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Comment préparer son road-trip zéro déchet à moto ou en sidecar ?

    Au programme de notre roadtrip : 35 000 km à travers l’Europe et l’Asie centrale en sidecar. Pas très écolo tout ça, non ? Mais comment le rendre un peu plus éco-responsable ? En essayant à notre échelle, de limiter nos déchets durant cette aventure. Pour nous, faire cet effort, c’est aussi respecter les pays traversés et leurs habitants.
    Comment faire ? En adoptant une attitude 0 déchet, ou presque. Nous savons que nous n’arriverons pas au 0, mais nous ferons de notre mieux. Et pas besoin de changer complètement de mode de vie. Avec quelques astuces – qui relèvent souvent du bon sens – nous limiterons au maximum notre pollution. Ça vous intéresse ?
    Dans cet article, nous essayons d’établir les quelques règles à suivre pour que notre road-trip soit le moins générateur de déchets.

    Acheter un véhicule de seconde main

    Side car Ural - Uralistan, voyage roadtrip en sidecar à travers l'Europe et l'Asie

    La base du 0 déchet, c’est de réutiliser plutôt que de racheter. C’est pourquoi nous avons choisi un véhicule de seconde main. Alors, certes, partir sur du neuf, c’est l’assurance d’éviter les pépins mécaniques… Mais l’occasion permet de « recycler » un véhicule usagé. Et puis, on va pas se mentir, c’est financièrement économique.

    Un petit point empreinte Carbone

    Un peu de calcul maintenant concernant l’émission de CO2. Ce n’est pas vraiment le sujet de l’article, mais ça permet de se rendre compte de l’impact environnemental du road trip. Notre cher Ural Ranger, chargé comme une mule, devrait tourner autour de 8L au 100km.

    Il faut savoir que brûler 1L d’essence produit 2.3kg de CO2. Nous émettrons donc en moyenne 184g de CO2/km, soit 92g de CO2/km/personne. Vous savez combien produit un avion par personne ? Environ 250g/personne/km.

    Juste pour enfoncer le clou, comparons avec les émissions annuelles de CO2 des Français liées aux déplacements en voiture qui sont de 2 tonnes par personne (données du Ministère de la Transition Écologique). Nous devrions faire environ 35 000 km, soit 3, 22 tonnes par personne.

    Voilà, pour la théorie, maintenant, passons à la pratique !

    La gourde, ton meilleur ami pendant un road trip (après ton copilote)

    Ça peut paraître évident, mais utiliser une gourde réutilisable est super utile. Fini les bouteilles en plastique ! Il suffit de faire le plein au robinet. Et pour des expéditions sans accès à l’eau potable, nous utiliserons un petit jerrican pour stocker encore plus d’eau. Facile à dire avec un sidecar, un peu moins évident à bécane.

    Remplir sa gourde au robinet, ok, mais comment faire avec une eau à la qualité douteuse ? Prenons par exemple le Laos, où nous vivons depuis 2016. Tu peux boire au robinet si tu veux. Mais c’est la tourista assurée ! Et avec un peu de chance, tu chopes la typhoïde. Pas top durant un road trip.

    Gourde filtrante Katadyn

    La solution, si on veut éviter les bouteilles plastiques, c’est de filtrer son eau. Pastilles purifiantes, pailles filtrantes, gourdes qui traitent l’eau, etc… l’offre est vaste et variée. Nous pouvons citer par exemple les marques Lifestraw ou Water To Go. Nous avons choisi d’opter pour Katadyn, plus précisément le modèle Vario. Il est compact et permet de filtrer jusqu’à 2000 litres ! Ça permet de voir venir, non ?

    Cuisiner et manger, anticiper et avoir les bons réflexes

    Adieu les supermarchés

    La grande distribution redouble d’imagination quand il s’agit de suremballage. Ça te choque pas de voir une orange pelée ensuite reconditionnée dans du polystyrène et du plastique ? La nature avait quand même plutôt bien fait les choses en fournissant au fruit une peau pour protéger l’intérieur. Bref…. Pour les courses, nous privilégierons les marchés locaux et petites échoppes. En plus de limiter la production de plastique, ça financera l’économie locale. Autre avantage, ça permet de découvrir les produits locaux et c’est ça qu’on veut !

    Suremballage au supermarché chinois
    supermarché chinois au Laos
    A nous la street food !

    Opter pour la street food permet de goûter des plats typiques en mangeant sur le pouce. C’est facile quand on mange sur place. Il faut juste éviter les serviettes en papier, les couverts en plastique, le soda en canette et sa paille,… toujours avoir une serviette en tissu sur soi et des couverts 🙂

    Mais lorsque l’on mange à emporter, les emballages et suremballages sont systématiques. Au Laos par exemple, les soupes, curry et autres plats sont transportés dans des petits sacs plastiques ou dans des contenants en polystyrène. C’est la norme.

    Ça ne gène pas les locaux de prendre un truc à grignoter emballé, de le faire voyager 5 minutes, manger, puis jeter le sac. Durée d’utilisation de l’emballage ? Environ 10min, c’est triste… Si c’est possible, il faut donc refuser poliment les emballages, pailles, sacs plastiques, etc… même si ce n’est pas toujours compris. Les plus assidus auront sur eux leurs propres contenants lavables.

    Ne laisser aucune trace après nos bivouacs,

    L’effort minimum, c’est de ne rien laisser sur place. Mais cela relève du bon sens. Ensuite, il faut prévoir le kit de survie pour manger (bien sûr lavable). L’inox est idéal car il n’est pas toxique et très léger. L’avantage de voyager en moto ou sidecar, c’est que l’on peut « facilement » les stocker.

    Le kit 0 déchet (2 personnes) :
    • 1 grand sac de courses en tissu
    • plusieurs petits sacs en tissu pour le vrac
    • des boîtes en inox hermétiques, de tailles différentes
    • 2 sets de couverts dans leur emballage en tissu
    • 2 assiettes et 2 bols
    • 2 serviettes en tissu
    • 2 tasses en inox
    • 2 pailles en inox, toujours sur soi pour siroter un mojito 🙂
    • 1 gourde filtrante
    • des films alimentaires à base de cire d’abeille et tissu, idéal pour emballer de la nourriture.
    • casseroles et poêle empruntées
    • réchaud

    Se laver, comment réduire ses déchets ?

    Nous sommes déjà minimalistes pour ce qui est produits d’hygiène et autres cosmétiques et ça tombe bien.  Mais, on ne va pas pousser le délire jusqu’à faire nos propres shampooings ou savons. Par contre, avec quelques trucs, on peut quand même réduire ses déchets.

    La trousse de toilette 0 déchet :
    • shampoing et savon solides (à conserver dans des boîtes en inox avec un tissu pour absorber l’humidité)
    • pierre d’Alun pour le déodorant
    • dentifrice solide ou fait maison
    • lingettes ou cotons réutilisables
    • cure-oreille
    • cup menstruelle (il y a une contrainte, disposer d’une casserole pour la stériliser)

    Se loger sans polluer

    Le Camping

    Une grande partie de nos nuits se passeront en tente. Que ça soit en camping ou en sauvage, il y a quelques règles à observer. Évidemment, ne pas jeter ses déchets dans la nature. Mais surtout, si on explore un lieu isolé et qu’on trouve des détritus, on les ramasse. Rien de pire que de trouver un sac plastique au beau milieu de la montagne immaculée, non ?

    Chez l’habitant et à l’hôtel

    Les tentations d’utiliser du plastique sont nombreuses. Savons, shampoings, brosse à dents, gobelets, etc… Pourquoi s’en servir alors qu’on a déjà tout ce qu’il faut dans ses valises ?

    Et pour ceux qui veulent faire un peu de zèle, sachez qu’il n’est pas nécessaire qu’on vous lave les draps tous les jours. Donc si vous restez quelques nuits au même endroit, demandez à ne pas les changer.

    Vous l’aurez compris, la plupart des règles et astuces évoquées relèvent du bon sens.
    Mais après avoir passé 3 ans au Laos où la conscience écologique est absente, nous sommes devenus assez sensibles au sujet. Et encore une fois, faire attention à ses déchets n’implique absolument pas de changer radicalement son mode de vie.
    Avec quelques habitudes du quotidien, on peut nettement diminuer sa production. Et vous, quels sont vos conseils pour voyager en polluant moins ? N’hésitez pas à nous faire part de vos petits trucs ! Bonne route à tous !
     
    >> Lire l’article sur comment calculer son budget pour un road trip.

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