Rouler en Ural relève un peu de la relation « je t’aime, moi non plus ». C’est vrai, non ? Le trois-pattes soviétique a de la gueule mais il a aussi plein de défauts… Il n’est pas refroidi, ses aciers se bouffent facilement, il demande un entretien aux petits oignons, sans parler du prix d’achat…
Mais pourquoi certains téméraires roulent-ils encore en Ural ?
Plutôt que d’émettre des hypothèses douteuses, nous avons posé la question directement à la communauté d’uralistes. Voyageurs au long cours, accros aux hivernales ou simplement promeneurs du dimanche, voici leurs réponses. Bonne lecture !
Merci à Friends 4 Adventure, Johnny, Gérard, Jean-Louis et Alain
L'Uraliste a plusieurs visages
Pour comprendre la philosophie Ural et sa communauté, nous avons interrogé différents types d’utilisateurs.
En effet, que cela soit sur des machines datant de 1983 à 2019, pour des trajets quotidiens ou autour du monde, l’Ural attire un public varié :
- des voyageurs au long cours tels que nos amis de Friends 4 Adventures ayant parcouru les routes du globes au guidon de deux Sportsman de 2015 ou Gérard et son modèle de 2004 dont il a explosé le moteur en revenant de Russie. Aurait-il prémédité la casse ? Sans doute oui, juste pour le plaisir de mieux le rénover 🙂
- des férus d’hivernales comme Johnny et son Ural 8 103 10 soviétique des années 80
- des motards roulant régulièrement sur des distances moindres tels que Jean-Louis et Alain ayant respectivement sur un Sportman EFI de 2019 et un Ural Hybride de 2015 (produit à seulement 25 exemplaires !)
Comment découvre t-on le side-car Ural ?
« Comment en êtes-vous arrivés là ? »
C’est la première question que l’on se pose quand on rencontre un propriétaire d’Ural. Qu’est ce qui a amené une personne sensée à acheter ce 3-pattes soviétique. Passion pour l’URSS ? Amour des vielles mécaniques ?
Pour nos amis de Friends 4 adventures, l’Ural est le fruit d’un raisonnement logique.
« Avant de nous lancer dans notre Tour du Monde en Ural, nous avons envisagé différents moyens de locomotion. C’est finalement vers le side-car que nous nous sommes tournés pour leur originalité et le confort offert au passager. Un expert en 2 et 3 roues nous a tout naturellement orienté vers la marque Ural réputée pour sa robustesse ». Même raisonnement pour Johnny « ma femme ne voulait plus faire de moto depuis la naissance de notre fille. Il était hors de question que la petite monte en moto…..donc j’ai discuté avec des potes mécano, « ben tape dans l’Ural »….J’ai dit bingo… »
La robustesse semble être le critère de choix. Mais alors, existe t-il encore des vieux de la vieille, amoureux de mécaniques anciennes ?
Et bien oui ! Avec Gérard, par exemple, d’Ural France. Il nous raconte son histoire : « Je suis amoureux de motos anciennes depuis les années 1970 et j’avais déjà commandé un Dnepr en 1975 mais l’importation n’a jamais abouti. Quand j’ai appris que des side-cars Ural étaient importés en 2004, je me suis précipité pour en acheter un (à l’époque j’ai vendu sans regret mon Kyrnos attelé à un 900 Diversion) »
Enfin pour Jean-Louis, l’Ural a toujours été présent dans son imaginaire.
« J’ai trouvé la machine et le folklore autour sympa. Je pense qu’inconsciemment l’Ural est pour moi l’archétype du side-car. C’est celui qu’on voit dans les films ou les BDs. C’est LE side-car. »
On y voit maintenant plus clair. Le choix de la robustesse pour la plupart, l’amour des vieilles machines pour les uns et la légende Ural pour les autres.
Pourquoi cet amour de l'Ural alors que c'est un véhicule qui requiert beaucoup d'attention ?
Mais alors, est-ce une bonne ou une mauvaise décision de passer le cap de l’Ural ? S’attache t-on vraiment à l’ours sibérien ?
Pour Friends4adventure, l’Ural est un créateur de rencontres : « le side-car Ural fut notre principal allié pour tisser du lien avec les personnes rencontrées sur la route. Véhicule méconnu, il a provoqué la curiosité et fut à l’origine de nombreuses belles rencontres tout au long de notre périple. Toute personne s’approchant de ce véhicule est alors dans une optique positive … Et bien qu’il soit parfois quelque peu capricieux, cela ne fait que renforcer son capital sympathie. »
Même constat pour Johnny : « c’est une machine qui donne le sourire quand tu roules avec. Il suffit de regarder le visage des passagers lors des premiers tours de roues »
L’Ural suscite la sympathie des personnes rencontrées. Mais qu’en est-il du conducteur ?
Faut-il être un mécano aguerri pour pouvoir dignement posséder le side-car sibérien ? Réponse avec Gérard : « Pour moi l’Ural est comme une machine ancienne : pas trop de plastique, un moteur accessible, une mécanique simple et des possibilités de personnalisation. L’attention demandée n’est pas un soucis car en tant que motard on adore bichonner sa moto. ». Même constat pour Johnny : « je passe du temps dessus mais très peu de mécanique. C’est surtout que je l’adapte à mes envies et besoins, j’apporte ma touche perso. Chaque Ural à sa propre identité ».
Enfin, Jean-Louis et Alain se mettent d’accord sur la simplicité d’entretien et de dépannage du side-car : « La machine est simple donc a priori réparable par le mécano du coin. Elle est robuste, bien que peu fiable, ce qui signifie que la structure doit tenir bon sur le long terme. »
Nous avons beaucoup aimé cette petite phrase justifiant le choix de l’Ural : « Par détestation de ces motos modernes ultra sophistiquées, toutes semblables dans lesquelles on ne peut plus y mettre les mains. »
Vous l’aurez compris, l’Ural ne demande pas une attention particulière. Du moins, pas plus qu’un side-car ou une moto standard. Seulement, il faut en prendre soin, bien l’entretenir et tout se passera bien. Et si toutefois, une panne survient, la réparation risque bien d’être extrêmement simple.
Vous hésitez à acheter un Ural ? Voici leurs conseils
Maintenant qu’on a balayé la rumeur de l’Ural capricieux, peut-être l’idée de vous en procurer un vous titille ? Vous hésitez encore ?
On a donc posé la question à nos chers lecteurs. Quels conseils ont-ils pour aider un indécis à savoir si oui ou non, la bête soviétique est faite pour lui ?
1ère réponse : Si vous cherchez le 0 à 100 en 4 secondes, passez votre chemin.
L’Ural est une invitation à prendre son temps. Comme le dit si bien Alain : « Rouler en Ural, c’est entrer dans un autre monde. Un monde où l’on prend le temps d’apprécier la route, les paysages, les odeurs, l’ambiance, les gens et leurs sourires, la vie quoi ! »..
Ensuite, il faut en essayer un. Les aventuriers de Friends 4 adventure racontent « Les side-cars Ural, certes attirent l’œil des curieux et apprécient les selfies, mais restent avant tout un nouveau véhicule pour lequel nous avons dû revoir nos habitudes de conduite. »
Enfin, il faut savoir quel usage on en aura. « Si tu cherches à te déplacer achète autre chose, si tu veux voyager, prendre le temps de faire des rencontres, optes pour l’Ural » dixit Johnny.
Comment résumerais-tu en une phrase la philosophie Ural ?
Il n’y a évidemment pas une réponse unique et c’est ça qui est génial !
Chacun a sa propre approche du trois-pattes russe. Voici en vrac quelques réponses. Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans l’une d’elles :
- « l’aventure à l’état sauvage ! »
- « j’ai retrouvé la mentalité motarde, l’entraide »
- « au diable les modes éphémères »
- « c’est la machine pour les voyageurs à motos »
Une mention spéciale pour Gérard et sa superbe prose :
« L’Ural est une invitation au voyage et à la rencontre. Quand j’étais enfant, je voulais être cosmonaute et c’était impossible. Avec l’Ural je suis Youri Gagarine (Ю́рий Гага́рин) »
Bonjour,
Il y a quelque temps je vous avais suggéré quelques aménagements pour un voyage au long cours ( Mongolie) en Ural.
Je me permets de vous soumettre deux modifications supplémentaires.
_Pose de deux équerres supports des carbus, proposées par l’asso Ural France.Indispensable pour sécuriser l’étanchéité des pipes d’admission.
J’ai dû remplacer par 3 fois la pipe du carburateur gauche!
Augmentation de la profondeur des 6 taraudages fixant le noix d’entrainement de la roue AR permettant de monter 6 vis un peu plus longues +montage au frein filet normal. J’ai trouvé ces vis desserrées dont certaines sectionnées bien que roulant à un train de sénateur…
En espérant que cela vous sera utile.
Cordialement
Alain
Salut Alain,
Merci beaucoup pour ton message et tes suggestions très pertinentes.
Concernant les équerres, elles sont déjà montées. Cela semble effectivement indispensable vu tes déboires 🙂
Pour ce qui est des vis de la noix d’entraînement, je note aussi l’info.
L’idée d’avoir des vis sectionnées n’est pas très plaisante 😉
Encore merci pour ton aide.
A bientôt !