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Voyageurs en side-car : BIKE-SIDE-STORY, Cap sur le Japon, en ChangJiang & Dominator

Qu’est ce qui pousse des personnes sensées à voyager en side-car ? Évidemment, la réponse est multiple ! Parce que chacun a ses raisons, nous donnons la parole à ces baroudeurs à 3 roues dans une série d’interviews.
Au travers de cet interview, nous te présentons Bike Side Story : Théo et Marc, un duo de baroudeurs suisses qui a mis cap sur le Japon. Leurs particularités ?
1 – Ce n’est pas vraiment un duo car un Akita (chien) se cache dans le panier
2 – Cette formation moto et side-car est carrément inhabituelle
3- Le trois-pattes est un Chang Jiang, pur produit chinois sans réel retour d’expérience au long cours.
Nous avons profité de leur passage en Géorgie pour se rencontrer en vrai, partager de la bonne tchatcha (alcool local) et poser plein de questions. Bonne lecture !
>> Tu peux suivre leur périple sur Facebook et Instagram
Salut Marc, salut Théo ! Début d’année 2023, vous êtes partis pour une boucle France-Japon de 60 000km. Pouvez-vous vous présenter rapidement, puis expliquer le but et l’itinéraire de ce périple ? Pourquoi le Japon ?

Marc, 30ans, motard depuis 12 ans. J’ai passé mon permis à 18 ans et roulé en Vespa PK125 pendant quelques mois avant de passer à la moto (NX250). Je rêvais de faire un grand voyage à moto et mon choix s’est porté sur le Japon. Pourquoi? Le pays, sa culture, sa cuisine m’intéressent énormément. C’est aussi le pays le plus à l’est atteignable à moto sans prendre l’avion ou transporter les véhicules dans un container (ferry Russie – Corée du Sud – Japon). De plus, il y a beaucoup d’autre pays passionnants sur le chemin comme l’Iran (que finalement nous ne visiterons pas au vu des circonstances actuelles), la Mongolie, les « stans », la Turquie,… Quasiment tous les pays sur la route en somme !

Théo, 31 ans, motard depuis 13 ans. J’ai toujours eu une moto (enfin une… deux, trois jusqu’à sept). Avec la vie, mon travail,… Je ne pouvais plus utiliser ma moto comme moyen de transport quotidien. Afin de continuer à avoir ma dose, je me suis tourné vers le circuit que je pratique depuis maintenant dix ans. Marc m’avait proposé il y a quelques années de partir pour un grand voyage en moto. Évidement l’idée me tentait… mais entre la vie de couple de l’époque, le chien et un travail que j’aimais, je ne pouvais pas tout plaquer ! Mais tu le sais, l’impermanence de la vie… Alors lorsque les paramètres n’ont plus été les mêmes, je suis retourné voir Marc : « Tu te souviens il y a deux ans, cette idée du voyage ? On y va ? »

Du coup c’est parti ! Au programme : l’Italie, la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, l’Albanie, la Grèce, la Bulgarie, la Turquie, l’Islande (c’est pour voir si tu suis), la Géorgie, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizstan, le Kazakhstan encore, la Russie encore, la Mongolie, la Russie encore encore (c’est grand comme pays !) jusqu’à Vladivostok pour monter dans le ferry direction la Corée du Sud et finalement le Japon !

A l’origine, nous voulions faire le retour également en moto mais finalement, sur 12 mois cela représentait trop de kilomètres, trop rapidement, sans vraiment visiter et profiter. Nous avons donc décidé de rejoindre le Japon et nous trouverons une solution pour rapatrier les motos en Suisse.

Théo, tu es un passionné de moto sur piste. Pourquoi avoir décidé de voyager en side-car, qui plus est, un modèle qu’on ne qualifierait pas de foudre de guerre ? Comment en es-tu arrivé au trois-pattes ?

Théo : C’est simple, l’unique paramètre n’ayant pas changé dans ma vie, était mon chien. J’ai longtemps hésité entre trouver une solution d’accueil en Suisse ou partir avec lui. Quelle est la meilleure option pour lui ? M’attendre un an sans comprendre ce qu’il se passe ou vivre un voyage qui sera forcément éprouvant ? 12 mois c’est super long ! Il lui fallait une vraie nouvelle famille, pas un chenil où il resterait en cage. Mais 12 mois, pour la famille « d’adoption », c’est aussi très long. On s’occupe d’un chien, on s’y attache, bref la décision est difficile. La résolution de mon dilemme ? Je n’ai pas trouvé personne alors le débat était clos ; nous resterons ensemble jusqu’au bout du monde.

Pourquoi un side-car ? Mon chien ne rentre pas dans le top-case. Et puis, j’ai été bercé par la lecture des Tintin et par les films d’Indiana Jones. Quel meilleur véhicule pour aller explorer le monde ? Alors c’est vrai que ça n’a rien à voir avec les performances de mes précédentes motos. 50 chevaux pour près de 600 kg une fois chargé, on est loin du rapport 1 cheval par kg. Mais chaque véhicule à une utilité précise, jamais je ne partirai avec ma pistarde au bout du monde. Et puis, les sensations ne sont pas une question de performance. Freiner trop tard, perdre l’avant, devoir reposer le panier en continuant d’accélérer et tester les limites,… On peut le faire avec tous les véhicules (bon, à part pour le panier). À celui qui pense qu’il n’y a pas de sensation en side-car, prends une épingle à droite en descente de col et ensuite, on en reparle autour d’une bière.

Entendons-nous bien, je ne vais pas faire mon « harleytiste » de mauvaise foi, convaincu des performance de son enclume. Le constat est dur : je me traîne. Nous avons le même rythme que les voitures. Nous pouvons les doubler et à quelques occasions les taquiner un peu plus, mais à quel prix ? On se fatigue à rouler vite pour dépasser Hervé allant chercher le courrier dans son Meriva. Quel intérêt ? Donc nous roulons cool et c’est parfait pour le voyage. Ne pas aller vite, aller loin, voilà notre objectif !

Pouvez-vous nous présenter vos deux montures, c’est quoi leurs petits noms ? Quelles adaptations y avez-vous apporté pour ce voyage ?

Marc : Mon choix s’est porté sur une Honda NX650 Dominator de 1989 qui est ma moto de tout les jours. Je la connais par cœur. Elle est fiable, simple et passe à peu près partout. Pour les adaptations spécifiques au voyage, à part la bagagerie, j’ai ajouté une paire de poignées chauffantes et c’est à peu près tout. Les crash-bars et le sabot étaient déjà montés dessus. Elle n’a pas vraiment de petit nom : c’est la Dom’ quoi !

Théo : La décision de partir en side-car étant posée, il a fallu en trouver un. J’ai longtemps hésité entre l’Ural et le Changjiang. Mon choix s’est porté sur le chinois. J’ai sacrifié le côté passe-partout et éprouvé de l’Ural pour un véhicule de conception moderne ayant un comportement plus dynamique. Afin d’en améliorer le comportement, j’ai changé le système de direction pour réduire l’angle de chasse. les amortisseurs ont a également été changés pour un meilleur débattement. Nous avons construit une structure couvrant le panier et portant la capote protégeant le chien lors des mauvais jours. Et évidement, quelques caissons et autres jerrycans ont été ajoutés pour transporter nos affaires. Je n’ai jamais nommé mes motos, mais Changjiang c’est un peu long alors on l’appelle le Chang.

Après tous ces kilomètres, quelles sont les adaptations dont vous êtes contents et celles que vous changeriez, voire ne feriez pas du tout ?

Marc : Honnêtement, je ne changerais pas grand chose ou alors tout. Avec le side-car, la dom va bien et nous tenons à peu près le même rythme. Si je devais changer quelque chose, ce serait carrément la moto. J’opterais pour une T7 par exemple car les liaisons sur autoroute sont un peu difficiles pour la dom. C’est mon seul reproche, avec peut être la bagagerie Mosko qui ne m’a pas complètement convaincu. Je partirais aussi plus léger car avec son chargement, le side-car est beaucoup trop lourd.

Théo : Avec un côté perfectionniste, j’ai constamment envie de changer quelque chose si un détail ne me convient pas. Mais dans l’ensemble, je repartirai demain avec la même configuration. D’ailleurs ça tombe bien, parce que nous repartons demain ! Je suis particulièrement content de la capote du panier : simple d’utilisation, solide et efficace. Elle devient un habitacle fermé très pratique pour laisser le chien sans risque, par exemple aux postes frontière. Un truc inutile ? Le treuil fixé au side-car. Les points d’attaches ne permettent pas de tirer le véhicule, et comme laisse pour le chien ou comme corde à linge, il existe mieux et plus léger je pense.

Cette formation moto « deux-roues » et side-car est inhabituelle pour ce genre de voyage. Marc, y a t-il une frustration à suivre le rythme tranquille du 3-pattes ? Quels sont pour vous les avantages et inconvénients de cette combinaison ?

Marc : Une frustration ? Pas vraiment. Sur autoroute, c’est même moi qui ralenti le rythme car au dessus de 100km/h, ça fatigue le monocylindre. Dans les virages, il suffit de laisser un peu de distance et je peux m’amuser un peu. Les avantages sont la capacité d’emport du side-car qui permet notamment des bivouacs plus confortables. Et puis c’est pratique, Théo va faire les courses (et les stocke) tandis que je monte le campement. Le désavantage ? La difficulté à remonter les files de voitures et de camions aux douanes.

Sur quel type de route roulez-vous en temps normal ? Vous êtes plutôt route ou tout-terrain ?

Nous étions partis pour faire un mix route et tout-terrain en mode 50-50. Cependant, après quelques tentatives offroad, nous nous sommes aperçus que le sidecar peinait un peu et que la dom chargée était beaucoup plus difficile à emmener. Maintenant nous nous cantonnons à de la route ou de la piste roulante.

Qu’en est-il de la fiabilité du Chang Jiang ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de ce voyage ?

Alors là, c’est un sujet qui alimente bien des bivouacs : « Est-ce-qu’avec un Ural, cela aurait été différent ? ». Nous avons opté pour un véhicule nouveau jamais vraiment éprouvé sur des voyages au long cours. Il existe très peu de retours d’expérience sur les petits pépins qui surviennent inévitablement, ou les plus gros. Ce sont nous les bêta-testeurs ! L’avantage majeur est la fiabilité de son moteur. Dérivé presque à 100% du moteur de la Kawasaki ER-6, il est moderne et à refroidissement liquide. Il a plus de 15 ans de commercialisation et est connu pour être fiable. Nous avions fait le choix de partir sur la modernité plutôt que la conception soviétique de l’Ural qui demande plus d’entretien et de menues réparations.

Ne tournons pas autour du pot, finalement question entretien et réparations, nous passons tout notre temps dessus. Il y a les petites casses qui peuvent facilement être fiabilisées et les plus gros soucis.

Avis aux futurs voyageurs en side-car Chang Jiang, voici quelques conseils de préparation d’avant départ :
  • les jantes Tubetype ont les rayons fragiles qui cassent facilement
  • les vis de freins des disques sont à changer, tout comme le poinçon des plaquettes de l’étrier avant.
  • en soit, presque toutes la visserie concernant l’entretien est à remplacer
  • le réservoir auxiliaire a tendance à se fissurer et il faut renforcer la soudure

Voilà, ça fait parti du côté beta-testeur. Nous découvrons les petits aléas qui se réparent mais qui sont toujours pénibles lorsqu’ils surviennent au cours du voyage. Et puis, il y a les gros détails :

  • le fameux moteur fiable aura fait 16 000 km avant qu’une soupape casse et ruine tout le haut moteur. Faute à pas de chance ? Nombre de Chang Jiang ont dépassé ce kilométrage sans aucun souci. Les pièces sont facilement trouvables, du moins en Europe. Merci la disponibilité des pièces Kawasaki ou CF Moto, en quelques jours nous étions repartis. Peut-on en dire autant de tous les moteurs ?
  • la seconde ombre au tableau concerne le châssis. Vous voulez des adresses de soudeurs en Ouzbékistan et Tadjikistan ? Le châssis du panier s’est fissuré dangereusement sur plusieurs points après nos séances de tout-terrain. Nous avons fait plusieurs retouches que nous ne pensions jamais avoir à faire. Oui nous sommes lourds, oui les routes sont mauvaises, mais on parle de tube d’acier de 8 cm de diamètre quand même. (Ndlr : le lendemain, le châssis aura cédé dans les pistes inaugurant une nouvelle soudure/cicatrice)

Alors nous réparons, bricolons et inspectons quotidiennement. Quand l’aléa survient, nous prenons notre mal en patience et nous apprenons. D’ailleurs, Tu veux savoir quelle est la durée de vie de l’embrayage ? 27 800 km. A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes coincés sous la tente dans le Pamir au Tadjikistan, à 3400m d’altitude attendant que la pluie s’arrête pour changer l’embrayage.

Un voyage est fait d’imprévus et les mauvaises journées sont parfois les meilleurs souvenirs à ramener. Mais quand même, on aimerait bien que nos mains soient moins noires au quotidien et que notre esprit soit serein pour les autres étapes qui nous attendent.

Certains châssis d’Ural se fissurent également. Est-ce-que le poids et la conception asymétrique d’un side-car rend plus fragile la conception de l’ensemble ? Pas de problème sur les routes goudronnées, mais le terrain et les pistes mettent en lumière les faiblesses et les fusibles mécaniques. 

Le side-car est un véhicule atypique. Est-ce-que ça a déclenché des rencontres ou des moments particuliers ?

Chaque arrêt, quelque qu’il soit (plein d’essence, pause clope, pause pipi, pause manger) entraîne forcement un attroupement. Est-ce le side-car ? Le chien ? Nos tronches ? Le cumul ? Je ne saurais trop dire mais en soi c’est toujours très sympa. Un peu fatiguant parfois aussi il faut l’avouer. Ça nous a permis de rencontrer des personnes extraordinaires. Les gens montent sur le sidecar pour se prendre en photo, nous tendent leurs enfants pour que nous les prenions dans nos bras pour une photo-souvenir. Nous discutons, nous blablatons, les éternelles questions : « d’où viens-tu ? », « où allez-vous » ? « C’est quoi ton job ? » « Ça coûte combien ce truc ? » « Comment s’appelle le chien? » « Veux-tu épouser ma fille ? » (Bon d’accord la dernière n’est pas arrivé souvent). Les conversations sont souvent les mêmes, la barrière de la langue limitant le champ des questions et de nos réponses.

Quels sont pour vous les avantages et les inconvénients du side-car ? Aviez-vous envisagé ce voyage en motos « deux-roues » ?

Oui. A l’origine, Théo a essayé de trouver une solution pour faire garder son chien et partir à moto. Echec. Nous voilà donc en combinaison deux et trois roues. Le side-car est un mix entre la moto et un petit camping-car:) On peut le charger sans excès. Il a un capital sympathie extraordinaire et tout le monde veut se pendre en photo avec. Nous vivons la route et les conditions climatiques comme à moto. Bien sûr voyager en side-car, c’est aussi faire des compromis. Bref, c’est peut-être profiter du meilleur des deux mondes.

Rouler en duo sur un an peut créer des moments de tension. Comment gérez-vous cet entre-soi quotidien ? L’Akita est-il l’oreille attentive qui résout les conflits ? Comment communiquez-vous lorsque vous roulez ?

Lorsqu’il y a des tensions, on se tape dessus et on regarde qui gagne 🙂 Des tensions, nous n’en avons pas vraiment eu et nous nous connaissons depuis longtemps. Pour les éviter justement, nous nous concertons de temps de temps pour vérifier que tout va bien et qu’il n’y ait pas de non-dit. Ça va être bateau mais le tout c’est d’en parler. Proton (le chien) ne change pas grand chose dans notre relation. Nous communiquons pas mal par intercom lorsque nous roulons. C’est quand même plus pratique si il y a un pépin, une envie ou un besoin.

Présentez-nous votre troisième compagnon. Voyagez-avec un chien, qu’est-ce que cela implique ?

Et oui, nous sommes un trio ! Le troisième « biker » qui fait parti de ce voyage, le fidèle singe dans le panier, le gros bras protecteur du troupeau ; « roulement de tambour » : Proton.
Proton est un Akita qui va bientôt fêter ses 4 ans quelque part entre le Kazakhstan et la Mongolie. Mise à part son gabarit de près de 40 kg interdisant l’usage d’un top-case ou d’une sacoche de réservoir pour voyager, c’est surtout un caractère bien trempé. Une vraie force tranquille qui pourra aussi bien dormir dans un atelier de la brousse avec dix personnes autour pendant 3h pendant que nous effectuons des travaux, qu’interdire aux inconnus de s’approcher de notre bivouac si par malheur ils passent à moins de 100 mètres.
C’est un chien qui veux aller jouer avec tous les chats qu’il croise mais qui va refuser catégoriquement la présence d’un autre chien. C’est un chien qui a posé en souriant pour les comptes instagram de centaines et de centaines de personnes que l’on a rencontré mais qui interdira à quiconque de le toucher. C’est peut-être « juste » un chien, mais il est surtout notre troisième vrai compagnon de voyage.

Qu’est-ce que cela implique ? Et bien, malgré les différents tours et jeux qu’il sais comprendre et faire, il n’est (pas encore) doué de l’usage de la parole. Alors nous devons imaginer, faire attention et anticiper. A t-il besoin d’une pause ? A t-il trop chaud ? Faim ? Heureusement, on se connaît bien, mais ça demande d’anticiper un peu.

Notre plus grande inquiétude concernait l’accueil réservé au chien : hôtels, restaurants, rencontres avec des locaux. Finalement, tout se passe très bien, et c’est même plutôt facile. Certes, il faut argumenter quelques fois pour qu’il soit accepté avec nous à l’hôtel ou au restaurant, mais finalement nous trouvons quand même facilement. Nous pensions que dans les « Stans », pays majoritairement musulmans où les chiens n’ont pas forcément bonne réputation, cela allait être plus compliqué. Que nenni ! Attention, je ne dis pas que tous les hôtels nous accueillent à bras ouverts, mais il y a surtout beaucoup moins de chiens errants qu’en Turquie ou qu’en Géorgie et ça nous fait des vacances. Aux postes frontières, on nous demande simplement si il a un passeport, et les gardes ne veulent généralement même pas le regarder. Ils se prennent plutôt en photo avec lui et le side-car.

Mais aime t-il le voyage ? Et bien, il n’est toujours pas capable de parler alors nous devons deviner. Je pense que c’est comme nous, il y a des bonnes et des moins bonnes journées. Parfois nous ne voulons pas remonter sur nos motos à cause de la fatigue, lui aussi. Parfois nous nous extasions devant la nature et lui court dans la montagne.
Peut-être se demande t-il pourquoi nous sommes partis si loin de la maison et qu’il nous trouve pas très doués pour retrouver notre chemin. Mais je suis sûr qu’il est content d’être avec moi, que nous soyons en Suisse, en Europe, en Asie ou plus loin, peu importe. C’est sans doute ça, la loyauté.

Vous êtes plutôt nuit en bivouac en pleine nature ou chambre confortable à l’hôtel ?

Un peu des deux. Nous aimons le côté indépendant du bivouac et poser le campement dans un joli coin. Nous avons emporté du matériel confortable. Nous évitons de bivouaquer plus de 3 ou 4 jours de suite. Nous apprécions aussi les hôtels. C’est très agréable de prendre une douche chaude de temps en temps, je te conseille d’essayer 🙂

Qu’emportez-vous dans vos sacs ? Un gadget préféré dont vous êtes fiers ? Du matos exotique dont vous ne pouvez pas vous passez ?

Marc : Comme matos exotique, je dirais ma cigarette électronique. Loin d’être une nécessité, mais comme j’ai arrêté de fumer, je suis très content de l’avoir. Un matos indispensable en dehors des outils et du matériel de bivouac : les chaises pliantes. C’est ultra agréable de pouvoir se poser confortablement après une journée de route. Comme gadget ? On en a trop ! Un bon exemple : la cafetière pour les expressos (vraiment gadget:) ) et finalement ce n’est pas plus pratique qu’une cafetière italienne.

Théo : Nous avons plein de petits bidules du quotidien qui demandent de l’électricité. Lampes frontales, cigarettes électroniques, téléphones, intercom, caméras et autres gadgets d’occidentaux. Nous avons emporté une grosse batterie servant de générateur en bivouac. Elle se recharge dans le coffre du side-car lorsque nous roulons. Elle nous permet d’être autonome en électricité pour deux/trois jours. Du matériel inutile, il n’y en a finalement pas beaucoup. Nous sommes contents de pouvoir les sortir si besoin. Le problème est davantage les objets en doublon, les « au cas où ».