut les faire bouillir pendant 8 à 10 heures ! A l’issue de ce bain prolongé, on va obtenir une pâte brute pas très homogène. On la passe donc au marteau/pilon en y ajoutant de la cendre pour la blanchir. Après cette étape, la pâte obtenue est prête à l’emploi.
On la dépose dans un cadre en bois immergé dans l’eau. Le fond est un tamis pour laisser passer l’eau tout en retenant les fibres. Ensuite, on réparti la matière blanche de façon homogène. Est-ce qu’on est loin de la fin ?
En fait, à ce moment, on a le choix. Soit on sort le tout maintenant et on aura un papier parfait pour l’écriture. Soit, on décide d’y mettre des fleurs pour en faire un élément décoratif.
Dans les deux cas, il ne reste qu’une étape : le séchage. On sort le cadre, on le met sur un chevalet, puis il repose au soleil durant au moins 2 heures. Voilà, c’est fini !!
La philosophie du Nahm Dong Park à Luang Prabang au Laos
Pourquoi proposez-vous des ateliers de fabrication de papier Sa ?
C’est assez simple : au parc, nous faisons tout notre possible pour mettre en valeur le savoir-faire ethnique laotien. Nous proposons des ateliers ludiques, nos bâtiments sont construits suivant les techniques locales, nous vendons des produits du coin. Promouvoir l’artisanat laotien nous tient particulièrement à cœur. Et quoi de mieux qu’un atelier pour à notre tour transmettre cette culture et tradition ?