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Comment vérifier un side-car Ural d’occasion ?

    15 000€, c’est le prix d’environ 6 190 bouteilles de 33cl de Triple Karmeliet et de 3 448 paquets de cacahuètes grillées de 250g achetés en grande surface. C’est aussi en moyenne ce que coûte un sidecar Ural neuf. Acheter d’occasion semble donc être une excellente alternative, surtout vu la décote rapide de certains modèles.
    Mais le marché de l’occasion paraît un peu risqué, non ? Pour une bécane sportive, ça l’est un peu. Mais bonne nouvelle, pour un Ural, beaucoup moins 🙂 Vous avez vu beaucoup d’uralistes faire des wheelings ? Des burns ? Non. La balade dominicale, usage principal de l’Ural, n’est guère sollicitante.
    Comme prudence est mère de sûreté, dans cet article nous vous disons comment vérifier un side-car Ural d’occasion avant de l’acheter. Bonne lecture !
    sidecar Ural - détail technique

    Contrôlez l’aspect général du sidecar et de son vendeur

    L’état général du sidecar dépend de l’utilisation qu’en a son propriétaire. Il est donc crucial de discuter avec lui. L’a t-il souvent utilisé ? A-t-il voyagé avec ? A-t-il fait de la piste ? S’il vous répond qu’il ne le sort que le dimanche pour aller chercher le pain avec les enfants, c’est bingo ! Par contre, s’il s’en sert pour s’aventurer dans les pistes de forêts, il faudra s’attendre à de l’usure prématurée.
    Questionnez le ensuite sur l’entretien du véhicule. L’a-t-il fait réviser récemment ? Si oui, demandez la facture. Tous les combien de kilomètres l’huile est-elle changée ? S’il répond tous les 3000 km, c’est correct. A-t-il apporté des modifications perso ? Le carter d’huile est-il de grande capacité ?

    Ensuite, on attaque la vérification juste visuelle. Pour ça, on fait le tour du véhicule. Commencez par regarder le kilométrage. Correspond-il à l’annonce ? Si possible, privilégiez les modèles avec moins de 15 000 bornes. On fait donc le tour du véhicule en cherchant d’éventuels pocs dans la carrosserie, des rayures, de la peinture qui a sauté, etc… On va aussi être super vigilant à la présence de rouille, surtout sur les échappements. Parce que bien souvent, si c’est rouillé à l’extérieur, ça veut dire que c’est rouillé dedans aussi. Ce qui revient à dire qu’une partie de la ligne est morte.

    Cette inspection visuelle est cruciale : elle vous donne une idée du soin que le proprio apporte à son véhicule.

    Étude plus approfondie pour vérifier un side-car ural avant achat...

    Là on commence à parler technique… Pour ne rien louper, on va faire le tour du véhicule en commençant par la roue avant.

    Vérifiez l’usure du pneu. Elle doit être légère et régulière. Regardez ensuite l’état du système de freinage ainsi que celui de la jante. Tapez sur les rayons pour voir comment ils sonnent. L’idée n’est pas d’essayer de rejouer du Beethoven, mais de déceler un rayon complètement détendu. Si c’est le cas, vous êtes bon pour un réglage en garage. Gigotez la roue avant. S’il y a du jeu, c’est que les roulements sont cuits. Inspectez les amortisseurs, ils ne doivent pas présenter de fuites. Essayez de les compresser en appuyant sur le guidon, ils ne doivent pas être trop mous, ni trop durs.

    Passez ensuite au guidon.

    Testez toutes les commandes électriques (clignos, klaxon, etc..). Actionnez les leviers de frein et d’embrayage, il ne doit pas y avoir de point dur. Le compteur ne doit pas avoir de buée à l’intérieur. Avec l’aide du proprio, mettez le sidecar sur la béquille centrale pour délester la roue avant. Une fois fait, tournez le guidon de butée à butée, il ne doit pas y avoir de point dur. Si c’est le cas, il faudra changer le roulement de fourche.

    On passe ensuite au moteur.

    Il ne doit pas y avoir de traces d’huile. Vérifiez le niveau d’huile moteur et de boite. Regardez l’état des visses, elles ne doivent pas être usées. Essayez le kick, il ne doit pas y avoir de dent qui saute. Inspectez aussi l’état du flector.

    On continue en passant à l’arrière du véhicule.

    Vérifiez l’état du pneu, du système de freinage, des amortisseurs, de la jante, de ses rayons et du roulement de roue. Très important, faites travailler le bras oscillant en latéral, il ne doit pas y avoir de jeu. Vérifiez le niveau d’huile du pont 2WD et assurez-vous qu’il n’ait pas de jeu au pont ainsi qu’aux croisillons. Ils doivent être graissés. N’oubliez pas, un bon Ural est un Ural bien gras !

    On passe au panier.

    Pour la troisième fois, vérifiez l’état du pneu, du système de freinage, de la jante, des rayons, de l’amortisseur et du jeu de roulement. Inspectez les croisillons de transmission, ils doivent être graissés généreusement. Inspectez l’intérieur du panier, sous le tapis, pour déceler d’éventuelles traces de rouille. Même chose pour le coffre !

    Toujours faire un essai du sidecar sur route avant d'acheter

    Demandez au vendeur de faire un essai sur route. S’il ne veut pas, proposez-lui en tant que passager. S’il ne veut toujours pas, vous pouvez couper court à la conversation car c’est qu’il doit y avoir un souci.

    Au démarrage du moteur, soyez attentif à tout bruit suspect ou cliquetis. Assurez-vous que l’engin tienne bien le ralenti. Testez l’embrayage moteur tournant. Maintenir débrayé quelques secondes en écoutant d’éventuels bruits suspects. Une fois partis, demandez à passer toutes les vitesses. Ça doit se faire sans à-coup tout en souplesse. Enfin, il ne faut pas oublier d’essayer la marche arrière ainsi que le passage en 2 roues motrices.

    Une fois le tour effectué, vérifiez qu’aucune fuite n’est apparue.

    Voilà, en suivant toutes ces recommandations, vous devriez vous éviter de futurs ennuis. Ça ne remplace évidemment pas l’avis d’un spécialiste ! Mais si comme nous, vous n’en n’avez pas un sous la main, c’est une bonne alternative. Il est à noter qu’un Ural, malgré son aspect robuste, réclame beaucoup d’attention dans sa maintenance. L’achat est donc le premier pas dans la relation « je t’aime, moi non plus » que vous aurez avec. Mais comme le dit l’adage : le cœur a ses raisons que la raison ignore.
    Allez, bonne route à tous !

    Un énorme merci à Johnny Jadali pour ces précieux conseils,  et à Frédéric Beurné pour son aide.

     >> Lire l’article sur comment préparer un sidecar pour un road trip au long cours.

    10 commentaires sur “Comment vérifier un side-car Ural d’occasion ?”

    1. Bonjour,
      Merci pour vos conseils dès plus pertinents;
      Auriez vous un tuyau pour obtenir gratuitement une cotation argus de cette marque de side-car. Après plusieurs recherches, cela semble compliquer hormis auprès du site de l’officiel du cycles, accessible moyennant un règlement CB.
      Etant de même résident dans les pays de la Loire, connaissez vous un garage spécialiste Ural, mise à part l’ancien agent sur Redon ?
      Vous remerciant par avance de votre retour d’information;
      Bonne route

      1. Salutations Stéphane,

        Concernant la cote Argus, dans quel contexte en as-tu besoin ? C’est dans l’optique d’acheter un Ural ?
        Si c’est le cas, la côte Argus n’est pas vraiment pertinente tant chaque machine est particulière 🙂
        Je te donnerai plus de détails selon ta réponse.

        Concernant les garages en Pays de Loire, tu cherches plutôt un concessionnaire pour acheter ou à un mécano pour entretenir ?
        Les deux options auront des réponses bien différentes 🙂

        J’attends ta réponse avec impatience !
        Ravi de pouvoir t’aider 🙂
        Amitiés uralistes

        1. Bonsoir,
          Je vous remercie de votre réponse et reviens vers vous après ces quelques mois.
          Ayant profité pendant ces dernières vacances, allez essayer un TW auprès d’un concessionnaire dans la creuse, cela confirme mon intérêt pour ce side-car et cette marque.
          Ainsi, je recherche un CT ou TW d’occasion, de même recherche un professionnel URAL sur les Pays de la Loire afin de pouvoir entretenir mécaniquement au cas échéant ce futur achat.
          Concernant les tarifs des vendeurs d’occasions que je trouves actuellement sur le Bon Coin, ils me paressent des plus élevés en rapport avec les prix du neuf de l’époque. Certains prix correspondent aux tarifs du neuf le jour de leur mise ne circulation.
          Je comprends que chaque propriétaire personnalise son side, pour autant ils font payer bien cher les quelques accessoires optionnels.
          Auriez vous une piste de réflexion pour aborder cet investissement avec plus d’objectivité.
          Vous remerciant par avance de vos retours d’informations;
          Bien cordialement,
          Stéphane

          1. Bonjour Stéphane,
            Ravi de voir que vous avez chopé le virus Ural 🙂

            Concernant l’achat, vu le prix du neuf, il faut effectivement se tourner vers l’occasion.
            Privilégier un modèle après 2005 sinon il faudra passer du temps à bricoler la bécane.
            A noter que le marché est très limité : peu d’offres pour beaucoup de demandes.
            Il faut donc scruter régulièrement les annonces et être très réactif.

            L’hiver est la période propice pour acheter sa bécane et donc pour regarder le Bon Coin.
            Concernant les tarifs, il faut s’attendre à 7000€-8000€ pour un modèle des années 2010 ou + récent avec un faible kilométrage (- de 20000).
            Je viens de faire un tour sur LBC, il n’y a effectivement pas d’offre intéressante pour le moment.

            Concernant l’entretien chez un pro, on n’est pas gâté dans l’ouest.
            Voici la liste des concess que met à jour l’asso Ural France : https://ural-france.com/concessionnaires-preparateurs
            Vous pourrez donc opter pour Sarl Thomas à Argenton sur Creuse ou le garage Muscat à la Charité Sur Loire.

            A votre dispo si besoin.
            Et à bientôt sur la route j’espère !
            Jérémy

            1. Bonjour Jérémy,
              Je vous remercie de votre retour d’information et continu mes recherches;
              Espérant trouver un jour prochain, le side correspondant à mon cahier des charges.
              A très bientôt et bonne route

    2. Bonsoir,

      Je fleurte avec un DNERP MT16 de 1997 avec 4000 km pour 3800 EUR.
      Le gars a acheté le side en 2013 et a fait moins de 250 km sur 7 ans.
      Je comprends qu’il a remis 3 pneus et une batterie pour qu’il démarre.
      Sur photo ok, je vais tenter une visite.
      Un avis sur prix/km? Autre conseil?
      Merci pour l’article que je tenterai d’appliquer au mieux.
      Cordialement

      1. Salutations Pierre,
        Le cours du marché du Dnepr est un sujet que je ne maitrise absolument pas 🙂
        L’année de production, la fiabilisation par le proprio, la précision de la carte grise, sont autant de facteurs à prendre en compte, et qui m’échappent.

        Je te conseille de poser la question sur le groupe facebook « Amicale Dnepr Oural de France » https://www.facebook.com/groups/888380794602706
        Tu peux aussi contacter Thierry de « Russian Sidecar » qui est calé sur le sujet (https://www.russiansidecar.fr/).
        Sa dénomination est un peu trompeuse dans la mesure où il maîtrise les trois-pattes russes mais aussi ukrainiens et chinois.

        Voilà et bienvenu dans le monde du trois-pattes.
        Tu es au commencement de ta relation « je t’aime, moi non plus » avec ton nouvel engin !
        Amitiés sidecaristes,
        Jérémy

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