Ça broute, ça ratatouille, ça flatule ? Il est temps de nettoyer ses carburateurs ! Après avoir consacré deux articles à ces reliques des temps anciens, voici donc un tutoriel pour les récurer de fond en comble. Fait étonnant ? Si l’Ural est un mastodonte de tôle aux tolérances étonnantes qui se répare à coup de marteau, les carburateurs Keihin sont de l’horlogerie japonaise où délicatesse et patience sont les maîtres mots.
L’objectif de ce nettoyage de printemps ? Retrouver des performances moteur optimales et une consommation d’essence « raisonnable ». Bon démontage !
Quelques infos préliminaires avant de nettoyer ses carburateurs
De quels outils as-tu besoin ?
Rien d’exotique : clefs plates, clés à douille, etc… Le plus important reste de disposer d’un bel éventail de tournevis. En effet, les gicleurs en laiton ne pardonneront aucune inadéquation dans le choix de l’outil. Enfin, si tu ne disposes pas d’un bain à ultra-sons, munis-toi d’un spray pour carburateur (ou à défaut du nettoyant frein).
Prépare-toi mentalement !
Il faut être bien reposé, réveillé et en aucun cas avoir au fond de soi une rancœur inavouée. Les délicates pièces en laiton le ressentent et casseront. Le mantra à retenir ? Si ça force, on arrête. Ainsi, on garde la meuleuse et le marteau au fond du garage, loin des yeux.Comment retirer et laver le filtre à air de son side-car ?
On n’oublie pas le filtre à air !! Quitte à récurer ses carburateurs, autant nettoyer aussi un autre élément clé : le filtre à air. Et oui, il est bien souvent la cause de nombreux soucis dans le mélange air-essence.
Étape 1 : Extraction du filtre à air
1 – Allez, on attaque. On commence par démonter les pipes d’admission. Pour cela, il suffit de dévisser les colliers métalliques de chaque côté. Une fois sorties, on en profite pour les inspecter. Ce qu’on recherche ? D’éventuelles fissures, craquelures, fendillements. Si c’est le cas, il faut les remplacer fissa car ces défauts créent une prise d’air supplémentaire rendant le mélange air-essence trop pauvre.
2 – Dévisser la grosse vis BTR côté gauche
3 – Dévisser l’écrou de 13 sur le goujon côté droit. Cet écrou maintient aussi le petit déport pour la gaine de câble d’embrayage. Au remontage, essayer de repositionner cette petite plaque métallique dans la même position sans quoi le réglage de l’embrayage (la garde), sera différent.
4 – Sortir le filtre à air en faisant gaffe à ne pas tirer sur une durite d’essence.
Étape 2 : Démontage et nettoyage du dit-filtre à air
5 – A l’aide de deux clés de 10, dévisser les écrous permettant de maintenir le capot en place sur le reste du filtre.
6a – Sortir maintenant le filtre à air en dévissant les autres écrous en 10.
6b -Tout est démonté. Pour le lavage ? Sous le robinet ! Et voilà, il n’y a plus qu’à faire sécher et à remonter en procédant dans l’autre sens.
Comment extraire et démonter les carburateurs de son sidecar Ural ?
Étape 3 : Extraction des carburateurs
7 – Les pipes d’admissions démontées, on va commencer par déconnecter l’arrivée d’essence. Pour cela, il suffit de dévisser le collier métallique et de sortir la durite. Au passage, note que ton robinet d’essence est à dépression. Cela signifie qu’il ne peut être ouvert que lorsque un appel d’air est créé dans les carbus. C’est-à-dire quand le moteur tourne. Aucun risque donc que ça pisse le sans-plomb en simplement déconnectant la durite d’essence. Déconnecter ladite prise de dépression. De l’autre côté, il y a simplement un capuchon pour fermer cette prise d’air.
8 – Voilà le résultat à présent.
9 – On s’attaque maintenant au câble d’accélérateur. Pour cela, dévisser la vis qui maintient la petite plaque métallique qui supporte l’arrivée du câble. Ensuite, sortir l’extrémité du câble – le petit cylindre serti – de la commande mobile.
10 – Dévisser le collier métallique maintenant le carburateur dans la pipe de culasse.
11 – Si tu disposes d’équerres, alors, il faut démonter les petites vis BTR sur lesquelles le carbu est maintenu.
12 – Tout en délicatesse, et en tendresse, tu peux maintenant sortir le carburateur de la pipe de culasse.
Étape 4 : Démontage desdits carburateurs
13 – Les carbus devant toi, tu peux donc observer l’entrée d’air, la sortie vers la chambre de combustion, la commande de starter, la cuve d’essence, ainsi que le couvercle protégeant la membrane.
14 – On commence par ôter la cuve – qui n’est rien d’autre qu’un petit réservoir d’essence – en dévissant les 4 petites vis BTR. Délicatesse au dévissage et encore davantage au remontage dans la mesure où les pas sont fins. Les filetages ont donc une certaine propension à se foirer.
15 – La cuve ôtée, tu peux observer les flotteurs qui régulent le niveau d’essence en actionnant le pointeau de cuve. Ce pointeau vient directement obstruer l’arrivée de sans-plomb.
16 – On enlève les flotteurs en sortant l’axe métallique sur lequel ils font leur rotation. Un tournevis fin suffit pour pousser cette petite tige. Attaché à la languette du flotteur se trouve le pointeau de cuve.
17 – On passe à l’étape la plus délicate : démonter les gicleurs. Là, on s’arme de patience et de délicatesse. On commence par le plus facile : le gicleur principal. On le retire avec un tournevis plat à la bonne dimension. A l’aide d’une clé plate ou d’une douille, on dévisse le puits d’émulsion sur lequel était vissé le gicleur principal. Ensuite, on sort le gicleur de starter. Et on se garde le plus compliqué pour la fin : celui de ralenti. Tapi au fond de son étroit logement, il n’attend qu’une chose : que tu perdes patience. Et ouais, si tu te précipites ou que tu choisis le tournevis pas adapté, alors tu as 100% de chance de foirer la tête de gicleur. Et là, tu as tout gagné.
18 – Passons à la vis de richesse de ralenti. Avant de la démonter, il faut déterminer son réglage. C’est-à-dire ? Et bien, plus elle est dévissée, plus elle laisse passer d’essence et donc plus le mélange au ralenti est riche. Et évidemment, plus elle est vissée, plus le mélange est pauvre. Comment faire pour connaître sa position ? En comptant le nombre de tours (ou de demi-tours) avant qu’elle soit en butée. Pour cela, on la visse progressivement, demi-tour par demi-tour, et on s’arrête dès que cela force. Tu es en butée. Pour info, le réglage d’usine est de 3 demi-tours. Ensuite, on peut la dévisser complètement pour l’extraire. Le point de vigilance ? Sur la vis de richesse, tu vas aussi trouver un ressort, un minuscule joint o-ring ainsi qu’une petite rondelle métallique. Attention à ne pas les perdre donc. Nous en avons maintenant fini avec la partie basse du carburateur.
19 – Passons à la membrane. Toujours avec tendresse, il te faut dévisser les 4 petites vis BTR qui maintiennent le couvercle. Ne te laisse pas surprendre par le ressort !
20 – Une fois le couvercle ôté, tu peux donc extraire le ressort, la petite pièce en plastique, l’aiguille ainsi que la membrane et son diaphragme. Attention, l’aiguille dispose d’une petite bague métallique qui a un don pour disparaître sans crier gare.
Comment nettoyer les carburateurs de mon sidecar ?
Étape 5 : laver ses carburateurs au spray
21 – Ce qu’il faut faire ? Nettoyer les gicleurs en pulvérisant le spray dedans. L’idée est de désincruster les éventuelles impuretés qui pourraient se loger dans l’orifice. On passe au puits d’émulsion. La méthode qui marche bien ? Obstruer une extrémité avec un doigt et vaporiser le produit depuis l’autre. On va ainsi libérer tous les petits trous présents sur le cylindre.
Ces pièces étant en laiton, il faut éviter de récurer les orifices avec du fil de fer par exemple. Le pulvérisateur reste la meilleure solution.
22 – La suite ? Le nettoyage du corps de carburateurs. Pour cela, il faut vaporiser le produit nettoyant dans les différents conduits où étaient présents les gicleurs ainsi que la vis de richesse, sans oublier les deux entrées d’air indiquées sur la photo. On vaporise aussi la zone sous la membrane ainsi que la cuve. A ne pas zapper ? Nettoyer le conduit d’enrichissement en tirant sur la commande de starter et la cuve bien sûr !
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce tuto super intéressant !
Si tout se passe bien, je vais acheter un side de 2004 donc avec les carburateurs identiques !
Bonne route
Frédéric
Salut Frédéric,
Merci pour ton messsage 🙂
Un side de 2004 à carbu, c’est super ! ça fait plein de superbes balades en perspective 🙂